Chapitre 3 : Mme Violette

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Devant la grande porte rouge, je me mets à appréhender, comme à chaque fois que je rentre dans cette pièce...

Mon cœur accélère, mais je reprends rapidement le contrôle et replace ce masque de «non-chaland» sur mon visage. Puis je toque à la porte et finis par entrer avant même d'entendre l'autorisation de le faire.

À peine après avoir mis un pied dedans, mon coté analyste reprend le dessus et je scrute la pièce a la recherche d'information. C'est inné chez moi, et ne sert strictement à rien d'ailleurs.
Le bureau est exactement le même que d'habitude.
La fenêtre est légèrement entrouverte. Les diplômes de doctorat sont placardés aux murs comme des trophées. Une photo, une jeune fille brune souriante, est placées dans un cadre blanc sur le bureau. Un bureau également blanc, comme toute la pièce d'ailleurs... Et un élément en ors sur la table, avec écrit dessus « Mme. Violette ».

- Bonjour Elias,

La voix douce d'une femme me sort de mes pensées.
Je relève la tête vers la femme que j'ai examinée plus d'une fois déjà.

Quarante ans environs, sûrement mère célibataire étant donné qu'elle ne parle jamais de son mari. Aime les chats et en a sûrement vu qu'elle a des griffures aux mains. Deux plus exactement car elle des poils roux et blanc sur son col roulé. Elle est aussi addicte que moi au café, et essaye d'arrêter de fumer, je le sais, car elle avait un patch qui dépassait de son Col V la dernière fois.

Elle me regarde, comme à chaque fois, avec un grand sourire maternelle qu'elle doit offrir chaque matin à sa fille avant qu'elle parte à l'école. Et comme a chaque fois, je ne lui rends pas son sourire.

Cette femme , aussi appeler Mme. Violette est ma psychologue depuis maintenant dix ans.

Elle sait pratiquement tout de moi, et je sais presque tout d'elle aussi. Sauf qu'elle, c'est sont boulot, et moi juste un passe-temps.

« La curiosité est un vilain défaut ?» Dommage, j'en est déjà pas mal a mon actif.

Mon père l'a engagé pour que j'arrête de péter les plombs.
Raté, je suis le mec le plus instable qu'elle est connue. Et malheureusement, plus les années passe, plus je me dégrade.

Je ne la déteste pas. Mais je ne l'aime pas non plus. Disons qu'elle fait partie des seules choses que « j'apprécie », avec le café et les jeux de guerre en ligne.
En vérité, je n'aime rien. Et ça depuis longtemps déjà...

Le souci avec Mme Violette, est que j'ai peur qu'elle oublie encore...
Elle a tendance à se parfumer, et fais de même avec la pièce.
Elle en met une tonne, odeur « bonbon ».
Et a chaque fois ça me rend fou.

Quand je dis que je n'aime pas le sucre, c'est aussi tout ce qui a un rapport avec : le goût, l'odeur, les magasins qui en vendent, le bruit d'un paquet qui s'ouvre...
Je sais. Je suis un grand malade.
Mais c'est pour ça que je suis ici.

- Salut. Dis-je simplement.

Comme à chaque fois que je rentre dans cette pièce, elle se dirige vers moi et se place à cinquante centimètres de moi.
Son regard est sérieux et sa voix autoritaire.

- Ouvre tes mains.

Je les ouvre, et remarque que je n'avais pas encore desserré les poins depuis tout à l'heure.
Je ne suis pas surpris quand je vois une couleur Bordeaux se rependre sur mes paumes.
J'ai de nouveau enfoncé mes ongles dans ma paume jusqu'au sang.

- C'est encore l'homme de la salle d'attente ? Me dit elle en prenant mes mains en coupe.

Je fais signe de oui de la tête. Je détournai le regard pour éviter de croiser le siens, et de devoir par la suite en dire plus sur ce qu'il s'est passé.
Quand elle comprend qu'elle n'aura rien de plus comme réponse, elle souffle un bon coup et commence à me désinfecter les plaies ouvertes sans un mot.
Le silence s'installe, puis je suis le premier a le rompre.

- Tu ne pourrais pas faire en sorte de me changer de créneau ?

Elle me lance un regard exaspéré.

- Non, tu as déjà changé trois fois le mois dernier.

- Peut-être que lui peut changer alors. Enchaînais-je.

- Non ! C'est pas à lui de changer ! Tu n'es pas le seul patient ici, et tu ne peux pas imposer tes exigences à tout l'hôpital non plus !

Je reste muet. Elle sait très bien que cet homme me rend malade, mais elle a raison, je dois apprendre à me contenir... Des mecs comme ça, il y en a partout.

- Il ... Est vraiment ignoble. Dis-je avec une pointe sur le cœur.

- Il a des problèmes.

- J'en ai aussi, et pas qu'un peu ! Ça fait pas de moi un animal qui ne sais même pas se servira d'un mouchoir pour s'essuyer la bouche après avoir mangé.

Elle ne réplique pas. Elle sait que c'est une discussion perdue d'avance et inutile.
Elle s'assoit sur sa chaise et moi sur la « mienne ».
Elle place ces cheveux derrière sont oreille et passe une jambe sur l'autre.

-Bon, pouvons-nous commencer la séance maintenant ? 

🎈🎈🎈

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⏰ Last updated: Mar 31, 2020 ⏰

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Les enfants «parfaits»Where stories live. Discover now