Chapitre 1 : L'identification

8 0 0
                                    


«Arrête un petit peu de bouger, je vais jamais réussir à finir de te coiffer.
-Oui, je sais, mais c'est le grand jour ! »
Le grand jour, ça dépendait pour qui, pour ma sœur Yesi, oui ça l'était. Pour moi, c'était un déchirement de la voir grandir et rejoindre le mode de fonctionnement imposé par le gouvernement de Balmoral. 

Je finissais de la coiffer, les cheveux de Yesi avaient beaucoup changé depuis son enfance ce qui rendait le tressage de ces derniers plutôt compliqué. Plus jeune ils étaient plus épais, ils tenaient mieux lorsque je la coiffais. Maintenant il était assez fin, glissant. Mais une chose restait inchangée c'était son blond, un blond doux comme un champ de blé en pleins mois d'été. Je l'enviais beaucoup.

« Les filles on doit être sur la place du district dans 5 minutes. » cria notre père depuis l'étage inférieur.

En réalité la place n'était pas si loin, juste à regarder par la fenêtre. De forme à peu près ronde, cette place avait une fontaine à l'eau peu clair, la plupart l'utilisaient pour leurs besoins personnels. Au sol des pavés en mauvais état, tout le district était fait de pavé de la sorte ce qui, lors des jours de pluie, devenait un vrai cauchemar. Notre ville, ou district, n'était pas si grande. Les commerces étaient placés autour de la place, il n'y avait pas de quoi faire un grand shopping, juste la nécessité ; une boulangerie, le magasin alimentaire, un abri couvert pour les marchés le dimanche, une mairie et une lutherie, celle mon père.

Une dernière vérification avant de quitter l'étage et là maison ; j'avais coiffé mes cheveux roux, une tresse unique partait du haut de ma tête jusqu'au milieu de mon dos, je sortais deux petites mèches sur le côté de mes tempes. Je portais une tenue un peu moins négligée que d'habitude ; une robe vert olive, avec des manches courtes, un petit col ouvert et une ceinture assortis. Le modèle de la robe me faisait penser à une vieille photo que j'avais trouvée dans le bazar du grenier, une jolie femme qui posait près d'un vieil avion. J'aimais beaucoup cette robe, je l'avais chiné au marché le dimanche. Au marché chacun pouvait y vendre ce qu'il voulait ; vêtements, viande, préparation culinaire, écrits, art...

Je vérifiais la tenue de ma soeur ; je lui avais fait 2 tresses collées, qui allaient qu'au bas de son crâne, puis était lâché. Elle portait une petite robe blanche, légère, fluide avec de grandes manches. Je lui avais cousu cette robe pendant l'hiver avec ce que j'avais pu récupérer à droite et à gauche, j'en étais plutôt fière. Elle portait un bracelet en bois, que mon père lui a sculpté. Et autour de son cou délicat, un chainon en métal argenté avec 1 plaque rectangulaire où était gravé ; son nom, prénom, date de naissance et son district. 

Plus tard on rajoute une seconde plaque ; le nom de la personne avec qui on s'unit, le district d'origine de la personne et la date de l'union.

« Thelly, ton collier ! Tu n'es pas censée t'en séparé ! » . Effectivement, les règles du district était plutôt clair là-dessus, on ne devait jamais enlever son collier. Chose que je respectais assez peu je dois l'avouer, autant je suivais les autres règles de manière religieuse, autant cette règle d'identification... J'avais du mal. La plaque était froide, gênante et je me sentais mal à l'aise à l'idée d'être tagger comme une vache. Je ne portais mon collier que lorsque je sortais. Contre mon gré je mis mon collier.

Je fis un signe à ma soeur, et on finit par rejoindre mon père à l'étage inférieur, qui était la lutherie.

Mon père nous regarda pleins de fierté, nous embrassa sur le front et nous ouvrit la porte.

Il y avait foule autour de la place, tout le monde s'était habillé au mieux, au loin je reconnaissais quelques copines à qui je faisais signe. Je me forçais de leurs sourires. Ma soeur était survoltée, elle s'empressa de se rapprocher de la grande estrade où elle retrouva des amis de son âge.

DirefallWhere stories live. Discover now