Demain c'est la rentrée, aujourd'hui le stress est revenu, la peur m'a envahi les entrailles. L'angoisse. Je ne veux pas y aller, affronter le regard inquiet des professeurs, les rires et les critiques de mes camarades, affronter la solitude à nouveau. J'étais bien chez moi, en sécurité, dans mon lit et dans le noir tous les jours. Je suis obligée d'y aller, je n'ai pas le choix. Rester une semaine dans un etablissement, où je vais subir critiques, rires et moqueries, où je vais être rejetée, où on me questionnera sur mon état. 5jours maudits. Comme à chaque fois, je vais faire la forte, et au moindre petit détail, j'irais m'enfermer dans les toilettes que je connais bien maintenant, je pleurerais encore et encore en silence pour que personne ne m'entende, puis je m'entaillerais le corps pour évacuer la douleur. Je ressortirait des toilettes, les yeux rouges et les joues mouillées, et j'irai m'isoler, la musique dans les oreilles, et je chanterait tout bas où j'écrirais pour me soulager. Le soir à la douche, je regarderais ces entailles, qui me piqueront où me brûleront, et je me rappellerai du pourquoi je l'ai fais, et comme chaque fois, je tomberais à genoux et en larmes, à bout de force et de nerfs.
