Partie 1

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As salam Aleykoum. Votez et commentez s'il vous plaît.

Le front collé à la vitre du taxi brousse, Niaman observait le paysage défilé sous ses yeux.
C'était la première fois qu'elle allait aussi loin. C'était la première fois qu'elle allait au delà des champs.
Elle était à la fois excitée et apeurée.
Elle se demandait ce que cette nouvelle aventure lui réservait, ce que la ville allait lui prendre ou lui rendre.
Les gens parlaient de la ville comme un piège à ras. Chacun essayant tant bien que mal de sauver sa peau.
Elle avait entendu parler des anecdotes sur la ville par les autres filles du village, allant des plus hilarantes aux plus effrayantes.

Ses yeux se brouillèrent de larme quand elle pensa à sa maman. Cette femme qui l'avait mis au monde et avait fait son possible pour lui inculquer des bonnes moralités. Cette femme qui a tout supporter.
Une chose était sûre, elle allait faire de son mieux pour pas la décevoir. Elle allait prouver à son père qu'elle était capable. Elle allait lui faire avouer son erreur.

La grosse dame assise à côté d'elle changea de positon, geste qui lui tira de ses pensées.
Elle était assise à l'étroit sur sa chaise, la dame occupait en plus de sa chaise, la moitié de la sienne.
Elle souffla, puis essaya de se trouver une position confortable, le trajet s'annonçait long.
Elle essaya tant bien que mal de faire une petite sieste, passant outre les voix des autres passagers qui jacassaient. Racontant leurs derniers voyages, ou menant une polémique sur la hausse des prix des marchandises.

La voiture s'arrêta juste après l'appel à la prière du crépuscule dans la cour de l'auto gare.
Les crampes aux pieds, elle descendit de l'automobile son sac sur les épaules. Elle était exténuée et tout ce qu'elle espérait en ce moment était de trouver un bon lit pour un long sommeil réparateur.
La place était bondée de monde.
Les vendeurs s'affairaient dans un brouhaha, appelant la foule à venir acheter ou discutant le prix d'un article avec un client. Des apprentis criaient par ci par là, hélant les gens à monter à bord de leurs voitures.
Les motocyclistes et les voitures claxonnaient par ci par là, avertissant les passants imprudents qui se jetaient sur la route.
Il semblait que les choses ne se tassaient jamais à l'auto gare de Bamako
Tout ce bruit donna des maux de tête à Niaman. Elle était à la fois perdue et émerveillée, donc c'était à ça que ressemblait la ville, se demanda t elle.
L'odeur des brochettes grillée d'une vendeuse du coin fit gargouiller son ventre lui rappelant qu'elle n'avait rien avaler depuis des heures.
Elle se rassurant en se disant qu'elle allait manger bientôt chez son frère.
Elle se fraya un chemin parmi la foule, évitant de justesse de se faire écraser par une voiture.
Elle alla à la rencontre de deux dames qui achetaient des boucles d'oreilles avec un marchand ambulant.

-Bonsoir Tantie, salua t elle poliment.

La première lui jeta un regard suspect, tant dis que la deuxième, trop occupée à discuter le prix d'une pair de boucle d'oreille; la regarda à peine.

-Bonsoir, répondît la dame hautainement.
-Mba s'il vous plaît je cherche mon frère, il s'appelle Issouf, il tient une boutique.
-Maty regarde par là haha. S'exclama la dame en rigolant.
-Oui ?
-Répète ce que tu viens de dire, s'adressa t elle a Niaman qui ne comprenait pas pourquoi la dame rigolait.
-J'ai dit que je cherche mon frère, il s'appelle Issouf et tient sa propre boutique. Il est là depuis quelques années déjà.
-Vous les paysans vous pensez trop que Bamako est comme votre brousse où tout le monde se connaît. Comment on peut venir à Bamako pour chercher une personne ? Sais tu le nombre de personne qui s'appelle comme ton frère ? Il y en a plein, rien qu'ici tu en trouveras au moins dix. Lança la première dame.
-Nibaité Bamako dja yini yé wa hum. Bamako même est plein de villageois de nos jours je n'y comprend rien. Restez chez vous, ne venez pas nous pomper l'air. Lança celle qui se nomme maty
-Mesdames avec tout le respect que je vous dois, nous venons tous de quelque part. Bamako est le lieu de rencontre de chacun d'entre nous. Bamako té môgô chi fasso yé. Rétorqua le vendeur.
-Eyi nfa personne ne t'a demandé ici. Tchuur d'ailleurs prends moi tes pacotilles de boucle d'oreille.
-Nba je n'ai dit que la vérité, n'oubliez pas que vous venez vous aussi de quelque part.
-Tchamm.

Une vie de BonneWhere stories live. Discover now