Défenestration

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-SHAKESPEARE-

Scott se réveilla dans une classe qui semblait vide.

Peut-être parce qu'elle l'était réellement. Vide.

Terres désertées par les collégiens impatients.

Il observa paresseusement l'horloge au dessus du tableau, il était dix sept heures et quarts.

Il en conclut que la sonnerie avait déjà sonné depuis 15 minutes et que personne -pas même le professeur- n'avait été enclin à le réveiller.

Scott balaya ses cheveux blonds bouclés d'un brushing impeccable, avant de se lever dans une flemme monumentale.

Il ne tint pas rigueur à ces camarades de cet abandon collectif.

Il soupçonnait les filles d'avoir été intimidée par sa beauté naturelle.

Quand au garçon... La jalousie entraîne bien des horreurs dans le quotidien.

Il ricana légèrement à ces interprétations farfelues. Ses yeux s'arrêtèrent sur le soleil couchant.

Un étrange sentiments d'abandon s'insinua dans sa poitrine -chose compréhensible dans une telle situation- pourtant le garçon tenta de balayer cette impression.

Une personne émergea alors dans son esprit.

-Merde !

Il fila aussi vite que ses jambes le lui permirent. Dégringolant les escaliers par quatre marches quand il se le permettait.

Les couloirs étaient vides. Délaissés par les élèves quelques minutes plutôt.

Des teintes orangées tapissaient le parquet de bois du collège.

Rendant l'endroit presque fantomatique.

Il obliqua à gauche, virevolta à droite. Ses pieds guidés dans un automatisme terrifiant.

Il se précipita dans l'un des couloirs où l'extrémité se finissait sur les toilettes de l'établissement.

Il allait dépasser les dites chiottes quand des éclats de voix lui parvinrent faiblement.

-Tu t'es pris pour qui exactement ?

-Personne d'autres que moi même. À présent si vous voulez bien m'excuser...

-Pas si vite...

Cette remarque fut suivis d'un grand fracas, puis d'un éclaboussement qui produit une hilarité générale.

-Ca te rappellera ce que tu es réellement : Rien de plus que de la merde.

Hum... On a affaire à un enfoiré de première à ce que je vois...

Scott n'avait pas d'autres choix que d'intervenir.

Pourtant quelques chose l'arrêta.

Passe ton chemin.

La voie masculine qu'il n'avait jamais entendu fit écho dans sa tête comme mille interdissements.

Autoritaire mais prévenante.

Cela raffermit les convictions de Scott qui poussa en un geste la portière.

Il interrompit les rires moqueurs en une remarques désobligeante dont il avait le secret :

-Bonsoir Paris.

Toutes les têtes se tournèrent vers l'intrus.

Ils étaient six en tout : un aux allures d'un légumes dont il n'arrivait plus à trouver le nom. Un blond. Un baraqué. Un nain. Et un qui avait un amour un peu trop remarquable pour les haribos.

Les Fleurs Du MalOù les histoires vivent. Découvrez maintenant