Chapitre XII - Slow

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"Le slow est l'expression verticale d'un désir horizontal."  Antoine Böeda

À cause de ce qu'ils avaient fait à la Nouvelle Orléans, les deux amoureux avaient dû partir le plus rapidement possible. Malgré tout ça, Charlie avait arpenté les étagères de la boutique vaudou et avait consulté les nombreux livres de la gérante, voulant trouvé une solution à son problème. Elle était tombée sur un recueil d'informations concernant plusieurs plantes qu'elle avait en boutique. Elle avait trouvé une herbe spéciale à faire brûler pour se débarrasser des mauvais esprits dans les maisons et elle s'était demandée si ça pouvait marcher avec son cas. Elle avait récupéré un flacon de cette herbe et l'avait mis dans son sac avant de récupérer un second flacon contre les mauvaises ondes, en espérant que tout ça fonctionne.

Ils arpentaient désormais les longues routes du Tennessee, filant sur le bitume, ayant la sensation d'être seuls au monde. Ils ne croisaient aucune voiture donc Bucky s'autorisait à être distrait pendant sa conduite. Le volume de la musique était au maximum -sans s'exploser les tympans non plus- et Charlie avait le visage proche de sa fenêtre complètement ouverte, les yeux fermés et chantant à tue-tête la chanson qui passait à la radio. Bucky riait en lui lançant de temps en temps des petits regards tandis qu'il essayait de la suivre dans les paroles qu'elle chantait.

Charlie se tourna brusquement vers son amant et lui demanda de ralentir un tout petit peu. Bucky obéit, fronçant les sourcils tandis que la brune se détachait de son fauteuil. Prenant peur pour elle, Bucky l'attrapa par la taille et elle rit avant de passer son buste à travers la fenêtre et de pousser un cri de joie dans l'immensité du décor. Elle se rassit de suite et se rattacha avant de déposer un baiser sur la joue du jeune homme au volant. Il essaya de lui envoyer un regard réprobateur mais elle ne réagit aucunement quand elle vit son sourire amusé.

Les deux amoureux ne s'étaient pas embrassés depuis leur premier baiser mais ils n'en avaient pas besoin, malgré l'envie qu'ils partageaient. Ils préféraient ne pas tenter le diable et rester là où ils en étaient avant ce baiser qu'ils s'étaient échangés. Ils en avaient parlé et, même s'ils en mouraient d'envie, ne s'accorderaient pas de second baiser avant quelques temps.

La chanson se termina sous les rires des deux voyageurs et le voyant pour la jauge d'essence s'alluma, les mettant en garde qu'il fallait qu'ils fassent le plein, et au plus vite possible. Bucky demanda donc à sa petite-amie de regarder sur internet la prochaine station essence et elle ne manqua pas l'occasion de se moquer de lui et de son incapacité à utiliser Google. Après avoir bien rit, Charlie le prévint qu'il y avait une station essence à quelques kilomètres et ils se remirent petit à petit à chanter sur les chansons qui passaient à la radio.

Le coucher de soleil clôtura rapidement cette journée estivale et les deux amoureux purent enfin apercevoir les néons de la station d'essence. Bucky gara la voiture et Charlie se précipita à l'intérieur pour se diriger vers les toilettes. Elle en ressortit quelques minutes plus tard avec deux pots de glaces, un à la framboise qu'elle dégustait déjà et un au chocolat pour Bucky. Elle déposa leurs pots dans la glacière dans le coffre et se tourna vers son brun qui terminait de payer l'essence. Il referma la trappe à carburant et s'appuyant contre la borne tandis qu'elle était appuyée contre la voiture.

Ils se regardaient fixement, yeux dans les yeux et ce fut Charlie qui détourna le regard la première, rougissante sous l'intensité des ice-bergs qui lui servaient de pupilles. Elle allait se rasseoir sur son fauteuil pour reprendre la route mais les doigts de Bucky se fermèrent autour de son poignet, l'attirant contre son torse.

- "On ne peut pas s'embrasser Bucky... Réussit-elle à articuler malgré l'appel de ses lèvres rosées.

- Qui te dit que l'on va s'embrasser ? Rétorqua-t-il en commençant de légers balancements."

Put your head on my shoulder

Hold me in yours arms, baby

Squeeze me oh-so-tight

Show me that you love me too

Charlie comprit rapidement ce qu'il voulait faire et elle se rendit compte de la musique qui passait à la radio. C'était une musique très rétro datant des années cinquante, rappelant sûrement à Bucky son époque. Les mains toujours sur le torse de Bucky, la brune suivit le mouvement, balançant son corps en rythme avec la douce mélodie. Elle appuya son oreille contre lui et put jurer entendre les battements de son coeur s'accélérer. Bucky finit par lâcher un de ses poignets et posa sa main de chair dans le creux de ses reins. Charlie remonta sa main gauche jusqu'à l'épaule du brun et ils continuèrent de danser, collés l'un à l'autre, silencieusement, durant de longues secondes. Du moins, jusqu'à ce que Bucky ne se livre sur son passé.

- "De mon époque on invitait les femmes à danser de cette manière jusqu'à ce qu'on en ait mal aux pieds. Les soirées étaient chics et les groupes toujours entraînant. Il existait de nombreux styles de musiques comme à toutes époques mais mes danses préférées ont toujours été les slows."

Charlie sourit doucement à cette confession et releva le regard, posant son menton sur le torse de Bucky pour voir son visage. Le brun baissa la tête et croisa le regard amoureux de sa petite-amie. Il n'avait qu'une envie en ce moment précis, c'était de l'embrasser et de danser avec elle le restant de la nuit.

- "Vous avez le droit de m'embrasser Sergent Barnes. Sourit-elle, comme si elle avait entendu ses pensées.

- Je n'attendais que votre accord Mademoiselle Wheeler."

Bucky n'attendit pas plus et posa le plus délicatement possible ses lèvres sur celles de la brune, continuant de danser au rythme de la musique qui s'échappait de la voiture. Jamais il ne pourrait se lasser d'elle, Charlie était devenue bien plus importante que toutes les filles qu'il avait fréquentées, réunies. Il ne s'imaginait pas une vie sans Charlie, elle était devenue la femme de sa vie en très peu de temps et il ne put dire si c'était à cause de sa sensibilité ou bien à cause du fait qu'ils avaient un passé similaire mais il voulait la faire sienne pour l'éternité. C'était son seul souhait.

Put your lips next to mine, dear

Won't you kiss me once, baby?

Just a kiss goodnight, maybe

You and I will fall in love

Help Me || bucky barnesWhere stories live. Discover now