La Revelation

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Cet été, j'ai dû cumuler deux boulots afin d'épargner un peu plus d'argent pour les frais d'université. C'était loin d'être une tâche facile et j'en souffre toujours jusqu'aujourd'hui. Après courbatures et insomnies. Néanmoins, je peux personnellement estimer d'avoir  été récompensée pour tous les efforts que j'ai fournis car dans quelques minutes, je franchirai l'imposante grille métallique du lycée de mes rêves.

Oui.

Dans quelques minutes, je serai définitivement une lycéenne du Kiersten Memorial High School, l'établissement secondaire le plus coté de tout l'Etat. Ma détermination et mon travail m'ont permis d'intégrer ce lycée et c'est fièrement que j'y ferai mon entrée. Certes, l'adaptation à ce nouvel environnent ne sera pas facile car contrairement à la quasi totalité des lycéens du KMHS, je ne suis pas l'enfant d'un sénateur, ou d'un ministre,d'un noble, encore moins l'héritière d'une famille royale, ou tout simplement millionaire ou milliardaire.

Loin de là...

Je suis une lycéenne ordinaire, provenant d'un lycée ordinaire, à la vie tout simplement ordinaire. Le seul aspect qui sort légèrement de la normale en ce qui me concerne n'est sans aucun doute mon ambition démesurée et mon intelligence. Car oui, je le sais bien, mon niveau est bien au-dessus de la moyenne des lycéens d'Angleterre. 

En quittant notre appartement avec maman il y a quelques minutes, j'ai pris le temps de dérouler tous les scénarios possibles et envisageables de cette nouvelle rentrée académique. Globalement, tout pourrait bien se passer et je pourrais être intégrée sans soucis au sein de leur communauté ou alors tout simplement le contraire : je me ferais rejeter radicalement car je viens d'une classe sociale insignifiante devant la leur.

Cette alternative me donne de légers frissons mais je pense qu'aborder les choses de manière positive quelque soit la situation, c'est ce qu'il y a de plus important en ce moment.

- On y est p'tit génie, allez file, tu me bouffes trop mon espace là, peste ma mère alors que je descends de sa Renault Clio rouge.

- Moi aussi je t'aime maman, passe une bonne journée, la remercié-je alors qu'elle tourne déjà pour s'en aller non sans m'adresser un dernier sourire pour la route.

À côté des autres véhicules qui défilent en face de moi, la Clio de maman a l'air d'être un jouet purement insignifiant. Rolls Royce, Maserati, Mustang, Mercedes et j'en passe...déjà à l'entrée, le luxe de ce lycée me frappe de plein fouet au visage. Montres en or, chaussures de marque, nichée dans mes converses, j'ai plus l'air d'une clocharde qu'autre chose.

Un autre point positif avec cet établissement est sans doute le port obligatoire de l'uniforme. Cette uniformisation permet de limiter les excès des lycéens mais aussi de conserver les couleurs du fondateur.

Je suis tellement absorbée par mes observations à tel point que j'oublie que le temps lui continue de s'écouler mais surtout que je n'ai pas besoin d'être en retard dès mon premier jour.

Après cinq minutes de marche, je franchis le grand hall du bâtiment central. Sans perdre davantage de temps, j'inspecte les lieux à la recherche d'un babillard ou d'un truc dans ce genre où je pourrais consulter le plan des classes mais rien. Tous les autres lycéens semblent précisément savoir où se diriger, contrairement à moi qui continue à guetter de gauche à droite.

- Hey...Salut, tu ne saurais pas où je peux trouver le plan des classes s'il te plaît ?

Je viens d'interpeller une rousse, aux grand yeux verts, petite, vraiment petite -je dois avoir deux têtes de plus qu'elle- aux binocles immenses et chargée de manuels entre les bras. Elle me reluque de haut en bas timidement avant de finalement se décider à me répondre.

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