5- Nostalgie

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Je chassai définitivement ce con de ma tête et me concentrai sur ce que je faisais.
C'est à dire, marcher sur le trottoir pour quitter ce lycée après cette première journée de classe. C'était le mieux à faire.
Je me mis à réfléchir à des pensées plus agréables, comme l'anniversaire de mon petit rayon de soleil qui sera dans 5 mois, c'est à dire en février, puisqu'on était en septembre, plus précisément le 13 février.
Soit un jour avant la St-Valentin, autrement dit , la fête des amoureux.
Un jour que je ne célébrais pas, pour des raisons bien précises, qui font de moi la jeune fille que je suis. Quoique,j'ai toujours été ainsi. Une jeune fille timide, manquant de confiance en elle. Sans ami, et ne préférant aucun attachement, aucune affection, à part celle de mon petit rayon de soleil.
Je ne me plains pas de ma vie. Mais parfois, je rêve d'une vie différente.
Une vie où je serais née dans une famille unie, avec un père présent, qui m'emmenerait partout.
M'aurait fait découvrir les avantages et les inconvénients d'une relation père-fille.
Une mère aimante qui serait la première personne que je verrais à mon réveil avec une tasse de chocolat fumante en main, puisqu'elle sera là pour me réveiller. En me bombardant de petits bisous le matin,ou me gronderait pour le ménage de ma chambre.
Un grand frère chiant à en mourir, mais protecteur, jaloux,qui m'aiderait à faire mes devoirs, m'emmenerait au parc pour  manger une glace, ce serait le deuxième homme de ma vie après mon père.
Et une petite sœur que j'élèverai comme mon premier bébé.
Un petit ami aimant, attentionné et amoureux. Des amis pour la vie, organisant des soirées et des sorties en groupe et en couple.
Une vie parfaite, mais avec des petits soucis d'ados.
Mais je n'ai rien eu de cela. Tout ce que j'ai obtenu, c'est seulement la petite sœur. Et une mère absente. Uniquement cela.
Une partie de ce que je n'ai pas obtenu dans la vie c'est de la faute de cette bonne femme qu'on dit être ma tante, qui m'a enlevé toute joie de vivre.
Et cela, depuis que j'ai eu connaissance de son satané secret. J'ai eu le malheur d'en parler à mon oncle Jean, et j'en ai payé les frais. C'est pour cela que mon oncle est celui qui me connait le mieux. Cette situation m'a amèné à passer la plupart du temps dans son bureau, quand je ne suis pas avec Evis, pour fuir cette bonne femme. Le seul point positif dans tout cela , c'est qu'il m'amène à découvrir de nouvelles histoires, de nouveaux horizons, à travers les livres que je lis. Je n'ai pas eu l'opportunité de vivre réellement ma vie d'ado comme tous les autres de mon âge.
Mais au lieu de cela!
J'ai une mère absente la majeure partie du temps. Je n'ai jamais connu mon père, et c'est aussi le cas pour mon petit rayon de soleil. Je n'ai pas de grand frère jaloux, protecteur.
Pas de petit ami amoureux et par dessus tout , je n'ai aucun ami.
La vie n'est-elle pas jolie !!!
Je rentrai chez moi, et comme d'habitude depuis notre déménagement, c'est le vide qui m'acceuillit,me rendant plus nostalgique que je ne l'étais déjà sur le chemin.

Évis n'est pas à la maison !
Malgré son jeune âge, Évis ne reste pas à la maison comme toute petite fille de 3 ans et demi. Étant toujours absente, ma mère a trouvé juste d'inscrire Évis à l'école. Elle a passée outre mes protestations.
Et sans me vanter, Évis est une enfant assez intelligente pour son jeune âge. C'est l'une de nos activités favorites quand on est ensemble.
Elle adore quand je joue le rôle de maîtresse avec elle, et en bonne élève qu'elle est, elle applique tout ce que je lui enseigne.
Elle sait déjà écrire son prénom, identifier certaines couleurs, compter  de 1 à 20, et connait les quinze premières lettres de l'alphabet.
Et comme toute petite fille de son âge, elle est trop bavarde. Oh! Oui, c'est un moulin à parole comparée à sa sœur ainée, c'est à dire"Moi" La muette était mon deuxième prénom dans mon ancien lycée. Personne là bas ne connaissait ma voix. Même les profs m'évitaient. On ne m'accordait jamais la parole en classe. À croire qu'ils se sont tous mis d'accord pour éviter l'insecte que j'étais. Je me contentais juste de faire mon travail d'élève et ne jamais laisser personne me dépasser. Sinon je subissais une punition , pour ne pas avoir été première. Et je ne devais jamais dépasser mes cousines en moyenne, et celles-ci n'étaient pas intéressé par l'école. Alors vous voyez que je subissais toujours une punition. N'importe le résultat. Et ce n'était jamais beau à voir.  Car j'ai toujours été première de ma classe. Sans faute. Ma seule qualité qui m'a conduit à des fatalités. Des fatalités qui ont fait de ma vie un enfer. Et de toutes façons, ma vie n'est fait que de ça.

Je reviens à moi en entendant le bruit du moteur d'une voiture, et remarquai que j'étais toujours au milieu du hall de la maison, et fixais le mur blanc en face de moi le regard vide.
Quelques instants plus tard, la petite voix trop aiguë de ma princesse s'éleva dans les airs, et brisa le silence devenu étouffant de cette maison :
-Maman!
Elle accoura et se jetta dans mes bras sans plus de cérémonie, éloignant de moi tous les vieux démons qui voulaient me noyer dans les abîmes de l'enfer, que sont devenus mes souvenirs.
Avec mon petit rayon de soleil dans mes bras , je ne ressentais aucun vide, aucune nostalgie, aucun regret dans ma vie.

Juste une paix pouvant chasser toutes mes nostalgies.






Ce chapitre ne contient pas de conversation ni d'action intéressante,mais je voulais vous familiariser avec l'un de nos personnages principaux, et je n'ai pas trouvé mieux que de vous faire connaître une partie de ses pensées. Ce qu'elle pense de sa vie.
J'espère que ce chapitre vous aura plu. À la semaine prochaine mes amours
Anniemarly.

 Sentiments Réels "Jeremiah"Where stories live. Discover now