Pinocchio / P. Jm. [FINI]

Acte 6 : La Dette

Point de vue de Yonshin,
le lendemain.

Hier soir, j'avais attendu Jimin. Je l'avais attendu longtemps, et il avait finit par rentrer, pour mon plus grand bonheur. Mais il semblait à bout, comme s'il avait croisé un fantôme ou le diable en personne juste avant de rentrer.

Je n'osais rien lui demander et il était vite parti se coucher, ce après quoi je l'avais rejoint.
Il n'avait pas bien dormi, il s'était retourné dans tous les sens et murmurait parfois quelques phrases.

"Laisse moi." ; "Ne me touche pas."

Il dormait encore, mais j'étais déjà réveillée depuis une bonne heure. Je faisais à manger, rangeais le salon, me douchais et là je regardais les infos sur mon téléphone.

Comme par hasard, je tombe sur une interview d'une prostituée qui travaillait dans un autre quartier de Séoul. Une vidéo est jointe à l'article, et je la mets en route.

Le corps d'une femme apparaît, mais son visage reste caché hors du cadre. On dirait que sa voix a aussi été modifiée. Je regarde quelques minutes, mais elle ne racontait rien qui m'apprenait quoi que ce soit.

"- Pouvez vous refuser certains clients ?"

Je me souviens des blessures de Jimin et reste attentive aux paroles de la femme.

"- Oui, s'ils sont violents ou fétichistes par exemple. Mais, souvent, on ne le voit pas tout de suite. L'homme se présente comme un agneau mais peut parfois se révéler être un loup, et croyez moi, ce n'est pas beau à voir. Mais dans ces cas là, nous sommes solidaires et mes collègues peuvent m'aider à le jeter dehors. "

S'il était possible de refuser, alors pourquoi Jimin était roué de coups ? Pourquoi les autres ne l'avaient-ils pas aidé ?

Je soupire et ferme les yeux. Je ne sais rien de ce monde là, ni de Jimin. Je ne sais rien de ses envies, ni de ses rêves. En a t-il seulement ?

Alors que j'essayais d'éclaircir mes pensées, quelqu'un m'entoura de ses bras. Jimin s'était apparemment réveillé, et avait soudainement ressenti l'envie de me serrer contre lui.

Je regarde ses bras, enroulés autour de ma taille, et il pose son menton sur mon épaule.
Son parfum remonte à mes narines, m'envoutant complètement. Je crois qu'il ne se rendait pas compte d'à quel point il était attirant.

- Yonshin..., murmure t-il. Désolé pour hier, j'aurais pas dû les amener chez toi...

Oh, ça...c'était déjà oublié. Mais je savais comment était Jimin. Et si je le taquinais ?

- Mh. Et tu comptes faire quoi pour te faire pardonner au juste ? Dis-je faussement énervée.

- Oh...euh...des câlins ?

Jimin était très timide, encore avec moi. Mais c'était plus que de la simple timidité, Jimin se sentait coupable de tout et ça me désespérait.

- Nan, refusais-je.

Jimin semblait embêté, ne sachant pas quoi me proposer. J'allais lui dire que je lui avais déjà pardonné, mais il me devança.

- Je sais ! Et si on...sortait ? Pour me faire pardonner ! Allez dis oui, dis oui !

J'ouvre grand les yeux, surprise d'une telle proposition venant de lui.

- Tu ne travailles pas ce soir ? Demandais-je.

- Hé non ! Les dimanches, je suis libre ! Alors c'est bon ? On peut...y aller?

Je souris un peu et acquiesce finalement. Jimin semble content de lui et se rue vers la table. Il avait faim, visiblement.