chapitre un

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Il est 18 heures, j'attends mon bus, seule. Il pleut. Mais ça ne m'embête pas, j'adore la pluie. Mon pantalon est mouillé, mes cheveux aussi. Je me sens plus si seule avec les gouttes de pluie qui m'inondent. Ce moment me paraît interminable, les minutes longues se cachent derrière la pluie rapide.

Je vois mon reflet dans une flaque. Mes cheveux courts noirs tombant sur mes joues, mon regard vide,ma veste étant dix fois trop large pour ma fine personne, je ne vois que ça dans ce reflet. Quelle horreur ! Et je m'étonne encore que ma vie est triste, mais je suis aussi triste que ma vie. Dans mes écouteurs, pour oublier que le temps n'est pas là pour m'aider, une musique de rap français, sans la musique, je n'aurais aucune thérapie. Entrer dans ce monde plat nous dessert. Je ronge mes ongles, joue aussi avec les boutons de ma veste. Des choses inutiles pour faire passer le temps. Il est 18 heures 30, mon bus arrive enfin.

Je suis chez moi, je m'étale dans mon lit. Je me sens enfin en sécurité. Comme dans un petit nuage,même si c'est un vieux matelas acheté à Conforama,c'est mon nuage à moi, aussi éclaté que moi, mais on se comprend entre choses probables à la déchetterie. Ah oui! J'ai oublié. Je m'appelle Nine. C'est nul comme prénom. Je sais. Mes parents ne peuvent même pas utiliser l'excuse du manque d'inspiration pour mon prénom, je suis leur seul enfant. J'étais voulue pourtant. Mais, vu mon prénom, il voulait déjà que j'ai une vie pas incroyable, je crois.

Mes journées se ressemblent, une routine ennuyante et interminable, je m'y adapte,mais je rêve d'une vie où mes journées sont palpitantes, comme si j'étais dans un film Netflix. Cependant, je suis dans la vie réelle, et je suis invisible, quand je partirais, je ne laisserai que très peu de traces, et très peu de souvenirs dans la tête des autres, je resterai comme un mirage, j'existais, ok ? Voilà.

Et dire que je ne suis qu'une trace dans l'univers. Je suis une infime poussière dans un système solaire immense qui est lui même dans un endroit gigantesque. Et les gens autour de moi, ils vagabondent, ils viennent, mais partent très souvent. J'ai une meilleure amie, Lou, ma seule vraie amie, elle a une personnalité si opposée à la mienne,c'est fou ! Mais les opposés s'attirent, non ? Elle est petite, rousse, magnifique avec ses petites tâches de rousseurs, les garçons du lycée se l'arrachent. Elle est souriante, un vrai rayon de soleil ! Elle est à l'écoute, très emphatique, tout le monde l'aime. Et, puis et bien il y a moi. Grande mais transparente dans le regard des autres, je suis très pessimiste,je trouve la douleur drôle car au moins on vit pour une raison, c'est compliqué d'être heureux quand tu es une personne comme moi, donc je souffre, je me morfonds, je reste seule fin à demi seule vu que je reste avec Lou, mais sinon j'aime pas les gens,la compagnie humaine me dégoûte, je n'ai jamais aimé quelqu'un, l'amour est un sentiment beaucoup trop heureux pour moi, vivre avec quelqu'un, envisager même un avenir avec ce dernier, pourquoi faire même ? C'est bien être seul, et bien même que je veuille être accompagnée, personne veut de ma compagnie donc ça arrange mon aversion à l'amour.

Sinon, on est début septembre, je rentre en première STMG, je ne sais pas ce que je fais en STMG honnêtement, mais la première générale demandait trop de travail pour mon petit cerveau, donc je suis partie là-bas.

On est lundi matin, je commence avec une heure de quoi déjà ? Ah oui, de science de gestion, bref je vais dormir je crois. Je rentre en classe, je me mets au fond, tu as cru j'allais être sociable et participer ? Tu as juste cru. Je m'installe, je tire la tête, un mec me demande si ça va ? Je réponds froidement que oui, et active la musique de mes airpods. Je suis le cours à moitié, comme j'ai ma musique dans l'oreille droite. Mais, le regard du mec devant est insistant, mais cela m'amuse donc je le regarde aussi, avec un regard vide, mais je le regarde quand même. Le cours est fini, je dois changer de salle, et le mec s'approche de moi, il compte vraiment me parler ? Pour me dire quoi ? Non, je ne veux pas être sociable, j'aime pas les gens j'ai dis !

l'ombre du soleil renaîtra un jourDove le storie prendono vita. Scoprilo ora