Tempête

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Le lendemain, nous reprenons notre route. Les premiers kilomètres se déroulent sans la moindre difficulté mais soudain un étrange brouillard brunâtre apparaît à l'horizon.

— Tu vois cette brume là-bas ? questionné-je Néven. C'est quoi à ton avis ?

Un nuage de poussière semble se diriger vers nous.

— Merde ! s'écrie Néven. C'est une tempête de sable ! Il faut à tout prix l'éviter. Je vais essayer de bifurquer vers la droite pour lui échapper. 

Il donne un grand coup de volant pour rejoindre une piste qui s'éloigne vers l'ouest. Mais la tempête arrive à toute vitesse et malgré les efforts de Néven pour la tenir à distance, elle est déjà sur nous. On n'y voit presque plus rien. Les grains de sable se cognent contre les vitres et la poussière commence à s'infiltrer à l'intérieur de la voiture.

Néven essaie comme il peut de nous écarter de cette tempête, mais elle semble gigantesque. Elle paraît s'étendre sur des kilomètres et sa hauteur donne le vertige. On dirait qu'une immense bouche arrive sur nous à toute vitesse pour nous avaler.

— Ok, dit-il, on va s'arrêter, c'est pas la peine d'insister.

Il stoppe la voiture. C'est vraiment impressionnant ce bruit et cette obscurité.

— Viens, il faut se mettre à l'abri sous les couvertures en attendant que ça passe, propose-t-il.

Il en attrape une à l'arrière de la jeep et nous nous serrons l'un contre l'autre en espérant que tout finisse par s'arranger rapidement. J'ai l'impression de me retrouver dans un cauchemar. La voiture est secouée dans tous les sens et j'ai du mal à respirer. Je me serre autant que je le peux contre Néven. Sa présence m'apaise...

Au bout de plusieurs heures qui m'ont parues une éternité, la tempête paraît se calmer.

— Quel bordel, fait Néven en sortant la tête de la couverture, le visage maculé de sueur et de poussière, le sable s'est infiltré de partout ! Tu vas bien ?

— Ça va. Un peu de sable dans les yeux et la bouche mais ça va !

Nous saisissons une gourde d'eau pour étancher notre soif et reprendre nos esprits.

— Ok, dit Néven en réfléchissant. Voyons si le GPS marche encore !

Il tente de le remettre en marche à plusieurs reprises mais rien à faire. La radio n'émet plus, détériorée par l'assaut répété des grains de sable. Nous nous retrouvons coupés du monde et perdu au milieu du désert.

— Fait chier ! s'écrie Néven en donnant un coup de poing dans le tableau de bord.

C'est la première fois que je le vois perdre patience.

— On n'a plus de GPS pour se guider et il n'y a plus de traces à suivre ! Qu'est-ce qu'on fait maintenant ?

Je le regarde calmement bien, qu'au fond de moi, je ne suis pas loin d'exploser.

— On a la carte, tenté-je de le rassurer. Si on arrive à retracer à peu près le chemin que l'on a suivi, on peut peut-être s'en sortir ? Qu'est-ce que tu en penses ?

Il a l'air de réfléchir à ma proposition. Elle ne l'enchante pas mais visiblement, il n'a pas d'autres choix.

— Pourquoi pas ? Attrape la carte. On va l'étudier.

Je la pose sur le siège.

— Bon, explique Néven qui a retrouvé son calme, on a du sortir du bois ici, puis on a suivi la route dans cette direction. D'après le GPS, on avait fait à peu près cent dix kilomètres. Donc, on doit se trouver là mais la zone reste vaste.

FOSSEA Revelatio Tome 1Where stories live. Discover now