✁Chapitre 5

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J'ai enfoncé la porte en me ruant à l'intérieure avec précipice. J'ai exploré l'ensemble des couloirs en constatant que la maison est vide. Il y avait beaucoup de meubles. Dans la cuisine, il y avait une grande quantité de bouteille en plastique, surtout celles concernant les boissons alcooliques. Peu de couverts, beaucoup de couteaux multiformes. Les placards et le réfrigérateur étaient remplis de plats surgelés et de conserves. Les marmites et divers récipients étaient remplis de poussières, c'était comme s'il n'avait jamais utilisé ces ustensiles de cuisine.

Dans le salon, il y avait un simple téléviseur avec de simples meubles. Pas trop de décoration, une odeur irrégulière de viande qui empestait. En fouillant un peu, j'ai trouvé un téléphone personnalisé. Le style était au féminin, les rayures très régulières sur la coque laissaient penser que l'objet appartenait à une femme droitière sûrement manucuré. De nos jours, presque toutes les femmes ont un souci très particulier sur leur apparence physique. Il était clair que ces informations autour du téléphone n'étaient pas vraiment utiles.

Je suis monté à l'étage en ignorant la salle de bain, puisque je me faisais déjà une idée de ce que pouvait y trouver. La chambre avait l'air assez bien rangée, les vêtements étaient classés par ordre de taille, de couleur et de tissus. Très esthétique pour un homme, me dis-je sur le coup. Je ne pouvais pas ignorer la possible présence récente d'une femme, peut-être même une prostitué, mais pas non plus le possible gout très efféminé du suspect. En y repensant, tout le porte vaisselle était propre, mais aucune marmite n'a été utiliser. Il a sûrement commandé à manger.

Je me dirige vers la buanderie et y découvre quelques traces de sang séchées, presque indiscernable à vue d'œil. J'examine un peu la texture, la couleur et la forme, je voie qu'on a une chance minime d'extraire un ADN pour le comparer à celui de notre victime. Je fais le nécessaire pour récupérer les traces, puis je me dirige dans la salle de bain. Contrairement à mes attentes, elle était très propre et bien rangée. On pouvait même se voir à travers la porcelaine qui composait le lavabo de la pièce, la porte vitrée de la douche s'affichait comme un miroir.

Je prends le LED à rayon ultra-violet et je le passe sur toutes les surfaces, aucunes traces de sang. Brusquement je suis perturbé par la sonnerie de mon téléphone qui se fait incessante à l'apparition du nom de Chris à l'écran. Je décroche finalement après une énième sonnerie.

̶  Qu'est-ce qu'il y a ? dis-je.

̶  Apparemment la police à un coup d'avance sur l'enquête. Depuis ce qu'il s'est passés avec Chomine, ils ont décidé de rouvrir le dossier et ont arrêté Jaque et John, répondit Chris. Ce n'est qu'une question de temps pour qu'on arrête James. D'après les données que j'ai reçus, James serait chez un certain Minas.

̶  Je le connais, c'est un dealeur de cette région. Il n'est sûrement pas là-bas pour rien.

̶  Rends toi au commissariat central d'Ottawa, c'est là-bas qu'ils sont retenus. Je te conseil de faire fine mouche.

474 Elgin St-19h45. Les frères étaient tous les trois au commissariat et ils ont refusés d'obtempérer avec la police locale. Ils m'ont donc donné le feu vert pour cette intervention, mais avant ! Je devais connaitre mes cibles. Connaitre leur passé et leur présent, imaginer voire prédire leur avenir. Connaitre le milieu dans lequel ils ont grandi, m'immiscer dans leur vie. D'après leurs dossiers fournis par Chris, ces gars avaient un casier judiciaire assez grand. Vol à l'étalage, tentative de kidnapping, conduite en état d'ivresse... chacun avait son casier à lui. Et surtout, chacun possédait son caractère propre.

John était le plus jeune d'entre eux, vingt-six ans. Il était surtout le plus doux et le plus gentil. Il avait cette apparence de jeune étudiant comme on en croise dans les facultés. Coupe au bol blonde dégradée en brun, cils teintées sur les mêmes tons de couleurs, il a ce visage pâle qu'on reconnaît à tout individu se trouvant sur la chaise d'une salle d'interrogatoire. Bien qu'il ait un casier, ça ne m'empêchais pas de dire qu'il était le plus clean des trois. James était le plus vieux, trente ans, mais lui il ne semblait pas bien sûr de ce qu'il risquait en ce moment. Au vue des airs qu'il dégageait j'avais l'impression qu'il était ailleurs, qu'il pensait que tout irait bien pour lui. Il avait sur la tête une pompadour couleur noire unie qui reflétait assez son style de tombeur. Une barbe de trois jours, des boucles d'oreilles, sinon rien de particulier. Quant à Jaque, vingt-huit ans, il avait l'apparence d'un acteur de cinéma de l'époque. Il s'apparentait avec sa coupe césar toujours noire couleur unie et sa barde bouc étendu qui renforçait son style hollywoodien. Ses airs sérieux me laissaient supposer qu'il était peut-être le cerveau du groupe. Bizarre, mais il fallait s'y faire. À première vue, ils ont grandis dans une famille assez ordinaire. Un père aimant, travaillant comme cadre dans une société, une mère aimante femme au foyer. Rien de plus intéressent que ça. À voir leur tête, j'avais bien l'impression que ces gens n'étaient pas là pour rigoler. Même si ça passait inaperçu, ils affichaient tous une attitude assez menaçante et dégageaient des ondes négatives, ils étaient furax. J'ai décidé malgré tout d'aller les contre interroger tous les trois.

Thunder Hills [En cours]Where stories live. Discover now