Un rêve, ma drogue, mon âme

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Ce soir-là était comme les autres, du moins c'était ce que je pensais. En rentrant de mes cours de boxe thaïlandaise, ma mère m'a interpellé et m'avait demandé de venir dans sa chambre. Je m'y étais rendue avec appréhension et m'étais assise sur son lit pendant qu'elle bouquinait. Ma mère avait levé ses yeux vers moi et avait posé son livre avant de s'installer en tailleur. Elle m'a dit une phrase. Une phrase qui a bouleversé mon cœur : « J'ai repris contact avec Maxime et il propose que vous vous voyiez mercredi prochain ». Cette phrase pouvait paraître anodine mais pour moi elle voulait dire tellement. Maxime, mon premier amour. Il était le fils du meilleur ami de ma mère, grâce à ça nous avions grandis ensemble. Maxime avait six années de plus que moi mais nous nous étions toujours extrêmement bien entendu. Il avait une petite sœur de deux années de plus que moi mais malgré le fait que son âge soit plus proche du mien, je m'entendais beaucoup mieux avec Maxime. Nous avions une relation quasiment fusionnelle et nous nous considérions comme des frères et sœurs. Nous avions grandi et nous nous étions de plus en plus rapprochés. Nous avions une personnalité très similaire et à la fois très différente, nous étions en quelques sortes complémentaires. Vers mes neuf ans, j'ai commencé à regarder Maxime différemment. J'étais une petite fille très mature aussi bien mentalement que physiquement. A cause de ça, mes hormones de jeune adolescente se sont réveillées un peu trop tôt. Maxime m'attirait beaucoup physiquement et c'était quelqu'un de tellement passionné. Tout chez lui m'attirait mais ce n'est pas à ce moment que je suis tombée pour lui. Nous avons encore grandi et j'ai eu treize ans. J'étais déjà devenue une jeune femme à cause de ma précocité. A chaque fois que je voyais Maxime, mon cœur s'emballait et je rougissais bêtement, j'ai compris plus tard que mon attirance n'était toujours pas partie et qu'il était de plus en plus beau à mes yeux. Et puis le moment de ma descente aux enfers est arrivé. Mon père est devenu violent, mes parents se sont séparés puis mon père m'a rejeté pour vivre sa nouvelle vie avec sa nouvelle compagne et ses enfants. Je suis tombée en dépression à onze ans quand tout a commencé à déraper. Quand on m'a diagnostiqué, le terme utilisé était « dépression sévère » ce qui est apparemment rare chez les enfants de mon âge. A ce moment, j'étais seule. Ma mère s'enfonçait dans le désespoir et enchaînait les conneries m'obligeant à prendre le rôle de la mère. Vu qu'elle devait travailler et que j'avais été déscolarisé entre temps, ma mère avait engagé Maxime comme nourrice. Maxime avait dix-huit ans et moi treize. J'étais vraiment heureuse de le voir aussi souvent. C'est à ce moment là que je suis tombée pour lui. Nous passions énormément de temps ensemble et j'apprenais encore plus à le connaître. Sa personnalité me charmait de plus en plus, pour faire court plus j'en apprenais sur lui plus mon cœur battait. Nous avions développé une relation particulière. Nous étions un couple sans l'être. Nous étions très tactiles l'un envers l'autre, on ne se décollait quasiment jamais et nous flirtions souvent ensemble. Et puis un soir, il a merdé. Ce soir-là, je n'ai pas compris. Il a descendu sa main sur ma poitrine, je lui ai enlevé mais il l'a remise. Heureusement ce n'est pas allé plus loin de que ça. Je me suis réfugiée dans ma chambre plutôt gênée et lui est venu me voir une heure plus tard pour me dire qu'il sortait fumer. Mon père est venu me chercher dans la soirée et je lui ai tout raconté. Là où d'autre m'aurait soutenu, mon père n'y a pas cru. Je me suis frottée à m'en arracher la peau quand j'ai pris mon bain. J'ai appelé ma mère et je lui ai tout dis. Elle m'a cru et m'a réconforté. Le lendemain quand je me suis réveillée, je me suis rendue compte que ce n'était pas Maxime qui me dégoûtait mais son geste. Oui, je l'aimais toujours. J'ai essayé de lui parler mais il m'a envoyé bouler. Je l'ai harcelé pour le voir et qu'on s'explique mais il m'a toujours envoyé sur les roses. Je m'en veux aujourd'hui d'avoir autant forcé. Quand nous avons définitivement arrêter de nous parler, j'ai pleuré toutes les larmes de mon corps. Je n'y croyais pas, mon seul pilier ne pouvait pas s'effondrer lui aussi. J'ai souffert pendant des mois en silence puis j'ai de nouveau essayé de prendre contact avec lui mais il m'a clairement fait comprendre qu'il ne voulait plus me voir. C'est à ce moment-là que je lui ai avoué mes sentiments, c'est à ce moment-là qu'il a changé sujet disant qu'il me ferait souffrir, qu'il ne fallait pas que je l'aime. On sait tous ce que ça veut dire quand quelqu'un nous dit ça. Mes sentiments n'étaient pas réciproques. Les autres avaient beau me dire que notre relation était trop ambigüe pour qu'il n'ai pas de sentiment, au fond je savais. Mes craintes se sont confirmées quelques mois plus tard quand j'ai appris qu'il avait une petite amie. Mon cœur s'est brisé en mille morceaux mais encore une fois, j'ai tout gardé pour moi. La douleur n'est pas passée avec le temps, j'ai juste fini par m'y habituer. Mais voilà qu'aujourd'hui, mon plus grand rêve se réalisait. J'allais le voir, j'allais sentir son odeur, j'allais voir son sourire, j'allais entendre sa voix. Mon cœur faisait des pirouettes car il se préparait à se réparer et à avancer.

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⏰ Last updated: Sep 28, 2020 ⏰

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Une vie comme les autres, un bonheur éphémère,  une douleur incessanteWhere stories live. Discover now