Chapitre 15

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Noémie

— Encore des fleurs ! s'exclame Éloïse, en me voyant arriver avec un bouquet. A ce rythme, le pub va se transformer en boutique de fleuriste.

Nathan a décidé de m'envoyer un bouquet par jour, avec toujours les mêmes messages : « Je suis désolé », « Pardonne-moi », ... Matt m'a raconté ce qu'il s'était passé dans sa tête il y a une semaine. Je sais qu'il s'est servi de la fille blonde pour me rendre jalouse (il a gagné) et qu'il ne s'est rien passé avec. Pourtant, même si Matt et Éloïse me disent qu'il m'aime, Nathan n'a jamais parlé de ses sentiments. Je sais que c'est par ma décision, prise sur un coup de tête, qu'on en est arrivé là, mais, par sa décision, je ne sais plus si je suis prête à lui faire à nouveau confiance sur le plan sentimental.

— Oui. Je ne sais plus où les mettre. J'ai fleuri le bureau de l'école de ski, mais comme on ferme dans une semaine, je ne peux plus trop en mettre.

— Tu crois qu'il va t'en envoyer encore beaucoup comme ça ?

— Demande à Matt.

— Jusqu'à ce que tu lui parles, lance-t-il, en passant derrière nous.

Je lève les yeux au ciel, et pars déposer ce dernier bouquet dans le bureau. Quand je reviens en salle, il est là, debout près du bar, accompagné de Jen et Chris, qui ont sûrement dû lui rendre visite pour le week-end.

— Salut Noémie ! s'exclame Jen en me voyant. Ca va ?

— Salut ! Euh... oui, très bien. Vous êtes en week-end ?

— Oui, on est venu pour voir le match de Nathan, demain soir. Et aujourd'hui on visite. Tu seras là demain ?

Je m'étonne de sa question. Cela fait plus de trois semaines que j'ai quitté Nathan et que je ne me rends plus à ses matchs.

— Euh... Non. Je bosse.

— Dommage. Tu prends un verre avec nous ?

— J'ai du boulot. Plus tard peut-être ?

Je doute que ma réponse soit totalement crédible, sachant que je suis encore avec mon pantalon de ski rouge, mais Jen n'a pas l'air d'y faire attention.

— Ok. On va s'installer ? demande-t-elle aux garçons.

— Oui, répond Chris. A plus Noémie, me sourit-il.

Je lui rends son sourire, et regarde Nathan, dont je sens les yeux fixés sur moi depuis tout à l'heure.

— Quoi ? dis-je, un peu sur la défensive.

— Euh... rien, me répond-il avec un sourire avant de suivre ses amis.

Je déteste son sourire, non pas qu'il ne soit pas charmant, mais je sais très bien ce qu'il essaye de faire : m'attendrir. Et ça ne marchera pas... enfin, presque pas.

— Hey, me lance Éloïse, tu lui as dit un mot, tu crois que ça va arrêter la livraison de fleurs ?

Nous éclatons de rire. Quelques minutes plus tard, Jen s'approche de nous. Elle a l'air tracassée :

— Ca va Noémie ? me demande-t-elle à nouveau.

— Oui, pourquoi ?

— Comme ça. Je... il y a un problème avec Nathan ?

Et je comprends qu'elle n'est pas au courant. Je lui raconte donc toute l'histoire, y compris mes responsabilités. Elle hoche la tête à chaque information. J'apprends, du coup, que rien n'a fuité dans la presse sur notre séparation. Chris a dû verrouiller toutes les informations possibles à ce sujet, et ne lui en a visiblement pas parlé.

— Voilà, tu sais tout, conclus-je.

— Merci.

Puis, elle retourne vers Chris et Nathan, qui ont commencé une partie de billard, et je l'entends s'exclamer :

— Nathan Beaumont, tu es un crétin !

Je vois Nathan lever la tête dans ma direction, je tourne la tête alors qu'Éloïse éclate de rire.

***

Nathan

Jen vient de me hurler dessus, une vérité bien sûr, et je lève les yeux vers Noémie. Je sais qu'elle a entendu et qu'elle a parlé à Jen. Je lui envoie un message :

[Merci pour Jen. Chris et moi allons passer un bon moment.]

[De rien. Contente d'avoir rendu service], me répond-elle.

Je jette un nouveau regard dans sa direction, et perçoit son sourire moqueur.

Jen ne revient à la charge que le lendemain matin, au petit-déjeuner. A moins qu'il n'y ait que moi qui soit concerné, Chris ayant l'air relativement zen en se levant. Au fait, j'ai un chez moi maintenant ! Je me suis installé dans un chalet il y a une semaine. Je n'ai pas encore mis tous mes meubles, mais c'est habitable.

— Ca va crétin ? me salue-t-elle.

— Tu comptes m'appeler comme ça encore longtemps ?

— Tant que tu ne te seras pas fait pardonner.

— Je t'ai dit que je m'excusais de ne pas t'avoir tenue au courant.

— Je ne te parle pas de moi, mais de Noémie. Qu'est-ce que tu fais pour regagner sa confiance et son cœur ?

— Je rame.

— Va au contact Nathan. Ca ne te fait pas peur d'habitude. Tu vas la voir, là où elle ne peut pas se cacher, et tu lui parles. Et surtout, tu lui dis les putains de mots que tu aurais dû lui dire dès le début. Ce n'est pas compliqué, il n'y a que trois petites syllabes. Et ça ne te fera pas mal de le dire, même si c'est tout nouveau pour toi.

— Et tu crois que ça va marcher ?

— Non, si tu ne fais que ça, ça ne marchera pas à cent pour cent, mais elle saura que tu l'aimes déjà. Tu dois laisser parler ton cœur. Lui prouver que tu as compris, que tu as grandi et qu'elle peut te croire. Une fois qu'elle saura tout ça, elle reviendra. Elle a besoin de pouvoir te faire entièrement confiance à nouveau.

— Et si elle ne revient pas ?

— Tu passeras à autre chose. Mais au moins, tu auras vraiment tout essayé. Oh, et arrête la livraison de fleurs, c'est un peu kitch.

— Ok.

J'encaisse tous les conseils de Jen. Je pensais qu'elle serait plus en colère que ça contre moi, mais au lieu de ça, elle me donne ses conseils. Je regarde Chris, qui me fait des regards compatissants. Il va rarement à l'encontre de sa fiancée.

— Bon, et ce soir, on sort après le match, conclut-elle. Ca fait longtemps qu'on n'a pas fait la fête tous les trois ! Et Matt m'a parlé d'une boîte qui a l'air pas mal.

— Ok.

Quand l'amour s'en mêleWhere stories live. Discover now