Chapitre 10 :

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GISELLE

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GISELLE

Raphaël vient de claquer la porte de sa chambre. Tandis qu'Idriss est déjà reparti, Hakim l'a appelé pour une connerie d'après ce qu'il a dit. Je me retrouve donc seule avec Ken dans mon salon.

- Giselle ? je me tourne vers le rappeur. Ça va ?

- J'en ai aucune idée.

Je me laisse tomber sur le canapé en soufflant, il vient s'asseoir près de moi.

- Viens là.

Je me mets dans ses bras qui m'entoure rapidement et me sert un fort contre son torse. Il commence même de petites caresses dans ma nuque et mon dos.

- Je suis désolé pour ton anniversaire.

- On s'en fiche de mon anniv'.

Je ferme les yeux, appelés par le sommeil de nouveau.

- Je sais même pas comment je vais pouvoir aider Raph, je marmonne.

- Pour ?

- Pour qu'il arrête de penser que c'est sa faute. Depuis qu'il a l'âge de comprendre, Arthur lui répète qu'il est une erreur, qu'il aurait dû mourir plutôt que notre mère et j'ai toujours fait en sorte qu'il ne le croie pas. Mais je crois que ce soir, j'ai pas réussi.

- Ton frère n'est pas bête, il le sait tout ça. Il est juste chamboulé après ce soir.

- Non, il ne le sait pas. Il ne le sait pas parce que ça fait plus de dix-sept ans que son grand frère, celui qui est censé lui apprendre à jouer au foot, à jouer à la play, à faire des conneries. Son grand frère à lui a été méchant. Et je ne parle même pas de moi, j'étais censé l'aimer, mais pas prendre la place de ma mère.

- Je t'avoue que je comprends pas ton frère.

- Arthur ça a toujours été le chouchou de ma mère, il est né avec un rein en moins. Quand on avait sept ans, son rein a arrêté de fonctionner correctement et l'une des sœurs de mon père était compatible, je commence à expliquer. Du fait de son problème, ma mère a toujours été aux petits soins avec lui. Dès qu'il avait quelques choses, elle avait peur que ce soit son rein. On avait à peine dix ans quand elle est morte et il a fait son deuil en remettant tout sur le dos de Raph. Tandis que Paul a voulu passer du temps avec sa femme, qui était déjà présente dans nos vies. Moi, j'ai éduqué mon frère. Arthur a toujours été proche de ma mère, Paul de mon père, moi de Raph. Demande à deux enfants de dix ans de faire le deuil de leur mère à la naissance de leur frère, tu obtiens Arthur et moi.

Il continue ses caresses alors que je referme les yeux pour en profiter.

- J'ai jamais vu une femme aussi forte que toi.

- Je suis pas si forte que ça.

- Bien sûr que si. T'avais dix piges, t'as commencé à t'occuper de ton frère, t'as été déscolarisé pour pouvoir t'occuper de lui. J'avais dix piges, j'étais encore à Nice à jouer aux petites voitures, je rigole doucement. Et t'as vécu la mort de tes parents d'une façon tellement digne.

- Peut-être, mais je suis pas forte pour autant. Par moment, j'ai vraiment envie de tout envoyer chier, de partir, d'oublier ma vie parisienne, mais je peux pas. J'ai Raph et je pourrais pas vivre sans lui. Sans Raphaël, je suis rien du tout. Pis il y a, vous aussi, maintenant, vous m'avez donné une putain de bouffée d'oxygène. Depuis ma rupture avec mon ex, je faisais confiance à personne, je voulais plus qu'on me fasse du mal. Alors, il y avait que mes frères, nous quatre.

Je sens un baiser sur le haut de ma tête.

- Tu devrais probablement rejoindre Rachelle, avant qu'elle pète un plomb.

Je l'entends souffler et ses bras resserrer.

- Je m'en fiche à vrai dire, je suis bien là. Et je ne vais pas vous laisser tous les deux.

- Tu crois que c'est une bonne idée ?

- Je te l'ai dit, je m'en fiche. Je me sens mieux avec oit qu'avec elle.

- C'est presque mignon ça.

Je me relève pour embrasser ses lèvres. Je m'autorise à le faire comme on n'est qu'à deux et que j'ai surtout besoin d'affection.

Il pose son front contre le mien, alors qu'on ferme les yeux.

- Je vais la quitter, il chuchote.

Je rouvre en grand les yeux, chose qu'il fait plus lentement.

- Tu vas quitter une meuf avec qui tu es depuis plus d'un an ? Vraiment ?

- Je vais pas rester avec une fille que j'aime pas, Giselle. Je vais pas rester avec une fille que je trompe, qui me trompe.

Je plisse les yeux ce qui le fait rire et lui vaut une toute petite claque sur sa joue.

- Hé !

Il arrive à attraper mes poignets, me coucher et s'asseoir à califourchon sur moi.

- Comment t'as fait ça ?

- Le talent bébé.

- Ah bah oui, bien sûr.

Il se penche pour m'embrasser un peu plus fougueusement que ce que j'ai fait tout à l'heure. Il lâche mes poignets, j'en profite pour poser mes mains sur sa nuque et les siennes se retrouvent sur mes hanches.

Quand on se sépare, il pose de nouveau son front sur le mien.

- On va dormir ? T'as eu une dure soirée.

- Ok.

On se lève du canapé, je rejoins d'abord la salle de bain où je prends une douche pour enlever la pellicule de sueur.

La seule presque bonne nouvelle, c'est que Ken veut quitter Rachelle. Je me sentirai moins coupable quand il sera célibataire. Enfin, s'il le reste. Ce mec attire toute la France. Comment on peut croire qu'il va rester célibataire ?

Je ressors de la salle de bain toute propre et habillée de mon pyjama évidemment.

Je passe par la chambre de Raph, il s'est endormi. Je vais devant lui pour embrasser son front avant de rejoindre mon lit ainsi que le rappeur.

Je me mets contre son torse avant de fermer les yeux, les simples battements réguliers de son cœur me permettent de me sentir un peu.

- Encore bon anniversaire et bonne nuit Ken.

- Bonne nuit bébé.

Je m'assoupi doucement pour quitter les bras de Ken et rejoindre ceux de Morphée.

Chanson d'AmourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant