Partie 20

523 66 5
                                    

Lemarqueur: excusez-moi pour cette longue absence. Le texte n'est même pas encore corrigé mais je me refuse de vous laisser attendre encore plus qu'il ne le faut. Bonne lecture et à très bientôt pour la suite!

La plus grande douleur n'est pas celui de perdre mais c'est celui de se perdre. Mes idées étaient boulversées, je ne savais pas quoi penser ou quoi faire. Je ne savais ce qui était réel ou pas, ce que je m'imaginais ou ce que j'ai vécu. Beaucoup de scénarios se bouleversaient dans ma tête. La vie est tellement paradoxale, on cherche à avoir tout ce qu'on a pas et au jour où on l'obtient, il devient de suite moins important pour nous. Fallou en est la preuve humaine, il m'a voulu et m'a eu et la suite vous la connaissez. Assise sur la terrasse face au maison environnante, j'espère pouvoir réorganiser mes idées afin de comprendre ma propre vie. Les paroles de mon mari résonnait encore dans ma tête.

«- Attends! S'exclame-t-il.
Je restais debout lui tournant le dos attendant de lui qu'il s'approche, me prennent dans ses bras, me réconforte et me murmure à l'oreille que tout ira bien. À ma grande surprise il me prend par la main et me dirige vers notre chambre. Cette chambre était sensé être, celle dans laquelle j'ai vécu ces dernières années mais je m'y sentais tout sauf chez moi.  Je restais toujours debout, lui pris place sur le bout du lit et me regarde d'un air abattu.

- C'est vrai que j'aurais du plus me battre pour toi, pour nous! Dit-il en levant les yeux vers moi.

- Je n'ai pas était là pour toi et ça je ne me le pardonnerai jamais. Je sais que tu as besoin de moi et de ta famille en ce moment mais je ne veux pas aussi te priver d'eux car revenir ici serait leur dire Adieu et je ne peux prendre cette décision pour toi. Continue-t-il l'air très sincère.

- De quoi tu parles Yaram? Pourquoi être avec toi m'empêcherai de les voir? Demandai-je confuse.

- Ton frère ainsi que ta mère m'ont dit clairement que si tu choisis de rester avec moi, ils ne veulent plus rien avoir à faire avec toi et je sais à quel point ils sont importants pour toi! Dit-il cette fois-ci en fixant le sol.

- je rentre! Fut les seuls mots que je pus sortir de ma bouche en quittant la chambre.

Il me laisse partir sans me rattraper, sans me demander comment j'allais, il me laisse simplement m'en aller.

Je revois l'image dans ma tête encore et encore sans savoir vraiment vers qui me tourner. J'ai repris mon téléphone que ma mère avait depuis lors garder pour moi. Je me plonge dans ce téléphone à la recherche d'une partie de ma vie. Comment ce petit appareil pouvait rassembler autant de secrets. Je fouille mes anciennes conversations à la recherche d'une complice, de quelqu'un de neutre a cette situation qui pourrait m'éclairer, m'aider. Je tombe sur une discussion avec une certaine Souadou. Son nom me disait quelque chose et en relisant notre dernière conversation je compris que c'était une amie que j'apprécierais beaucoup à ce que je vois. Je me décide de la contacter dans l'espoir de me rappeler d'une partie de moi.

- Allô, ma chérie c'est toi? Dit-elle calmement à l'autre bout de l'appareil. Sa voix me semblait familière et réconfortante.

-Allô? Souadou? Est-ce qu'on peut se voir stp? Dis-je sans perdre de temps.

-Okay... j'arrive chez ta maman dans 2 heure d'horloge, le temps que la nounou arrive.

- à tout à l'heure alors!

Je raccrochais aussitôt sans savoir quoi dire d'autre. Je regagne ma chambre plutôt satisfaite de moi. Je me décide spontanément de reprendre mon carnet pour me remettre à cette narration thérapeutique qui est sensé me débarrasser de mon chagrin. Le stylo à la main, je sentais comme une force s'emparer de mon corps afin de me permettre de m'exprimer intimement.

