-know yourself-

❝ tragédie. ❞

Tellement naïf et flamboyant, t'as le cœur qui étincelle et les yeux qui brillent de bonté : T'en as pas marre d'être si attrayant ? Tellement confiant et séduisant, t'as le sourire soleil et l'âme lunaire. Le brouillard des rêves t'entoure et te cajole d'une sincérité à vomir. T'en as pas marre d'être aussi si peu prudent ?

Je souhaite le meilleur et je prie pour le pire. J'espère que tu grimperas jusqu'au sommet pour mieux te voir tomber, pour mieux te briser, pour mieux te voir sombrer, pour mieux te voir douter, pour mieux te voir échouer, pour mieux te voir pourrir à mes pieds. L'indulgence à toujours été mon amie tu sais ? Mais elle t'a suivi pour mieux s'éloigner de moi. Quelle aubaine n'est-ce-pas ? Les torrents amères d'argent qui s'échappent pour creuser mes joues ne sont qu'un reste appauvri de pitié : te détester serait t'aimer alors je préfère t'oublier. Mais c'est compliqué et tes mots gravés dans mon fort sont indélébiles : pourquoi m'infliger ça ? Je t'ai toujours aidé.e, toujours, alors, pourquoi vouloir me briser à chaque fois comme ça ? Pourquoi une simple attention, un simple regard porté sur autrui, pourquoi une simple parole me font tressaillir de colère ?

Je les envie.
Et je te méprise.
Encore.
Et encore.
Et encore.
Indéfiniment.

J'ai envie de te déchiqueter comme tu as explosé nos promesses et nos belles paroles, j'ai envie de te frapper comme on éclate une piñata, j'ai envie de te voir me supplier pour mieux admirer ta déchéance si bien méritée. Quel délice, quelle beauté, quel spectacle somptueux ! La tristesse te va si bien..

Tu n'es qu'un menteur qui ne mérite que le malheur infernal, tu l'as cherchée cette fin indésirable. Toi qui adore le froid tu as pourtant adulé la passion de notre relation : je vais laisser mes démons me posséder pour mieux te torturer. Que ton souffle se perde, que ton sang rejoigne la mer : il n'y a que comme ça que je pourrai t'oublier, toi et ton aura si chaleureuse.
Mon soleil, ma lune, mon cœur et mon amour, je t'aime jusqu'à t'en détester, mais il me faut ignorer mes désirs pour mieux vivre.

Ce que je suis devenu.e ? Une ombre qui lacère avec délectation et mesquinerie les vils innocents, ceux dont la pureté en ont fait des bourreaux. Ouvre les yeux ou j'attacherai des crochets pour t'y forcer, comprends ce que je ressens ou je te trancherai la chair pour t'y amener, puis dis-moi adieu pour de bon que je puisse t'oublier.
Mon soleil, ma lune, mon cœur et mon amour : j'ai dédié Temps et Patience pour toi, rends moi mes biens ou je les arracherai de ton fort, dès lors, si bien gardé. Je n'ai pas peur de te détruire je n'attends que ça..

«J'ai besoin de m'éloigner..»
J'ai besoin de te faire du mal.

«J'ai besoin de temps..»
J'ai besoin de te tordre sans cesse.

«J'ai besoin de me comprendre..»
J'ai besoin de t'effacer.

«J'ai besoin d'être seul..»
J'ai besoin de toi.
J'ai envie de toi.
J'ai..
J'ai..
Je..

Je t'oublie, parce que te détester serait t'aimer, mais je n'en ai plus le droit.

Tu n'es plus là. Tu as couru, tu as fui, tu as disparu, tu as.. oublié mes sentiments. Tu as oublié combien ça faisait mal d'être lâché. Tu as juste oublié combien ça faisait peur de chuter, tu as oublié combien c'était terrifiant d'être seul, trahi et abandonné, tu as oublié combien c'était déprimant de parler aux murs et de répondre au silence. Discours rhétorique, je sais que tu es bien là-haut, loin de l'épave que je suis devenu.e.

On était admirable, on était enviable, on était.. on s'aimait. Je et tu, il et elle, nous. Nous nous aimions. Mais je dois t'oublier pour ne plus souffrir des démons qui me terrassent l'âme, qui m'emplissent de colère, de peur et de chagrin.

Je ne veux plus rien à faire avec toi, plus rien. Je ne veux plus ton regard, je ne veux plus tes mots je ne veux plus ton attention, je ne te veux plus, je n'en peux plus !

La mer m'attend tu sais, son immensité est un paradis de liberté insoupçonné. Tu m'as enchaînée dans une routine douceâtre, alors je m'en vais prendre le large.
Mon soleil, ma lune, mon cœur et mon amour, je te dis adieu, à jamais, et que ton âme maudite subisse les milles aiguilles promises..

-17 juin 2020.