Jour par jour

Défi d'écriture n°1

Défi d'écriture. Phrase "Tant de fois j'avais écouté cette musique, bougé la tête sur cette mélodie, chanté ses paroles sans les comprendre. Maintenant, tout prend sens, m'ouvrant des portes vers une autre dimension."

1er Mars 2053.

Mes chers enfants,

Je me souviens, il y a si longtemps, dans ma tendre jeunesse, cette douce mélodie. Un son qui faisait de moi une personne qui savait vivre, qui savait être heureux, qui savait rire, qui savait aimer.

Je me souviens aujourd'hui, cette personne, cette amie, cette âme-sœur. Elle me faisait tourner la tête sur cette air si joyeux, si rythmé, si envenimant. Elle m'apprit le chant, le cri, la joie, la peine, la vie en soit. Toutes ces choses qui m'étaient inconnues, toutes ces choses qui m'étaient si lointaines, toutes ces choses si méconnaissables après tant de peine et de joie.

Un jour, ma peine prit place et ne partit. Ce jour je perdis mon âme de jeunesse, mon âme d'ignorant, mon âme d'enfant. Je n'étais, à peine plus vieux que mon cheval. L'arbre qui fleurissait perdit pour moi toutes ses couleurs, la vie ne se voyait plus en rose, mais telle la télévision, en nuances grises.

Aujourd'hui, je comprenais, cette être si chère, perdu si tôt, m'avait vraiment ouvert au monde. Je me rends compte qu'à mon âge, la tortue qui dort en moi, c'est éteint il y a bien longtemps, malheureusement.

En écoutant cette mélodie qui maintenant me parait si mortuaire, et je comprends désormais pourquoi elle me la faisait écouter et danser, cette chanson et l'hymne qui nous perdra tout deux. Ces paroles si funèbres ne résonnaient pas en moi de la même manière dans ma jeunesse et aujourd'hui.

Je comprends qu'elle devait m'amener vers les portes du paradis peut être inexistant. Je comprends cette rage de se battre pour vivre, cette bataille interminable, qui ne mène qu'à un résultat, qu'à une seule et unique conclusion, la mort. Pourquoi cette si jeune personne devait me quitter ? Pourquoi cette année-là, était-elle tombé malade ? Je ne pourrais jamais vous répondre. La vie m'a bien assez supporté. Je m'en vais aujourd'hui vers une autre dimension, maintenant que tout prend un sens. J'espère y trouver le bonheur. Je vais rejoindre ma chère Clémence.

À cette heure, je suis parti. Adieux mes enfants. Je ne vous quitte pas, je reste à vos côtés, dans vos cœurs. Ne nous en voulez pas, mais il y a un temps pour tout, pour manger et pour travailler, un temps pour rire et pour pleurer, un temps pour haire et un temps pour se réconcilier et aimer, un temps pour vivre et un temps pour mourir. Votre mère et moi, attendons votre arrivé, mais pas trop tôt, et pensez à votre jeunesse.

Tendrement,

Votre père qui vous aime.

Pierre