Point de vue de Vitaa
Je savais qu'accepter ce duo était dangereux lorsque mon producteur m'avais proposé l'idée j'avais été réticente. Mais voilà artistiquement il avait raison c'était magique. J'avais moi même était conquise par l'harmonie de nos deux voix. Mais je savais que dire oui à cette collaboration artistique c'était la porte ouverte aux "bêtises" comme dirait ma fille. Et le souvenir de ma fille à ce moment précis ramena dans ma bouche ce goût amer de culpabilité. Je n'avais pas le droit de penser à tout cela, pas quand j'avais une famille que j'aimais, des enfants, un mari...
Je regardai à travers la vitre fumée de ma voiture et senti les larmes me monter.
Bon sang que m'arrivait-il? Ce garçon avait-il le droit de me déstabiliser autant?
Et je m'autorisai à prononcer mentalement son nom : Slimane.
Ce nom était gravé en moi comme si un tatoueur me l'avait inscrit sur ma poitrine. Plus je tentais de l'oublier plus il revenait avec une force nouvelle exactement comme ces vagues effrayantes de Tsunami dans les films hollywoodien.
Enfin j'arrivai au studio d'enregistrement.
En entrant je saluai l'équipe rapidement en priant pour que mon moment de faiblesse dans la voiture ne soit pas détectable. La chose allait être moins aisé avec Slimane. Il était si observateur parfois...
-Bonjour Slimane.
-Salut Vi!
Par chance il griffonnait quelque chose sur son calpin et ne leva pas les yeux.
-Bien dormi ?, enchaîna-t-il sur les formalités.
-Comme un loir et toi ?
C'était un mensonge éhonté, voilà des nuits que je n'avais pas retrouvé mon sommeil de qualité habituel et la cause se tenait justement devant mes yeux.
Slimane se contenta de hausser les épaules, j'en compris qu'il avait bien dormi comme d'habitude à moins qu'il estima que sa qualité de sommeil à lui n'importait peu.
Après tant de temps passé ensemble, ce garçon restait mystérieux et le pire c'est que cela m'émerveillait. Se lassait-on d'un homme comme Slimane ? J'en doutais.
La matinée se passa bien, sans encombres particulières si ce n'est l'électricité dérangeante que j'éprouvais chaque fois que nos mains se rapprochaient un peu trop l'une de l'autre et l'intimité fausse mais délicieuse que provoquait les moments d'enregistrement où l'on était isolés dans la cabine de verre seul au monde face a nos micros et où seules nos voix résonnaient. Fausse parce que je savais très bien que de l'autre côté de la vitre, la prod enregistrait et mixait nos voix. Mais j'aimais croire à cette intimité.
L'illusion a quelque chose d'apaisant.
-Viii ! Tu m'entends ?
Slimane m'extirpa soudain de mes pensées.
-Pardon tu disais ?
-Tu es vraiment ailleurs depuis quelques jours ! Je disais est ce que ça te dis qu'on aille boire un verre ce soir pour fêter la fin de l'enregistrement ?
-Mais on a pas fini, on fini vendredi non?
Une vague de panique que je ne compris pas bien m'envahit.
-Oui mais on fera quelque chose d'encore mieux vendredi mais on peut commencer à fêter ça ce soir.
Une petite voix en moi voulait croire qu'il se trouvait une excuse pour être avec moi mais je mis cette pensée puérile au fond d'un tiroir pour l'examiner plus tard : il attendait une réponse !
Était-ce sérieux ? Tolérable ? Mature?
Une soirée avec Slimane n'avait rien de mature au sens de responsable du terme. En mère de famille je devrais plutôt rentrer et aider ma fille à confectionner le gâteau d'anniversaire pour la fête de sa copine Anna qui aurait lieu le lendemain.
Mon mari allait être fou si je ne rentrerai pas ce soir.
Mais je voulais cette soirée avec lui. Pire, j'en avais besoin. Tout en moi exigeait sa présence le plus longtemps possible à mes côtés.
Voilà qui était égoïste malsain et déraisonnable. Mais terriblement enthousiasmant.
-Oui une soirée serait parfait pour décompresser. On se retrouve où et a quelle heure ?
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Merci d'avoir lu ce chapitre !