« Cher journal, c'est encore moi! Celle qui ne sait plus comment se battre contre le monde...
Il semblerait que je me plaigne beaucoup, que je sois émotionnellement en ce moment complètement en vrille. Oh que c'est vrai! Je suis face à tout ce dont à peur l'être humain; l'inconnu. En temps que croyante, il est facile d'affirmer qu'on a le contrôle sur rien mais est-ce qu'au fond nous ne croyons pas intimement qu'on a un tant soi peu de Control par ce peu de connaissance dont nous disposons. En temps que croyante, on nous apprend qu'on doit supporter sans broncher, mais Le Très Miséricordieux exigerait-Il de moi que je n'exprime pas ces mêmes sentiments que Lui m'a fait dont. Il y'a tellement de contradiction qui me pousse à dire que la majeur partie de nos agissements ne sont pas motivés par la religion mais par la culture et la société. Reçoit-on autant qu'on en attend de nous ? On s'attend à ce que je sois forte et digne devant tous but who cares about my mental Health? Ils attendent de toi que tu sois en dehors bien portant même si à l'intérieur rien ne va. Je suis attristée par la perte de mon petit garçon, n'ai-je pas le droit de l'être pour toute une vie? ...»

Perdu dans cette réflexion plus qu'intrigante, deux coups à la porte me sortirent de mon voyage utopique.

- entrez! Lançai-je un peu intriguée.

La personne qui fit son apparition m'était très familière. Son visage me rappelait quelqu'un que je connaissais bien mais comme toujours mon cerveau refusait de me laisser me rappeler de qui il s'agissait.

- Ma chérie!
Sa voix me rappela direct la personne avec qui j'ai parler au téléphone; Souadou.

- Souadou?

- tu ne te rappelles pas encore de moi, affirma-t-elle les yeux larmoyants.

- c'est pas facile de recarder mes idées.
Je me sentais mal à l'aise de n'avoir pas pu la réconforter. Elle s'assit sur la chaise en face de moi et déposa délicatement son sac à côté d'elle.

Son regard intense et douce me fit me sentir à l'aise et comprise. Elle ne prononçait aucun mot, comme si elle avait peur d'en dire trop. Sans même le vouloir, je me mis à la raconter ma rencontre avec Fallou. Elle dégageait quelque chose qui faisait qu'on pouvait lui raconter tous les secrets du monde. Souadou pris un long souffle avant de m'expliquer qu'elle s'était mis à l'écart sous ordre de mon médecin qui estimait que le moins de contacts possibles serait le mieux pour ne pas me brusquer dans ma genèse. Intérieurement, je sentais sa sincérité et cela me touchait énormément. Elle se lança alors à me poser des questions sur tout ce dont je me rappelais et tout ce que je ressens. Je sentais bizarrement qu'avec elle, je pouvais être sincère et direct. Je m'exprimais sans filtre et appréciait sa capacité à m'écouter avec attention et intérêt. Elle ne voulait à ma grande surprise pas se prononcer sur la situation que j'ai vécu chez mon mari. Elle se contenta de me dire qu'il me fallait encore plus de temps pour que ma mémoire m'en révèle un peu plus. Je profitais de cette attention au maximum et ne pouvait m'empêcher de parler encore et encore, elle en souriait de plus belle l'air passionnée par mes récits. J'eu l'ultime conviction que cette femme était ma seule vraie amie. On ne se sépara que des heures après et elle dû me supplier pour que je la laisse rejoindre sa famille.

- mon mari sera très en colère contre toi Yacine.
Elle se lève le sourire aux lèvres, amusée par mon souhait de la garder plus longtemps avec moi.

- il a de la chance que je te laisse même rentrer!
Avec un rire sincère, elle me pris dans ses bras et me serra très fort.

- prends soin de toi ma poule et écris-moi si le besoin se présente.

- merci!
J'étais très émue par sa sincérité mais me sépara quand même d'elle le cœur lourd.

....

Lemarqueur

Lueur obscurcieWhere stories live. Discover now