COME BACK

十二 ☞ Rien n'a changé

12h30

J'ai passé la matinée à rattraper mes heures de sommeil et j'ai désormais horriblement faim. Que vais-je manger ... Un repas préparé soi-même avec soin ou un repas sûrement fait à la va-vite ? Un repas équilibré ou de la malbouffe ? Un repas fade ou un repas exquis ? Je pense que le choix est évident, allons manger du KFC.

Étant une personne absolument pas fénéante, je pris mon téléphone et envoyai un message à mes chers colocataires, par extension mes amis, de se retrouver dans le salon pour partir à la recherche de ce fameux fast food.

- "24° selon la météo ... comment vais-je m'habiller ... ?" réfléchissai-je

Une jupe courte bleue à carreaux avec fente ? Mmmh c'est pas moche.
Un gilet blanc court côtelé avec noeud ? Côté sexy garanti.
Des petites chaussettes blanches et une paire d'Air Force 1 ? Simple et efficace pour marcher.
Des lunettes de soleil {yeux de chat} de la même couleur que la jupe ? Style aesthetic ok.
Un sac baguette en relief croco bleu ? Un mot, j'adore.
Cheveux lachés et visage parfaite ? J'suis prête.

En arrivant dans le salon, je remarquai qu'ils étaient déjà tous présents. Ils m'attendaient ... je suis leur reine, que voulez-vous. [Avis à tous les habitants ! Une patiente s'est enfuite de son asile psychiatrique ! Je vous pris de rester calme et de ne sortir de chez vous sous aucune raison !] Vas faire ton rabat-joie ailleurs ...

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12h40

- "Excuse-moi de te déranger mais.." commence une inconnue venant d'apparaître tel un pokémon devant nous "..mon amie ici présente.." dit-elle en nous la montrant du doigt "..voudrait bien avoir ton numéro !"

Bonjour déjà et présentes-toi non ? Quelle manque de politesse. Elle a du culot celle-là. Me couper la parole alors que je débattais sur un sujet très important avec Jack : est-ce qu'une personne née un 29 février fête son anniversaire tous les ans ? Selon moi, c'est ... non. Triste.
Et maintenant, revenons sur le sujet principal. Deux personnes viennent de nous interrompre et c'est impossible que je reste les bras croisés : il faut bien de l'action pour pimenter ma vie roh. ET puisque je suis de bonne humeur, je serai douce dans mes propos. EEEET ACTION !

- "Oh !" m'exclamai-je en étouffant le bras de Jack avec mes seins de bonnet D "Mais qui avons-nous là ? Deux inconnues voulant le numéro de mon petit copain. Je devrai vous envoyer bouler et vous insulter mais je ne le ferai pas." leur souriai-je

Elles me regardèrent avec suspicion. Je continuai :

- "C'est vrai quoi ! Quelle personne serai-je si je disais à un aveugle de contempler le magnifique paysage qu'il y a devant lui ? Pas une humaine en tout cas."

Les deux pauvres petits boutchous me regardèrent avec leurs gros yeux globuleux, choqués. La première fille ouvra la bouche, prête à répliquer, mais aucun son ne sortit. La deuxième, ne voulant pas perdre le peu de dignité qu'il lui restait, essaya de rétorquer :

- "U-u-une sale (bip) ne devrait pas parler !" bégaya-t-elle

Paix à son âme. Souhaitons la tous bonne chance pour échapper aux cinq fous furieux que sont mes amis. Personne ne peut m'insulter, c'était bien connu à New York ~

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12h50

Attablés autour d'une table chez KFC, nous sommes actuellement en train de manger et de nous moquer des deux filles de la dernière fois, parties en courant les larmes aux yeux. Bon ... J'avoue ... j'avoue que le comportement de chacun d'entre nous était un peu excessif mais comme je le dis si bien, on ne vit pas dans un monde de bisounours.

Est-ce que je vous ai dit que notre place se situe au milieu de la salle et que nous avons la vue complète sur la porte d'entrée ? Je peux, par conséquent, voir qui rentre et qui sort. Par exemple, là, je remarque un groupe constitué de six adolescents entrer. Et je peux vous dire qu'ils puent tous l'arrogance.
Ils m'ont l'air familiers aussi ... oh ... j'ai compris.

POINT DE VUE DE JULIANA

Le visage d'Éléna vient de changer d'expresion. C'est étrange ... elle n'a jamais fait celui-ci ... on dirait un mélange de nostalgie et de vengeance ?
Curieuse, je suivis son regard et j'aperçus des personnes que je ne pensais pas revoir aussi vite. Adam, Charlie, Aaron, Ron, Lucas et cette peste d'Abigail. Des prénoms horribles, malheureusement inoubliables.

Je prévins alors mes acolytes de toujours.

- "Les gars." les avertis-je "Les enfoirés sont là."

『Enfoirés』, le mot pour désigner ces gens qui ont fait ma vie et celle de ma meilleure amie un enfer durant presque deux années consécutives. Je peux voir dans leur attitude qu'ils n'ont pas changé. Toujours en train de chouchouter Abigail, leur très chère amie d'enfance, sans savoir que cette même fille a commis des actes impardonnables, en la pensant trop innocente.

Les gars ont arrêté de parler pour les observer. Quelque chose a changé dans leur regard, plus aucune once de bonté, juste du mépris total. On entendit soudainement :

- "Le jeu peut commencer !" prononça faiblement mais distinctement Éléna

Quatre petits mots formant une phrase ayant une grande signification. Sans qu'on ne se rendit compte, on souriait tous narquoisement.