𝑠𝑖𝑥 | 𝑤𝑖𝑙𝑙 𝑖𝑡 𝑠𝑎𝑣𝑒 𝑢𝑠 𝑓𝑟𝑜𝑚 𝑜𝑢𝑟 𝑠𝑖𝑛

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Note d'auteur.

Et voilà ! En fait, j'avais également écrit le sixième aha, my bad. Bon, cette fois la suite sera : longue à venir. Vers septembre, je pense, si j'ai réussi à m'avancer comme je le désire.

J'espère que ce chapitre vous plaira ! Il y a de plus en plus de gens qui lisent cette fiction et ça me fait très plaisir héhé

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Chapitre 6 - will it save us from our sin

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Estel sut que Legolas adorait tirer à l'arc quand, durant le moment où ils s'arrêtèrent pour manger un morceau le troisième jour, il vit l'elfe tirer une flèche sans raison. Cette dernière fila dans l'air, jusqu'à aller se planter dans le tronc d'un arbre, une feuille verte coincée à son bout.

Estel cligna des yeux, accroupit derrière des fourrés. Il s'était juste abaissé en remarquant des traces animales au sol, alors que Legolas lui avait demandé d'aller remplir les gourdes à son tour, et en les étudiant il avait entendu un sifflement qui l'avait poussé à relever la tête.

Le sourire de Legolas, son air fier et détendu, le relâchement de ses épaules, ses bras qui commençaient doucement à redescendre : Estel l'observa avec de grands yeux écarquillés. Il fut sûr à cet instant de deux choses : Legolas était certainement considéré comme très beau, même parmi les elfes, et il adorait son arc autant qu'il respectait ce qui l'entourait.

– Estel ? l'appela t-il en croisant son regard.

Il se redressa lentement, apparaissant derrière les fourrés qui ne l'avaient pas dissimulé du tout.

– C'était... très bien visé.

La plupart du temps, il se contentait de rester silencieux quand une flèche était tirée ; il ne sut ce qui le poussa à le complimenter cette fois là.

– Merci.

Un sourire doux, une tête qui se pencha sur le côté. Puis il marcha dans sa direction, passa à côté de lui, et alla décrocher la flèche. Il la rangea dans son carquois.

– Je ne crois pas t'avoir déjà vu avec un arc en mains, remarqua Legolas alors qu'ils s'approchaient ensemble d'un rocher, tombé sur le côté, sur lequel ils pouvaient s'asseoir.

Des baies, des plantes, des légumes : Legolas était très doué dans l'art de trouver des vivres en quelques minutes. Plus les heures et les jours passaient, plus Estel était persuadé que cet elfe était incroyable ; il essayait de se retenir, de réfléchir, de le comparer à ce qu'il connaissait. Mais les résultats étaient toujours les mêmes, Legolas paraissait être plus fort, plus rapide, plus agréable, plus gentil. Il n'atteignait certainement pas la sagesse d'Elrond, mais par rapport à lui qui n'avait vécu que vingt petites années, cet elfe blond l'impressionnait singulièrement.

Particulièrement quand il souriait, comme en ce moment précis.

– Je ne suis pas très... dégourdi. Mes frères ont bien essayé de m'apprendre, mais je n'étais pas un bon élève.

Legolas haussa un sourcil et lui tendit un petit morceau de pain elfique pour aller avec les noix. Son rictus redoubla d'intensité.

– Je ne te crois pas. Tu ne pouvais pas être terrible à ce point.

– Oh, ce n'était pas terrible. Je n'ai jamais tué personne par accident. (Cette fois, son sourire montra ses dents et Estel se racla la gorge en regardant ailleurs). Je n'atteins simplement pas le niveau d'un elfe. Si la cible se trouve loin, alors il y a de grandes chances pour que ma flèche passe à côté. De plusieurs mètres.

Il sourit à son tour, pour montrer qu'il plaisantait – à moitié – puis mordit dans le fruit qu'il avait cueilli. Du jus lui coula le long des doigts.

– Il faudrait poursuivre ton apprentissage, alors.

Legolas haussa un sourcil, comme pour lui demander son avis, mais Estel ne fut pas certain de comprendre. Il y eut un vent léger, les cheveux de l'elfe volèrent, une odeur de pin passa par là, et le bruit du torrent non loin attira leur attention.

Pourtant, ils continuèrent de se fixer jusqu'à ce qu'Estel avale sa dernière bouchée.

– Mmh, j'imagine.

– Je pourrais t'aider.

Il releva la tête si vite que sa nuque craqua. Sans trop savoir pourquoi, son visage chauffa légèrement et il plaça une main en visière sur son front pour se protéger du soleil. Plus les jours passaient et plus la chaleur augmentait. La journée, quand ils marchaient lentement en longeant l'eau, Estel était obligé de porter son manteau sur son épaule.

– M'aider ?

– Nous n'arriverons pas à sortir de la forêt avant demain soir, au bas mot. Il nous reste du temps, autant le mettre à profit.

Puis il ajouta, avec un rictus bienveillant et un petit air pompeux :

– Il paraît que je suis bon professeur.

– Vous avez déjà enseigné ?

– Pas vraiment. Mais on m'a toujours dit que si je le voulais, je pourrais bien le faire.

Cette fois, Estel ne put retenir un éclat de rire. Legolas venait-il de faire une plaisanterie ?

– Vous voudriez m'apprendre, alors ?

– Voudrais-tu apprendre, toi ?

Y avait-il plusieurs réponses à cette question ? Car sa réponse fusa immédiatement :

– Bien sûr. Je ne garantirais pas les résultats, mais je serais plus que ravi que vous...

Il se sentit étrangement heureux. Sans réelle raison, sa poitrine lui sembla légère, comme quand il chevauchait à cheval sur une immense plaine ou sur une plage de sable. Un sentiment de liberté, une décision qu'il prenait seul, avec cet elfe absolument charmant.

L'espace d'un instant, il eut envie de rentrer chez lui pour aller tout raconter à Arwen. Sa sœur, celle qui l'avait vu grandir, écoutait toujours avec patience ses questions humaines : un petit garçon qui grandi, qui voit son corps changer, qui essaye de comprendre le monde qui l'entoure. En comparaison de ses frères, Arwen ne s'était jamais moqué de lui et l'aimait comme une véritable sœur.

Pourtant, l'instant d'après Estel sut qu'il ne dirait rien à personne. Qu'il rentrerait en affirmant qu'il qu'il avait fait son choix, qu'il partait dans l'ouest afin de se former seul à ce qui l'attendait, qu'il allait découvrir le monde et se faire des alliés : mais Legolas resterait son secret.

– Merci, Legolas.

Il ne prononçait que rarement son prénom. C'était une sensation agréable, comme quelque chose qui n'appartenait qu'à lui. Ou plutôt, qu'il avait créé tout seul. Son amitié avec Legolas (ou en tout cas ce début de quelque chose, quoi que ce fut) n'avait été le fait que du destin et de ses actes et paroles.

– C'est un plaisir, Estel.

Puis il sourit à nouveau, et croqua dans une pomme.

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Des bisous !

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⏰ Dernière mise à jour : Jun 23, 2020 ⏰

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A beating heart of a stone || Aragorn/LegolasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant