Chapitre 6 (Partie 2)

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Ce matin là, après avoir fait l'habituel session de dressage avec Slavica, Ulrik partit patrouiller le long de la frontière Est.

Emmitouflé dans sa fourrure blanche, le jeune Viking filait à travers les arbres, Myrkr sur les talons. La nature luxuriante faisait plaisir à voir. Les oiseaux chantaient.

Ulrik appela le loup sombre, et le fit s'asseoir. Dans un silence de chasseur il s'approcha de l'écureuil qui grignotait une noix à côté d'un tronc noueux.

Il saisit sa hache qui était solidement accrochée dans son dos, avec d'autres outils, armes ou couvertures. Et fit un signe à Myrkr. Il s'était déplacé pour venir se placer de l'autre côté de l'écureuil, qui se retrouvait sans le savoir prit au piège.

Au signal de son maître le loup bondit. L'écureuil fuit dans la direction d'Ulrik. Qui s'était caché derrière un sapin. Il était prêt à l'intercepter et au moment opportun le jeune Viking donna un coup de hache sur la tête de la bête. Qui tomba inerte.

Ulrik félicita son compagnon en lui donnant un morceau de viande séchée.

Quelques mètres derrières les broussailles, une brindille craqua. Ulrik se crispa. Ce n'est pas un rongeur. En une fraction de seconde il avait repris sa hache et s'était retourner, prêt à affronter quelconque menace.

Un sourire se dessina sur son visage et il soupira :

– Thorgrim. Tu m'as fait peur.

Son chef, le vaillant guerrier à la chevelure de flamme sortait la tête d'un buisson. Un air enfantin sur le visage.

– Je n'ai plus l'âge de jouer à cache-cache tu sais.

L'homme qui peinait à sortir de sa cachette marmona:

– Oh je le sais, je le sais.

En vérité, Thorgrim ignorait comme de comporter avec cet adolescent si débrouillard. Il avait tellement changer depuis ces quelques semaines. Son baptême de guerrier l'avait rendu responsable. Il n'y avait plus rien qu'il serait capable de lui apprendre. Il se sentait vieux et gros. Il admirait son agilité. Certes il était d'une minceur hors norme qui lui avait valu plus d'une moquerie mais Thorgrim savait que c'était un atout. Tant dans la chasse que dans les combats, Ulrik était rapide et léger. Et il avait déjà prouvé qu'il ne manquait guère de force. Thorgrim le soupçonnait même de l'entrainer à l'abri des regards.

– Ta maigreur est une chance.

Ulrik faillit s'étrangler. Il était en train de dépecer l'animal, il s'arrêta brusquement.

– QUOI ?

Le guerrier de rembrunit. Il commença à carresser Myrkr pour se donner une contenance, tandis qu'Ulrik reprenait son travail.

– Il est vraiment devenu beau. Tu peux être fier, il est bien dressé.

Ulrik sourit devant cette maladroite tentative de fuite. Le compliment lui fit quand même chaud au cœur, car même s'il savait que son oncle avait dit cela pour changer de sujet, il savait aussi qu'il le pensait. Thorgrim était le père qu'il n'avait jamais eu. Malgré sa maladresse lorsqu'il s'agissait de compliments, il avait toujours été là pour lui. Il n'était pas sur le mériter mais il lui en était très reconnaissant. Sa gorge se serra au souvenir de son père. Il préféra ravaler l'émotion. Il emballa les morceaux de sa proie dans une couverture qu'il rangea dans son attirail. Il se leva.

– Je n'ai pas encore inspecté ce côté-là. Tu m'accompagnes ? proposa-t-il à Thorgrim en désignant la partie de la frontière de trouvant à leur droite. Nous pourrions la longer et rentrer au village.

UlfWhere stories live. Discover now