Chapitre 5 -Lexa

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J'ai sauté dans ma penderie et presque arraché ma robe dans l'urgence. Hélène, ne comprenant pas ce qui m'arrive, ne pose pas de question. Elle m'aide à retirer mes parures et cours chercher mes vêtements de chasse. J'enfile mon pantalon en cuir, ma chemise de lin et ma grande cape marron pour me tenir chaud. Au moment où je finis d'attacher ma ceinture et d'enfiler mes bottes, quelqu'un frappe à la porte. Valerio.

Hélène ouvre la porte et je vois mon ami tout essoufflé se glisser dans ma chambre sans même se soucier des apparences.

"-Tu l'as vue ? me demande-t-il.

- Oui. Il n'y a pas de temps à perdre.

- Je sais. Je vois que tu es déjà prête. Je vais aller seller les chevaux.

- Très bien. J'irai chercher nos armes. Tu as averti ma mère ?

- J'ai laissé un mot mais je doute qu'elle ne le voit avant demain matin.

- C'est pour le mieux. Nous n'avons pas le temps pour une deuxième conversation. Si nous avons vu l'Etoile, nous ne sommes pas les seuls et nous sommes loin des montagnes. Espérons que personne ne la tue avant notre arrivée.

- Ou qu'elle ne tue personne sur son passage."

En moins de 30 minutes, nous sommes prêts. Hélène nous a préparé de quoi nous nourrir et survivre à cheval pour quelques jours. Nous partons sans plus tarder, à triple galop à travers les plaines. Au lever du jour nous atteindrons les forêts de Matagami, ensuite nous ferons une halte de quelques heures pour nous reposer et nous repartirons de plus belle. Si nous sommes rapides, demain dans l'après-midi nous pourrons atteindre les montagnes de Silenos.

Demain.

Qui sait ce qu'il peut se passer en un jour.

Voilà près de vingt ans que nous n'avons plus aucun contact avec les Etoiles, que nous avons mis un terme à tout accord entre elles et nous. Mère me dit souvent que c'est la meilleure décision que son père, l'ancien roi, et elle après lui aient prise pour le bien du peuple, pour le bien d'Ashtoria.

Mais aujourd'hui j'ai peur.

Je n'ai jamais vu d'Etoile de ma vie, je ne sais pas à quoi m'attendre.

Mon devoir m'ordonne de courir vers elle pour préserver la paix et protéger le pays mais je ne connais rien de ce peuple si ce n'est les comptines pour enfant que l'on m'a raconté.

Sur mon cheval je caresse du bout de mes doigts la pièce en or attachée autour de mon cou. Une rune de protection y est gravée. Valerio n'a pas oublié la sienne. D'aussi loin que je me souvienne on m'a toujours dit que les amulettes en or protégeaient des Etoiles. Je ne sais pas si cette protection est efficace, si ce petit bout de métal fera l'affaire contre le pouvoir de l'Etoile, si, quand je rencontrerai cet être, il ne saura prendre le contrôle sur mon esprit. Je fais plus confiance à mon arc et mes flèches.

Valerio ne semble pas inquiet. Il est déterminé. Nous avançons depuis déjà quelques heures et nous n'avons pas échangé un mot. Je suis perdue dans mes pensées, exténuée par la fatigue. Valerio, je le sais, est en train d'élaborer un plan.

J'ai parfois l'impression qu'il est beaucoup plus taillé que moi pour cette vie. Je suis attachée à mon peuple mais je ne désire pas le pouvoir. Je ne pense pas le mériter. Je sais ce qu'on attend de moi, je sais que partir à la recherche de l'Etoile était la chose à faire. Mais pendant que Valerio a déjà trouvé dix manières de la traquée et de la ramenée à la capitale, je n'arrive pas à construire la moindre pensée exceptée : J'ai peur. Quel genre d'héritière suis-je ?

Kingdom of Stars and NightmaresWhere stories live. Discover now