Tinder [BxB]

Réalité 1

Arlo lut pour la énième fois les derniers messages envoyés par Léon. Ils dataient d'hier après-midi et le jeune homme n'y avait toujours pas répondu. Il avait honte de son comportement, mais c'était plus fort que lui.

Le garçon était dans sa chambre, allongé sur son lit. Son miroir était juste en face de lui et il décida de se lever afin de se mettre devant.

Arlo se trouvait moche.

Il n'était pas très grand pour un garçon de son âge – il faisait à peine 1m72 ! Il avait des lunettes un peu trop rondes posées sur son nez qu'il jugeait un peu trop épais, cachant ses yeux un peu trop marron. Il était trop... trop. Trop ci, trop ça. Si Léon le voyait en vrai, c'était certain qu'il le recalerait. Il ne voulait pas briser la magie et l'alchimie qui existaient à travers leur écran. Arlo avait maintenant pris l'habitude de discuter chaque jours avec Léon, cela lui ferait mal au cœur d'arrêter leurs conversations. Il s'était attaché à lui.

Arlo se jeta sur son lit en geignant. Il ne savait pas pourquoi il s'était inscrit sur Tinder si c'était pour fuir les rencontres. Qu'est-ce qu'il croyait ? Trouver un type banal avec qui il pourrait sortir pendant deux semaines, coucher avec et ensuite se faire larguer à cause de sa personnalité ennuyeuse ? Oui, certainement. Sauf qu'il était tombé sur Léon. Le parfait Léon. Il n'avait vu de lui que sa photo de profil Tinder et il le trouvait aussi beau que gentil. Arlo pouvait chercher aussi longtemps qu'il le voulait, il ne lui trouvait aucun défaut. Léon devait venir d'une autre planète.

Le jeune homme s'amusa à imaginer une planète peuplée de caméléons plus ou moins gros, dominée par le roi Léon. Cela et quelques poulets domestiques qui remplaceraient les quelconques chiens et chats que l'on retrouvaient souvent dans divers foyers. Il rit un peu avant que ses pensées se tournent de nouveau vers son beau correspond. Léon avait sans doute raison lorsqu'ils en parlaient, il y avait quelques jours de cela : il valait mieux continuer à discuter par messages plutôt que de briser leur complicité s'ils se rendaient compte qu'ils n'étaient pas aussi complice en vrai qu'à travers les écrans. Léon n'avait pas exactement dit cela en ces termes, mais c'était ainsi qu'Arlo les avait compris.

Il se laissa tomber sur son lit en soupirant. Il reprit son téléphone et lut encore une fois les derniers messages de Léon. Il jeta finalement l'appareil un peu plus loin. Il répondrait plus tard...