19. Andra

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La panique m'assaille, on va coucher ensemble.
C'est sûr et certain. Ça nous pend au nez depuis trop longtemps pour que ça n'arrive pas maintenant. On est là, tous les deux, à l'hôtel et on s'est encore embrassés... et j'en ai envie! Terriblement. Mais j'ai peur. Parce que j'ai jamais connu quelqu'un d'autre que César et j'ai l'impression de revivre ma première fois à nouveau sauf que cette fois-ci on parle de Flynn et pas d'un mec que je fréquente depuis des mois.
Mon colocataire sort de la salle de bain, vêtu seulement d'un jogging. Les cheveux encore mouillés. Je sens ce truc en moi imploser, un mélange d'excitation et d'angoisse à la fois. Flynn vient s'allonger à côté de moi et prend son téléphone. Il l'éteint sans même le regarder et se glisse sous la couverture. Il veut dormir, il l'a dit précédemment. Évidemment qu'il veut dormir.
— Bonne nuit, soufflais-je en voyant qu'il se tourne.
J'éteint la lumière et me glisse moi-même sous la couverture. Je reste allongée sur le dos, en espérant que le sommeil viendra comme par magie. Je me tourne dans tous les sens en vain. Flynn se tourne aussi, il fait trop noir pour que je vois s'il a les yeux ouverts ou non. J'approche un peu ma main de lui pour voir s'il réagit. Au début rien, puis je le sens l'agripper. Je sens des frissons me parcourir, comme chaque fois que sa main prend la mienne. Je ne bouge pas et resserre mes doigts. Puis je le sens me tirer contre lui, sa respiration chaude caresse mon visage, je devine qu'il n'est qu'à quelques centimètres. Il passe son bras autour de moi. Je n'ose pas bouger, mais il me tire à nouveau contre lui. Je sens ses cuisses collées aux miennes. Son torse nu contre mon t-shirt et surtout son visage à quelques millimètres de ma bouche. Mon corps fourmille, je n'ose plus bouger mais je le veux, terriblement, passionnément, éperdument et tous les adverbes en -en qui existent sur terre.
Je ne sais pas lequel de nous deux a fini par embrasser l'autre mais c'est arrivé. Il m'a fait basculer pour être au-dessus de moi, sa langue s'est mise à caresser la mienne et une de ses mains s'est posée sur ma cuisse nue. J'ai envie de lui, comme je n'ai jamais eu envie de personne. Mais je me mets soudain à paniquer. Je l'arrête.
— Qu'est-ce qu'il y a ? Dit-il surpris.
Je le repousse pour m'asseoir. Il allume la lampe de chevet, et me regarde confus.
— Je sais pas, je suis en train d'angoisser je crois.

Il semble vraiment inquiet.
— Je suis désolé, on fait n'importe quoi. J'aurai pas dû, je m'excuse.
Il se décale sur le côté et je lui attrape le poignet.
— Non Flynn, c'est pas toi. J'adore ce qui se passe et je meurs d'envie d'aller plus loin. C'est juste que...
Il caresse ma joue.
— Toi t'as une tonne d'expérience, mais j'ai connu qu'un garçon et pour moi c'est...
Il hoche la tête.
— Je comprends, c'est difficile d'oublier César.
Il est à des centaines de kilomètres de ce que je veux dire.
— C'est pas César, je me fiche éperdument de César. Tu es le seul dont j'ai envie, Flynn.
Il semble touché par ce que je dis.
— Tu vas trouver ça stupide je sais, mais je suis honnête au moins.
Il sourit et dépose un baiser sur mes lèvres, simple et tendre cette fois-ci.
— J'ai vraiment envie de toi, mais je voudrais faire les choses petit à petit.
Je me sens stupide à lui dire tout ça. J'ai l'impression d'être totalement vulnérable, mais je ne me voyais pas faire autrement.
— D'accord, je ne vais pas te mettre la pression. On fera les choses à ton rythme. Si tu veux on peut juste s'embrasser, ou carrément juste être collé l'un à l'autre toute la nuit. Ça ne me pose pas de problème, assure-t-il.
Je me retiens de pas mordre ma lèvre mais je fonds face à son attention.
— La nuit à se faire des câlins ? Où est Flynn Loncaster et qu'avez-vous fait de lui ?
Il rit sincèrement et me pousse l'épaule.
— Si tu dis à quelqu'un que je suis gentil, je vais balancer à ta mère que tu fumes.
Je fronce les sourcils.
— Mais je fume pas.
Il hausse les épaules.
— Ce n'est pas mon problème.
J'éclate de rire et regarde Flynn assis devant moi, si j'avais su qu'il pouvait être si gentil, prévenant et attentionné. Si je l'avais découvert autrement, avant César peut-être que...
Il me sort de mes pensées pour m'embrasser à nouveau. Je ne sais pas à quoi il pensait pour avoir à nouveau cette envie subite. Ses mains se posent sur mes hanches et ma respiration s'accélère. Pitié, je le veux tellement.
— On peut y aller en douceur mais on peut quand même aller plus loin, proposais-je.
J'essaie d'y aller petit à petit mais mon corps entier me supplie d'en avoir plus. Il se stoppe et me regarde fixement.
— Tu es sûre ?
Je hoche la tête. J'en ai besoin. J'ai envie de sentir ses caresses, de le découvrir. Je tends ma main pour éteindre la lumière mais il m'en empêche.
— Je veux pouvoir te voir, me dit-il.
Je m'allonge et il reprend ses baisers qu'il fait descendre le long de mon cou. Sa main glisse sous mon t-shirt et vient atteindre ma poitrine. Je frissonne à nouveau, c'est dingue l'effet qu'il me fait avec de simples caresses. Il fait glisser une bretelle de mon débardeur et m'embrasse l'épaule.
— Je peux enlever ton t-shirt ? Demande-t-il.
Je hoche la tête et me redresse pour l'aider. Il le balance à l'autre bout du lit, puis redescend sur ma poitrine. Il commence à l'embrasser doucement, je me sens frémir. Ses mains caressent mon ventre et mes hanches. Il embrasse une dernière fois ma poitrine avant de glisser lentement ses doigts vers l'élastique de ma culotte. Ma respiration s'accélère, il passe ses doigts sous le tissu fin qui protège mon intimité et je sens une bouffée de chaleur monter. Il remonte sa tête jusqu'à moi et ne me quitte pas des yeux pendant qu'il me caresse. Je n'ose pas le regarder, trop gênée par les gémissements que j'essaie de retenir. Flynn se maintient avec son coude, son visage est au-dessus du mien.
— Embrasse-moi, murmure-t-il.
Je m'exécute, je dessers un peu mes cuisses pour lui laisser plus d'espace. Ses doigts caressent parfaitement là où il faut, je laisse échapper des petits bruits pendant nos baisers et je le sens sourire contre mes lèvres.
— T'as le droit de jouir, dit-il.
Il accélère un peu la cadence avec ses doigts, ma respiration s'accélère et ma cage thoracique se lève au rythme de celle-ci. Il cesse de m'embrasser.
— Pourquoi tu t'arrêtes ? dis-je le visage sûrement décomposé.
Il se mord la lèvre, ses yeux pénétrants ne lâchant pas les miens.
— Je veux te voir pendant l'orgasme.
Je souris.
— Peut-être que je ne vais pas avoir d'orgasme.
Il bouge à nouveau ses doigts à la perfection et je laisse un gémissement plus fort que les autres s'échapper. Il est sûr de lui et ça rend la situation encore plus excitante. J'agrippe le drap d'une de mes mains.
— T'arrête pas, suppliais-je.
Il accélère encore la cadence et je me sens partir petit à petit. Je ne contrôle plus le bruit que je fais et je m'en fiche. Je sens que l'orgasme arrive rapidement, trop à mon goût. Je ferme les yeux. J'implose et laisse sortir un dernier cri. Flynn s'arrête. J'ouvre les yeux, il me regarde en souriant. Je suis un peu essoufflée et déstabilisée par ce qu'il vient de se passer. Il se lève, je vois son excitation à travers son jogging. Il me tend mon t-shirt.
— Attends, dis-je en le tirant contre moi.
Il ne voit pas où je veux en venir, je passe ma main sur la bosse de son pantalon.
— Te sens pas obligée, si tu ne veux pas te précipiter.
Je ris.
— Tu viens de me donner un orgasme, ça serait hypocrite de ma part de prétendre que ça serait aller trop vite de te rendre la pareille.
Il ne dit rien. Je fais glisser son jogging sur ses cuisses.
— Et puis j'en ai envie, chuchotais-je.
Il remonte sur le lit et s'allonge, je l'imite et me mets à côté de lui. Il se met sur le côté et m'embrasse à nouveau. Son torse nu contre ma poitrine, Je descends ma main sur son boxer, il approfondit notre baiser. Il m'aide à retirer le dernier tissu qui le sépare de moi. Je regarde instinctivement son sexe tendu. Je déglutis. Je sais que je ne devrais pas faire de comparaison, mais j'en ai connu si peu que c'est inévitable et Flynn n'a rien à envier à César de ce côté-là. Je commence à le caresser, je tourne la tête vers Flynn qui me dévore des yeux. Il prend ma main et l'amène à ma bouche.
— Lèche tes doigts, chuchote-t-il.
Je fais ce qu'il me dit, puis il redirige ma main vers son sexe. Je fais glisser ma main de bas en haut en regardant ses réactions, il ferme les yeux, détendu. J'accélère un peu mon mouvement. Il se mord la lèvre. Je bouge ma main de différentes façons, sa respiration s'accélère.
— Tu fais ça parfaitement, dit-il en serrant la mâchoire.
Ça me rassure un peu, encore une fois avec toutes les filles que Flynn a connues j'avais peur d'avoir l'air d'une empotée. J'entends un petit gémissement grave sortir de sa bouche et je trouve ça terriblement sexy. Je n'arrive pas à le lâcher des yeux et je comprends maintenant pourquoi il a tant insisté pour garder la lumière allumée. C'est d'autant plus excitant de voir comment l'autre prend du plaisir grâce à nous. Il ouvre les yeux et sourit.
— Arrête de me regarder comme ça, dit-il.
Je dépose un baiser au coin de sa bouche.
— T'es tellement sexy quand tu gémis, me moquais-je.
Il se mord la lèvre inférieure et m'embrasse, sa respiration devient plus rapide et de légers bruits graves sortent de sa bouche. Je ne ralentis pas la cadence et je sens sa respiration se bloquer, il stoppe notre baiser et lâche un long soupir rauque. Je ralentis mes caresses petit à petit jusqu'à qu'il ait fini de jouir. Il m'embrasse une dernière fois et se lève d'un bond.
— Je vais prendre une douche, dit-il.
Je hoche simplement la tête et remets mon débardeur. J'ouvre mon sac et cherche une lingette que je passe sur mes mains avant de retourner dans le lit. Flynn me rejoint moins de cinq minutes plus tard.
— Ça va ? Demande-t-il.
Je remonte la couverture jusqu'au-dessous de ma poitrine.
— Oui pourquoi ?
Il hausse les épaules.
— Tu ne regrettes pas ce qu'il vient de se passer ? S'assure-t-il.
Je souris, vraiment touchée qu'il s'inquiète tant de ce que j'ai pu ressentir.
— C'était génial, je ne le regrette absolument pas.
Il se met à son tour sous la couverture et éteint la lumière. Nous sommes chacun de notre côté du lit, et je me sens un peu stupide. Un millier de questions me traversent l'esprit, qu'est-ce qu'il se passera demain ? Est-ce qu'il va en parler à César ? Est-ce qu'on va remettre ça ? Je m'allonge sur le ventre et étends mes bras. Je sens la main de Flynn se poser sur la mienne.
— Bonne nuit Andra, dit-il en jouant avec le bout de mes doigts.
Toutes mes questions disparaissent à ce simple contact.

It wasn't a mistakeWhere stories live. Discover now