Lorsque Dalia fait la rencontre de Khalil, elle est bouleversée de constater qu'elle est profondément troublée par cet homme aussi ténébreux qu'attirant. Petite parisienne libérée des banlieues Nord, elle n'est pas étrangère aux hommes dangereux.
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Une vingtaine de minutes plus tard, il se gare à l'arrière d'un centre commercial. Les deux frères portent un ensemble Nike et une casquette bleue. Ils ne tardent pas à monter dans la voiture et me saluer à tour de rôle.
— Content de te revoir, Khalil, déclare le plus vieux. Toujours aussi frais.
— On est au courant pour la fusillade, renchérit le morveux. Ça va ta jambe ?
Je n'ai même pas le temps de répondre qu'il ajoute déjà :
— Elle est incroyable ta caisse ! C'est une BM ?
— C'est une Tesla, couillon. D'ailleurs, t'as pas peur de te la faire voler ?
— J'crois que t'as pas encore capté, reprend Demba, Khalil c'est le boss ici ! Tout le monde le craint, les gens se pissent dessus quand il est dans les parages. Personne n'oserait même frôler la carrosserie de sa voiture. Alors ouais, nous on est clairement des VIP dans ses contacts ! Pas vrai, Khalil ?
Il cale ses mains derrière la tête et se redresse de manière détendue sur le siège. Dans un excès de confiance, il pose ses pieds sur l'accoudoir de mon chauffeur. Un muscle de ma mâchoire tressaute. Sans réfléchir, je pose ma main sur son genou et resserre davantage ma poigne lorsqu'il commence à grimacer.
— C'est la dernière fois, articulé-je froidement. Premièrement, tu vires tes putains de Jordan de l'accoudoir et tu t'excuses auprès de mon chauffeur.
Il hoche presque immédiatement la tête.
— Excusez-moi, m'sieur.
— Ce n'est rien petit.
— Deuxièmement, quand tu entres dans ma caisse tu attends que je parle avant de l'ouvrir. Tu n'es ni dans ton bahut ni dans ta chambre. Je ne suis pas ton pote et tu n'es pas mon gamin, alors les mains c'est dans tes poches, Demba. Ton père passe ses journées à laver des assiettes sales pour que tu puisses bouffer, mais je suis sûr qu'il ne verrait aucun inconvénient à ce que je réduise ses charges.
Je sors mon flingue et le braque sur sa tempe.
— Du calme, Khalil ! lâche nerveusement son grand-frère.
Bakary fait vrombir le moteur devant les regards apeurés des jeunes hommes.
— Je n'ai pas de membres VIP dans mes contacts et je ne mélange jamais le pro et l'affect. Ce qui veut dire que si un jour l'envie me prends de t'exploser la tronche... je l'assouvirai. Ne me mentionne jamais dans tes conversations, ne prononce jamais mon nom et quand on te demande, tu ne me connais pas. Si tu la boucles sur tout ce qui me concerne, tout devrait bien se passer. T'as pigé ?
