Chapitre 2 : Il y a des matins comme ça

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Mise à jour ★07.03.2024


Elle roula sur le côté et enfouit son nez dans les longs cheveux roux. Elle adorait leur odeur, un peu sucrée, ainsi que celle de cette peau si blanche, parsemée de taches de rousseur. C'est étrange comme une odeur peut vous rassurer, que ce soit celle d'un vieux pull ou d'un plaid, d'un chocolat chaud ou d'un café, de la pluie ou encore d'un feu de cheminée.

Lily ne pouvait se passer de l'odeur de ces cheveux et de cette peau. Elle humait leur parfum avec une certaine allégresse. Elle ne put s'empêcher de mordiller avec douceur la peau blanche du poignet. La victime endormie, le visage enfoncé dans l'oreiller, gémit et repoussa Lily. Renoncer n'est pas un mot qui appartient au dictionnaire de Lily. Si tu ne viens pas à moi... Elle se glissa sans plus attendre sous les draps et se colla de tout son long contre le corps tout chaud. Elle ne connaissait pas de chaleur plus agréable que celle de ce corps.

Lily sursauta : le réveil s'était mit à vibrer sur la table nuit. Une main s'échappa de dessous la couette et chercha à tâtons l'objet à neutraliser qui mettait en péril ce moment de tendresse.

Trop tard.

La tête de Lily émergea de dessous la couette. La journée avait pourtant si bien commencé.

— Déjà... dit la voix étouffée et affaiblie par la crise de cette nuit.

Lily plongea à nouveau son nez dans les cheveux roux en bataille. Cette odeur entêtante l'attirait comme un aimant.

La jeune femme se retourna sur le dos, heurtant au passage Lily qu'elle n'avait pas vu. Elle lui adressa un sourire, la gratifia d'une caresse sur le bout du nez, puis fixa le plafond à son tour. Elle remarqua elle-aussi cet étrange point noir qui se déplaçait de temps en temps. Un moucheron ou un moustique. Une araignée, peut-être.

Lily mordit à pleines dents la chair tendre de l'avant-bras de sa victime qui poussa aussitôt un cri et lâcha son téléphone sur la couette.

— Qu'est-ce qui te prend ? gronda-t-elle en massant son bras douloureux.

Lily la fixait l'air passablement vexé. En ce moment, la communication ne passait pas entre elles. La peste en question connaissait bien ce regard réprobateur. Elles avaient d'ailleurs les mêmes yeux de chat, dessinés en amande. Des yeux remplis d'une infime tristesse mêlée de malice.

— Laisse-moi dormir encore un peu, dit la jeune femme en se recroquevillant sous les couvertures.

Charlie observa Lily pendant un instant : elle la guettait avec une attention accrue. La bête au magnifique pelage gris et noir plissa ses yeux verts, agita sa longue queue avec agacement et se mit à pétrir la couette sous ses pattes. Avant même que Charlie ne dise quoique ce soit, Lily avait déjà deviné qu'elle s'apprêtait à se rendormir pour de bon.

CHARLIE G. CORKМесто, где живут истории. Откройте их для себя