Chapitre 1 - FIN

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Une chaude brise s'élançait dans l'étendu dorée du crépuscule d'été, telle une partition mélancolique, sur des pages jaunies par les années, dont les notes échancrées, en clé du Soleil, se faisaient trille, dans cette éternité répétée.
Cette mélodie, régie par les battements lointains de la rivière, se déployait jusqu'à la terre meuble, s'emmêlaient aux branches des sapins, filtraient à travers les feuillages des chênes, pour venir frapper le cœur des habitants distraits, à leur fenêtre.

Un soupir, qui s'enfuit de lèvres pâles, s'ajouta à l'éternelle ritournelle des chaleurs de la belle saison.
De ses yeux tilleul, elle sonda l'orchestre céleste de la nature et ses pupilles fredonnèrent alors une ode à l'espoir.
Un sourire timide, qui se mit à rêver dans la cantonade, se leva alors, comme pour remercier cette traditionnelle prestation, qui lui était offert.

D'un geste frémissant de la main, elle replaça sa châtaine chevelure parfaitement lisse, avant de murmurer :

« Cette fois, je ne me tairais plus. »

Ces mots, à peine audible, Olwen les promettait en écho à son amour. Un amour qu'elle étouffait depuis déjà bien trop de temps. Un amour qui était survenu avec innocence et ruse, mais dont elle n'avait su se séparer.

Elle ne s'en était pas méfié, et peut-être avait-elle eu tort. Mais à présent, elle avait décidé d'apaiser les cris époumonés de son cœur, dont la pulsation ne hurlait qu'un seul prénom, de deux syllabes. Il était pourtant seul responsable, le condamnait Olwen. Il était coupable de ses maux. Criminel, pour avoir osé s'éprendre de sa jeune amie.

Et pourquoi avait-il fallut ? Carmel était pourtant une fille simple. Même, un peu naïve. Elle aimait le monde et le monde semblait l'aimer. Ses cheveux auburns qui rougissait sous les artifices, éclataient en une flamme sombre au crépuscule, lorsqu'elle se tenait sur la balustrade voisine à celle d'Olwen. Cette vue, plus encore que la nature verdoyante, lui coupait le souffle à chaque nouvelle apparition.

Un dilemme grondant à l'intérieur d'elle qui ne comprenait pas cette attirance et qui pourtant la percevait comme une limpide évidence.

Néanmoins, ses sentiments pour Carmel ne s'étaient pas prestement manifestés. Bien au contraire.
Elle avait toujours fait partie d'un petit groupe de trois filles.

La composition de ce dernier, passait d'abord par d'Aglaé, son amie d'enfance avec qui elle partageait de nombreux souvenirs. Elle était une fille précieuse, dont les cieux avaient gracié la beauté. Ses longs cheveux d'or brillaient du même éclat que ses bijoux coûteux, qu'elle ne cessait d'exposer à la première occasion. Elle faisait la fierté de sa famille aisée.

Honnêtement, Olwen songeait souvent que si elles ne s'étaient pas connues à l'heure des jeux de chats et des siestes sur les bancs de la cour, jamais elle n'aurait pu intéresser une fille comme elle.

Non pas que la jeune femme était une sauvageonne négligée, loin de là. Seulement, son allure était des plus simples. De ses plates coiffures, jusqu'à ses robes unies ordinaires, elle se fondait parfaitement dans le décor. Peut-être était-ce pour ça, qu'Aglaé l'avait gardé à ses côtés si longtemps.

Lorsqu'elles sortaient ensemble pour le marché, tous les yeux étaient tournés vers la jolie blondinette, c'était à peine si l'on adressait la parole à la pauvre châtaine qui l'accompagnait. Elle était certaine qu'en plus de son ego, c'était sa confiance en elle qui était flattée.

Quelques années plus tard, elles avaient été rejointes par Zoé, une jeune femme dont la peau matte et les cheveux noirs de jais faisaient ressortir ses yeux clairs débordant de créativité. Elles s'étaient connues par hasard, alors que les parents d'Aglaé couvraient les frais d'un vernissage éphémère. La blondinette s'y était rendu contre son gré et, afin d'enjoliver sa soirée, Olwen avait accepté de la rejoindre. La brune était absorbée par les peintures qu'elles voyaient défiler. De sa nature aigrie, Aglaé était venue lui demander ce qu'elle pouvait bien trouver à de pauvres bouts de tissus barbouillés. Zoé l'avait alors longuement détaillé avant de lui retourner la remarque en évoquant ses vêtements de luxe. Après une longue dispute, elles avaient finalement réussi à s'apprécier et à devenir amies.

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⏰ Last updated: Aug 19, 2020 ⏰

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OS | Juste... Un vieil été • 1Where stories live. Discover now