Chapitre 3: La soirée de l'année

465 27 4
                                    

Il faisait un peu frais et Ophélia n'était pas vraiment couverte. Elle frissonna dans sa robe sans manches.

-Je t'avais dis de mettre quelque-chose par-dessus! s'exclama Happy Hogan en levant les yeux au ciel. Les ados!

-Et abimer cette merveille de la haute couture? s'exclama Ophélia avec stupéfaction. Non mais c'est un crime contre l'humanité. On ne met pas de veste là-dessus. Déjà que ma médaille est une faute de gout inadmissible et que mes chaussures ne sont pas assortis, on ne va pas accentuer cette présentation catastrophique.

Happy avait refusé qu'elle mette des talons aiguilles, même s'ils étaient parfaitement assortis à la robe. Alors elle avait dû se contenter d'une paire de ballerines avec un petit talon. Ses cheveux châtains étaient remontés sur la nuque et ses yeux verts brillaient, soulignés par le maquillage. Elle faisait un peu plus vieille, presque majeure. Elle ressemblait beaucoup à sa mère.

C'était une des choses qui étonnaient le plus. Elle avait toujours davantage ressemblé à sa mère qu'à son père. A première vue, presque rien dans son physique ne pouvait la rattacher à Tony Stark. Sauf qu'elle avait les manies, les tics, les mots de son père. Dans leurs yeux brulaient la même lueur et ils avaient le même caractère imbuvable. Lorsqu'on les voyait ensemble, la parenté était saisissante. Happy s'en rendait compte et c'était plutôt impressionnant.

Dans un coin de la salle où se déroulait une soirée mondaine, à  Stuttgart, Allemagne, ils attendaient tous deux que le bactériologiste les rejoigne. Celui-ci leur avait envoyé une invitation en décalant le rendez-vous. Finalement, un homme dans la cinquantaine aux cheveux poivre et sel s'approcha.

-M. Kleinman? demanda Ophélia.

-Mademoiselle Stark, bonsoir!

Son accent était atroce lorsqu'il tenta l'anglais. Mais Ophélia n'était pas assez bonne pour mener une conversation de ce genre dans la langue de Goethe. 

-Ce que votre père m'a envoyé... Je n'avais jamais rien vu de tel.

Jusque-là, rien de nouveau sous le soleil. C'était toujours ce qu'ils disaient au début.

-J'aurais besoin que vous veniez me voir au laboratoire dans la semaine pour faire quelques recherches plus approfondies mais... 

Le ton était sans équivoque. S'il parvenait à trouver un remède, ça ne serait pas dans les temps. Elle mourrait avant. Le désespoir gonfla sa poitrine.

-Bien sûr monsieur.

Elle essaya de cacher son ton dépité sous un sourire, mais il se fana presque immédiatement. Le chercheur posa la main sur son épaule, plantant son regard dans celui de la jeune fille.

-Vous êtes bien courageuse. Beaucoup se seraient effondrés. Ne perdez pas espoir, vous finirez peut-être par trouver. Je vais tout faire pour vous aider de mon côté.

Elle lui rendit un petit sourire en remerciement. Finalement il fut appelé ailleurs. Il lui serra amicalement l'épaule une seconde et se détourna.

-J'ai besoin d'être seule, je vais faire un tour, annonça-t-elle à Happy.

Il voulu la rattraper, mais se retint à la dernière seconde. Elle méritait un peu de solitude.

Ophélia retint ses sanglots tous le long qu'elle traversa la salle, se jeta sur le premier escalier et gravit les marches. Elle n'aurait pas dû s'attendre à grand-chose et pourtant... pourtant elle aurait voulu y croire pour une fois. Dans l'escalier, elle bouscula un homme en costume qui descendait.

RealtaWhere stories live. Discover now