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Haru mange tranquillement son goûter pendant que je le surveille discrètement.
Je suis assez maman poule paranoïaque et j'ai toujours peur qu'il lui arrive quelque chose. Même si il n'y a aucune raison de s'en faire.

Je surf un peu sur mon téléphone, ne savant pas quoi faire d'autre en attendant qu'il finisse pour enfin préparer ses affaires.

Il finit quelques minutes plus tard, plein de chocolat autour de la bouche, qu'il essuie assez rapidement.
Je rigole intérieurement et débarrasse tous pendant qu'il s'installe sur la table du salon pour finir son travail.

Une fois que j'ai tout bien ranger, je le rejoins. Je passe ma tête au dessus de son épaule, et regarde de plus près ce qu'il fait.

C'est des chiffres de différente couleurs qu'il faut relier à une autre identique à la sienne.

Je regarde Haru blasé en voyant que tous est faux.
Mais, comment fait-il pour que tous sois incorrecte.
Soudainement, les paroles de Levy me frappent. Oui, c'est beaucoup plus sérieux qu'on ne le pensait.

Je m'accroupie à sa hauteur et remarqu'il à le regard dans le vague. Il est la, sans être la.
Il relit les chiffres n'importe comment, on dirait même qu'il le fait exprès.

Je fronce les sourcils et passe ma main devant ses yeux.
Il sursaute et plante ses yeux verts dans les miens.

-Maman ?

Je lui souris et indique son travail.

-Tu as besoins d'aide, mon cœur ?

Il détourne le regard vers son travail et incline doucement la tête de gauche à droite.

-Non, non ça va aller. Merci.

Je soupir et lui fait tourner la tête vers moi, le surprenant.

-Fais-tu exprès d'arrêter de travailler à l'école ? Je demande d'une voix un peu plus sévère.

Il lâche son crayon de bois et baisse les yeux. Avant que je n'ai le temps de dire quoi que ce soit, il saute dans mes bras et un sanglot m'arrachant le cœur, sort de sa bouche.

Je le serre très fort contre moi, sentant ses larmes sur mon épaule.

-Escuse moi maman.. Je veux.. Tellement que papa et toi vous vous retrouvez ensemble..!

Je lui masse le dos en lui soufflant des "ce n'est rien", "tout va bien", "je suis là.."

Il se décale délicatement de moi en essuyant ses joues rougies par les larmes.

Je souris tristement.

-Et.. Voir papa très proche d'elle me fait mal..rajoute t-il sans faire exprès.

Mon cœur s'arrête soudainement. Que vient-il de dire la..?
J'ecarquille les yeux tout en fronçant les sourcils.

Je plonge mon regard choqué dans celui de mon fils et pose doucement mes mains sur ses épaules.

-Comment ça..?

Il me regarde perdu avant d'agrandir ses yeux sous la surprise.

-Je.. Voulais pas le dire..

Alors c'est ça.. Ce qu'il refusait de me dire depuis qu'il est revenu de chez son père dimanche soir dernier.

-Explique à maman.. Je souffle calmement en lui caressant doucement la joue.

Il prend une grande inspiration et se lance.

-C'est le week-end dernier chez papa, samedi une fille au cours cheveux blancs est resté toute l'après midi avec lui.. Et quand j'ai refusé de lui dire au revoir, papa s'est fâché et il m'a grondé en disant que j'avais été très impoli avec elle..

Je le reprend dans mes bras.

-Je suis désolé chéri.. C'est trop tôt pour toi. Dis-je, le regard dans le vague, assimilant la nouvelle. Mais, il y'a une chose avec quoi je suis d'accord avec ton père, tu dois être poli avec tous tes aînés, et si un jour l'un d'entre eux comme n'importe qui d'autre te veut du mal, tu le dis immédiatement à maman et elle se fera un plaisir de lui régler son compte. Je rajoute en m'enflammant.

Il lâche enfin un petit rire et me lâche.
Sans que je ne le vois venir, il m'embrasse la joue.

-Je t'aime maman !

Je souris, attendri.
Je lui saute dessus pour lui faire plein de chatouille.

-Moi, je t'aime à l'infini.

Il rigole de bon cœur à l'attaque de mes chatouilles et se relève une fois que je l'ai laissé tranquille.
Il se remet au boulot, un sourire aux lèvres il efface toutes ses erreurs et recommence depuis le début.

Je souris, je n'ai même pas eu besoin de lui faire une "leçon de morale" pour qu'il s'y mette sérieusement. Mais, je vais le tenir à l'œil, on ne sait jamais. Si il recommencerais.

Je pars dans la cuisine et m'appuie sur le plan de travail. Mon sourire à disparu. Je ne suis plus obligé de faire comme si ça ne m'atteignait pas. Haru ne me regarde pas. Je retiens les quelques larmes qui menassent de couler.

Alors il s'est vraiment trouvé quelqu'un d'autre..?

À quoi tu pensais ? Qu'il allait sagement attendre que tu plaques ta foutue fierté pour aller le retrouver ? Tu rêves ma vieille.

Les mots de ma conscience me frappent violemment. Comme une prise de conscience.

Je suis vraiment stupide. J'ai vraiment cru qu'il allait attendre que je me pointe comme une fleur ? Je suis Pitoyable. Bien sûr qu'il n'allait pas m'attendre. Je l'ai plaqué ! Et maintenant, c'est définitivement trop tard.

Je soupir, retenant mes larmes.
Je regrette tellement cette nuit là.. Mais depuis, plus les jours passent, plus je retardais le fait de lui parler. Essayer de revenir. J'avais peur.. Peur qu'au final, il pensait la même chose que moi au départ et ne voudrait plus me revenir. Et maintenant, je le paye. Ce n'est plus dans mes bras qu'il s'endormira le soir mais dans ceux d'une autre.

Je rigole nerveusement.

Tu l'as bien cherché. C'est toi qui l'a plaqué je te signale.

Je soupir de frustration et retourne dans le salon. Mon regard s'attarde sur mon fils. Son sourire. Et je m'apaise totalement, comme si je n'avais jamais été énervé. Parce que oui, je suis énervé. Énervé contre moi même. Je m'en veux d'être aussi stupide et naïve.

Sentant mon regard, il se tourne vers moi et m'offre un grand sourire.

Lui et Natsu ont toujours été les seuls à savoir m'apaiser comme cela.

Je lui souris à mon tour et m'approche de lui pour regarder son travail. Il n'y a plus aucune faute. Je lui souris fière de lui et lui ébouriffe les cheveux.

-T'es trop fort !

Il glousse de manière exagéré.

-Bah oui, c'est normal. Je fronce les sourcils, remarquant sa modestie, notez l'ironie. Je suis votre fils, à papa et à toi. Rajoute t-il, montrant toutes ses dents.

Je suis presque ému.
Je le porte en le faisant voler et tournoyer dans les airs, lui arrachant des éclats de rire.

-Si tu savais à quel point je suis heureuse que tu sois mon fils !

Il rigole encore plus.
Je préfère largement ça, que le voir broyer du noir. Surtout à son âge..ce qui me fait penser que c'est bientôt son anniversaire. Je vais lui en organiser un grandiose !

Divorce. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant