L'heure du bal

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J'arrive au QG de Paris vers 9h du matin. Je n'ai pas dormi depuis des heures. Christian a essayé de m'appeler mais je n'ai pas répondu.

Je suis montée au bureau de mon supérieur pour lui remettre mon rapport. Il était satisfait de la tournure des événements avec les révoltes.

G :"Commandant, j'aimerais avoir votre avis."
R : "Mon général ?"
G :"Que pensez-vous qu'il serait bon de faire pour que ces insurrections cessent ?"
R : "Je pense qu'il serait judicieux d'entamer des compromis ou de la diplomatie avec l'Angleterre mon général."
G :"Cela m'étonne de vous commandant."
R : "Malgré ma haine envers l'Angleterre et leurs alliés, je pense d'abord à la France mon général. Et si nous voulons la paix, il est sage de savoir les raisons de leur mécontentement sans pour autant leur laisser une once d'espoir."
G :"Intéressant. Nous en parlerons au prochain conseil. Je veux que vous soyez là."
R : "Je le serai."
G :"Bien. En attendant commandant je vous conseille de vous reposer car ce soir vous allez devoir veiller."
R : "Que dois-je faire ?"
G : "Vous avez été invitée en tant que commandant à la Cour de France. Préparez-vous en conséquence."
R : "Oui mon général." dis-je en claquant mes talons et en sortant.

Je quitte la caserne et marche à mon appartement quelques rues plus loin. Même si je n'avais pas dormi, j'avais encore de l'énergie. J'ai pris mes affaires de sport puis je suis allée à la salle de sport. J'ai fait deux séries de cinquante abdominaux puis j'ai frappé le sac de boxe pendant une heure. J'ai fini par faire un peu de footing sur le tapis roulant jusqu'à ce que mon corps me dise d'arrêter.

J'ai remis ma veste et suis retournée chez moi. Après une douche bien chaude, je me suis effondrée sur mon canapé. J'ai lu les rapports du conseil et de la Police Royale de France, communément appelée PRF. Le sommeil me gagna rapidement après que j'ai fini d'éplucher les dossiers.

Je me suis réveillée vers 16h. Il est temps de me préparer pour le bal de ce soir. Je me lève et reprends une douche rapide. J'enfile mon plus bel uniforme, blanc et bleu, et mets mes bottes noires. Je ne manque pas de poser mes armoiries et mes médailles sur ma poitrine. Bien entendu, j'attache aussi mon épée à ma ceinture.

Je décide de manger quelque chose avant de partir, car je ne pourrai pas échapper aux coupes de champagne.

Il est maintenant l'heure de partir. Ma limousine s'arrête devant chez moi et me conduit au cœur de la Monarchie Française : le château de Versailles.

Lorsque mon portier m'ouvre la portière, la musique typique de la cour de France résonna dans mes oreilles.

R : "Restez à proximité. Je ne compte pas m'éterniser ici."

"Oui mon commandant."

Je passe les grandes portes et me mets à ma place avec les Princes et Princesses d'Europe. J'étais plongée dans mes pensées, quand j'entends quelqu'un qui m'annonce :

"Rye Nikolaïevna Illitchevna, Princesse de Russie et Princesse de France."

Tous les regards se tournent vers moi. J'ai toujours eu une sorte d'attraction naturelle. Probablement parce que je suis une femme qui se comporte comme un homme et que maintenant tout le monde trouve cela normal.

Au moment où je m'avance, les hommes me saluent de façon militaire et les femmes s'inclinent. Du moins ceux et celles qui ont un rang inférieur au mien.

La salle était à l'image de la puissance de la cour de France. Il y avait des dorures à profusion et les miroirs de la Galerie des Glaces reflétaient les bijoux en or des dames.

Mon Roy finit par être annoncer et lorsqu'il arriva par la grande porte en tenant la main de son épouse, les talons des hommes ainsi que les miens claquèrent à l'unisson. Les dames s'inclinèrent devant le couple royal.

J'ai aperçu Mathilde, Eléonore, Erinn et Keziah un peu à l'écart. Je me suis approchée d'elles et elles étaient heureuses de me revoir. Nous nous sommes éloignées de la cour pour pouvoir discuter de façon moins formelle.

R : "Alors comment allez-vous ?"
M : "Ça va. Nous n'avons pas dû aller éclater des Anglais." dit Mathilde en riant.
L : "Tu vas bien Riley ? Tu as l'air ailleurs ?" demanda Léo inquiète.
R : "C'est à cause de Christian."

Elles baissèrent toutes les yeux et il y eut un gros silence.

R : "Attendez ! Vous saviez ?"
E : "Nous savions toutes depuis longtemps Riley. Mais ce n'était pas à nous de te le dire."
R : "Je comprends. Mais ça m'a fait un choc de savoir que Chris n'était pas heureux avec moi. J'ai vraiment donné beaucoup de moi pour notre couple."
L : "Il était heureux avec toi Ri, mais pas de la manière dont tu aurais souhaité. Chris tient énormément à toi, mais tu ne peux empêcher ses sentiments de vivre."
R : "Ludwig Von Wittelbach, ça aurait pu être pire."
M : "Oui en effet."
R : "Peut-être que c'est juste moi."
E : "Juste toi quoi ?"
R : "Je suis impossible à aimer."
K : "Tout le monde mérite d'être aimer Riley. Peu importe que ce soit par un homme ou par une femme. Et peut-être que tu ne trouves pas ton bonheur avec les hommes parce que tu es destinée à une femme."
R : "Pardon ?"
E : "Laisse faire les choses Riley. Tu verras que la vie n'est pas forcément ce que tu crois."
R : "Je ne renoncerai pas à mes valeurs !"
M : "Personne ne te demande de renoncer. Juste de comprendre que la vie n'est pas uniquement ce que nous avions appris. Sans pour autant renier ton éducation ou ta famille."

J'ai fait la moue et les filles ont commencé à rire.

R : "Passons à autre chose. Qu'avez-vous fait pendant mon absence ?"
M : "Nous avons regardé des matchs."
R : "Evidemment."
M : "Oui ! Danielle est vraiment fantastique ! Et quel magnifique-"
R : "Mathilde !" la coupais-je en sachant ce qu'elle allait dire."
M : "Magnifique jeu de jambe." gloussa-t-elle.
E : "Andrine a une meilleure vision du jeu !"
M : "Mais Andrine n'est pas aussi connue que Danielle !"
R : "Assez !"

Les deux filles se turent instantanément et me regardèrent avec un léger trait de crainte dans les yeux.

R : "Navrée. Déformation professionnelle."
L : "Pernille vous nique tous !"
R : "Heureusement que Louisa ne joue plus car elle pourrait mettre un vent à toutes vos chouchoutes avec sa technique."
K : "Laure a taclé plus d'une fois Louisa."
R : "Encore heureux ! C'était une défenseure !"
M : "Nous avons regardé l'USWNT aussi. Elles jouent bien aussi et il y en a des pas mal."
L : "Nous avons vu la fille que tu détestes. Je sais plus son nom."
R : "Kelley O'Hara ?"
L : "Oui voilà !"
R : "Rahh ! Ne me parle même pas d'elle !"

Léo hocha la tête et Mathilde changea de sujet.

M : "Et si nous allions toutes en session shopping demain ?"

Tout le monde acquiesça. Ça ne me fera pas de mal de me changer les idées. En plus demain, je serai en permission.

R : "Nous devrions retourner à la réception avant que la garde ne vienne nous chercher."

Nous sommes toutes retournées au bal, quand soudain une silhouette retint mon attention. Une silhouette que je connaissais trop bien.

R : "Andreï !"
A : "Hé Rye ! Ça me fait plaisir te revoir petite sœur. Il paraît que tu as rendu à quelques Anglais, la monnaie de leur pièce hier."
R : "Les nouvelles vont vites ! Mais que fais-tu ici ?"
A : "Je suis en permission."
R : "Vous avez la permission de m'emmener danser Prince Illitch."

Andreï ria et me tendit sa main.

A : "Princesse Illitchevna, me feriez-vous l'immense honneur de m'accorder cette danse ?"
R : "Comme il vous plaira monseigneur." gloussais-je.

Andreï m'emmena vers la piste de danse et je sentis à nouveau les regards sur moi.

A : "Que dirais-tu d'en mettre plein la vue à la plus grande Cour d'Europe ?" murmura-t-il.

Mon frère et moi avons toujours été de merveilleux danseurs, alors c'est avec plaisir que j'ai accepté. Je me suis laissée porter par ses pas, comme il était protocolaire de le faire.

Bientôt je me perdis dans la musique et la danse...

La guerre des mondesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant