XXIII.

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XXIII.

Une semaine après...

Je suis couchée dans mon lit.

Je viens juste d'arrêter de pleurer.

J'ai envie de rien. Juste dormir, pleurer et... dormir.

Mon frère et moi on s'est pas adressé un seul mot depuis la révélation. J'ai parlé à personne dans cette maison depuis, même Papys et Imani qui m'ont rien fait. Saphyr va mieux que moi, il était près à encaisser un gros coup alors il prend la nouvelle avec une certaine froideur qui me perturbe.

En tout cas, je ne veux voir personne.

Même Hasni, il m'a appelé plusieurs fois les deux premiers jours mais j'ai jamais répondu puis il a arrêté.

J'en veux au monde entier, j'en veux à mon géniteur et j'en veux à mes parents. J'ai conscience qu'ils ont tout fait pour moi et que vu les circonstances dans lesquelles maman nous a eu c'est normal qu'elle ai eu du mal à nous accepter. C'est logique.

Mais reconnaissez que ça fait mal d'apprendre ça. Ça fait mal de se dire que le jour où elle a appris qu'on était dans son ventre, elle a sûrement pleuré de tristesse.

Imaginez-vous, apprendre que votre mère à pleurer de désespoir à l'annonce de votre arrivée.

Je ne dramatise pas. Je ressens les choses. Ça me transperce et maintenant je comprends mieux pourquoi j'ai toujours eu l'impression que maman et moi on est pas très proche. Ça a toujours été comme si quelque chose en moi, m'empêchait de trop m'approcher d'elle parce qu'elle n'a pas de lien inconditionnel avec moi comme elle a avec Imani.

Enfin bref.

... - Merlia ?

Je lève la tête vers Papys.

PAPYS - On va marcher tous ensemble tu viens ? Sap... Saphyr il vient aussi.

- ... j'ai pas envie.

Il me regarde de façon triste.

PAPYS - ... Mémé tu sais... je t'aime comme ça moi et t'es pas ton père et puis ton père c'est mon père, j'aime pas quand tu parles pas, j'ai envie que tu m'embête et Saphyr aussi, vous me manquez. J'aime pas comment on devient, j'ai l'impression qu'on s'éloigne tous.

Je me redresse lentement, une boule à la gorge puis dans un élan je me dirige vers mon petit frère et le prends dans mes bras. Il me serre fort dans ses bras.

PAPYS - Je t'aime trop Merlia. T'es ma grande sœur préférée.

« T'es pas ton père ». 

Il a raison. Il a totalement raison.

Je le connais pas ce Djibril Mawalé, je ne porte même pas son nom. Il est rien pour moi. Alors pourquoi je devrais me mettre aussi mal pour quelqu'un qui ne fait même pas partie de ma vie ? C'est vrai que j'ai mal parce que mon rêve de découvrir mon autre origine tombe à l'eau. Je suis à nouveau déçue mais je dois en faire une force.

Il n'y a que Dieu qui puisse m'aider pour ça. Je vais lui demander de me donner la force de pardonner ce monstre, me pardonner à moi et pardonner à mes parents. Tout ce que je veux c'est être en paix.

M E R L I A . [II]Opowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz