chapitre 24

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Deux semaines plus tard, assis derrière le volant il regarda une dernière fois son appartement. Il vérifia en un rapide coup d'œil qu'il n'avait rien oublié puis se lança vers l'inconnu, peut être que l'avenir lui réserve beaucoup de surprise.
Helena tenait en main l'enveloppe qu'Anna lui avait gentiment donné. En regardant cette écriture de calligraphe elle savait déjà qui en était l'auteur et elle n'avait qu'une envie c'était de la déchirer pour évacuer toute sa frustration. Elle retourna encore et encore l'enveloppe sans jamais l'ouvrir, a croire qu'elle ne savait pas comment s'y prendre. Elle soupira bruyamment avant de jeter l'enveloppe dans la corbeille à déchet. Ils s'étaient tout dit, il lui avait fait comprendre clairement qu'elle ne faisait plus partie de sa vie. Il était parti pour se reconstruire une nouvelle vie dans laquelle elle n'était pas la bienvenue...alors elle allait faire de même, à quoi bon de rêver qu'il revienne ? Ce n 'était pas un film et encore moins un rêve.
Diane aurait dû rentrer dans une semaine alors elle avait de quoi être surprise en voyant sa fille sous le perron. Loin de connaître la semaine difficile qu'avait passé sa mère, elle se jeta dans ses bras avec une telle force qu'elles manquèrent de peu une chute. Ce simple geste suffit a lui redonner le sourire.
_ Maman ! Si tu savais comment tu m'avais manqué.
Lui chuchota-t-elle dans son cou.
_ Moi aussi tu m'as manqué mon rayon de soleil. Mais je vais mourir asphyxiée si tu me tiens toujours comme ça.
Elle sourit en lui murmurant un petit désolé et se détacha d'elle.
Quand ses yeux scrutèrent le visage de sa mère, elle vit immédiatement que celle-ci avait pleuré, et pas qu'un peu.
_ Qu'est ce qui s'est passé ?
Tes cauchemars recommencent?
elle n'avait aucune envie de lui raconter cette histoire. Mais elle devait s'y faire. Connaissant la curiosité de Diane, elle était sûre de lui cracher le morceau aujourd'hui ou demain. Alors elle  lui avoua :
_ Dayan est parti...
D'abord septique Diane ne comprenait pas pourquoi ils avaient rompu, tout était très bien entre eux.
_ Pourquoi ?
_ Parce que... ce ne sont pas tes affaires, ils à quitter la zone.
_ Si c'est à cause de moi je vous conseille fortement de revenir sur votre décision. Parce que vous étiez heureux ensemble ? Vous étiez fait l'un pour l'autre.
_ Ce n'est pas à cause de toi. Personne n'est fais pour personne… on s’adapte seulement…Et si on parlait d'autre chose ?
_ Je pense que toute ma bonne humeur est retombée... moi aussi je l'aimais bien. Il aurait pu remplacer ce père que je n'ai jamais eu... Je crois que je vais prendre une douche… la tristesse avait aussi gagné Diane, Helena le voyait dans ses yeux…
La maturité de Diane surprendra toujours Helena.
Helena s'affairait dans la cuisine quand le camion de ramassage d'ordures fit entendre le klaxon. Elle interpella Diane pour qu'elles s'occupent des poubelles. Cette dernière quitta le confort du canapé pour effectuer sa tâche.
Elle passa par sa chambre qui n'avait presque rien, puis celle de la salle de bain en prenant la poubelle de la chambre de sa mère son regard fut attiré par cette enveloppe qui ne semblait pas avoir été ouverte, elle regarda autour d'elle puis pris l'enveloppe qu'elle glissa dans la poche de son jacket.
Elle descendit comme ci de rien n'était pour remettre les sachets poubelles.
Une fois sa tâche accomplie, elle remonta dans sa chambre et s'empressa d' ouvrir l'enveloppe . Quand elle entendit les bruits de pas dans l'escalier, elle enfouit rapidement l'enveloppe sous son oreiller, et se coucha dessus d'une manière décontractée. Helena toqua a la porte avant d'entrer.
_ Pourquoi tu avais frappé puisque tu es rentré sans ma permission ?
_ Je voulais te dire que le repas est près.
_ Merci j'arrive.
Elle renvoya sa lecture pour plus tard et descendit manger. Une fois terminé, elles firent la vaisselle ensemble, pendant que Diane racontait son séjour a Jacmel.
Elle lui fit part de sa rencontre avec Terry un garçon charmant. A sa manière de lui en parler, Helena pouvait voir qu'elle en était amoureuse. Elle lui sourit pour l'encourager dans son récit.
Une demie heure plus tard, Helena et sa fille était partie faire les courses, pour la rentrée qui était proche ce qui retarda encore la jeune fille dans la satisfaction de sa curiosité.
Elle passèrent commander l'uniforme, elles achetèrent des souliers, des bas, des collants et autres fournitures scolaires. Quand elles rentrèrent, il était déjà nuit, malgré sa fatigue Diane n'avait qu'une envie, ouvrir cette lettre.
Après avoir bu un verre d'eau, elle se brossa les dents et se mit en pyjama, une fois prête elle s'assit et enfouit sa main sous l'oreiller pour récupérer l'enveloppe. Alors qu'elle allait l'ouvrir, sa mère l'interpella depuis sa chambre.
_ Fait chier !? Marmonna-t-elle en repositionnant l'enveloppe sous l'oreiller. Elle rejoignit sa mère en effaçant toute trace de colère sur son visage.
_ Tu pourrais dormir avec moi ? Je me sens un peu seule.
_ Ça sonne plus comme un ordre que comme une question.
Elle rit doucement.
_ Alors qu'est-ce que tu attends.
Diane se glissa dans le lit de sa mère en la maudissant intérieurement de l'empêcher de satisfaire sa curiosité.
 

Au-delà des amertumes (Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant