Rédaction pour le Gotham Times.
C'était ce que vous avez toujours voulu faire dans la vie, être le journaliste en herbe que vous étiez.
Mais une fois que vous avez obtenu le poste, vous avez tout remis en question.
Vos supérieurs vous ont traité comme si vous n’existiez même pas, ou comme des ordures, ils ont critiqué chaque mot que vous aviez commis sur le papier.
Au fil du temps, vous vous êtes habitué à passer plus de temps à préparer du café qu'à des articles. Jusqu'à ce jour, ces trois hommes en costume ont été tués par n'importe quel type habillé en clown.
C'était une sacrée histoire, et dès que vous en avez entendu parler, vous avez commencé à recueillir des informations. Vous vous êtes rendu à la police locale et vous avez commencé à écrire.
Des heures ont été passées sans sommeil, à taper mot après mot jusqu'au lever du soleil. Le matin, vous avez fait irruption dans le bureau de votre patron, déposant votre travail sur son bureau.
Les sourcils relevés, il vous regarda avec scepticisme, mais commença à lire.
En étudiant son expression pendant qu'il lisait, il semblait… presque impressionné.
Comme s'il te voyait plus que la jolie jeune chose qui lui apportait du café chaque matin pour la première fois.
Dès lors, vous avez été chargé de suivre le clown justicier et ses partisans.
Vos articles ont finalement été publiés et vous avez même été promu.
D'une certaine manière, vous avez acquis un sentiment de gratitude pour ces révolutionnaires et leur chef inconnu.
D'un côté, vous aviez l'impression de les comprendre, vous avez commencé à aimer l'idée de vouloir changer la société dans laquelle vous viviez.
Mais peut-être, juste peut-être que vous aviez lentement votre chemin vers le sommet vous-même.
Et cela, d'autre part, était grâce à eux. Vous avez réfléchi à tout cela en vous asseyant sur votre canapé, serrant une tasse de chocolat chaud.
La télé était allumée en arrière-plan, des notes étalées devant vous quand quelque chose a attiré votre attention.
Le spectacle Murray était sur, et dans la strut un gars vêtu d'une tenue scandaleuse: ses cheveux étaient de couleur verte et lissés en arrière, son maquillage était comme ces clowns que vous voyiez partout.
Il repoussa sa cigarette et dansa en portant un costume rouge, un bouton bleu et un gilet jaune vif.
Il semblait confiant au-delà de toute croyance, et vous saviez juste que ce type était exactement ce dont votre article avait besoin. Vous avez regardé chacun de ses mouvements et pris des notes, écouté attentivement chacun de ses mots jusqu'à ce que la conversation devienne beaucoup plus menaçante que spirituelle.
Vous vous rappeliez alors son visage, sa vidéo avait déjà été diffusée.
C'était le même gars dont on se moquait pour son émission d'humour à Pogo's, ce club juste au coin de la rue.
Mais cet homme assis là, le joker, semblait tellement différent de celui de la vidéo.
Il a juste admis avoir assassiné des gens. Il semblait plus froid maintenant, calculateur, dissociatif.
Le joker l'a dit lui-même alors. Il avait tout perdu, rien ne peut plus lui faire de mal.
Et vous avez ressenti pour lui. Les gens ont crié et sont sortis du studio après avoir tiré sur Murray, et même si vous auriez dû être effrayé vous-même, vous étiez plus intrigué que tout.
Son premier coup a atterri sur le front des hôtes, puis trois autres dans la poitrine de Murrays.
Le joker a retenu l'attention de tout le monde alors qu'il faisait des pas bâclés vers la caméra.
Ses mains se sont jointes autour de lui et vous avez presque eu l'impression qu'il vous regardait droit dans les yeux alors qu'il se moquait du tintement du spectacle.
Le programme s'est alors arrêté, vous sortant de votre transe. C'était lui.
Le fameux clown justicier était un gars comme n'importe qui d'autre, poussé dans la folie par la communauté qui l'entourait.
Vous avez haleté lorsque le bruit du verre se brisant a fait basculer votre tête sur le côté, tendant presque votre cou dans le processus. Quelque chose a traversé votre fenêtre, des éclats de verre étaient éparpillés sur votre sol.
Il vous a fallu une seconde pour réaliser que la fumée d'orange montait régulièrement dans votre appartement.
Ce n'est qu'alors que vous avez perçu toute l'agitation à l'extérieur, vous avez entendu des bruits de chute suivis de cris, des pneus hurlaient, des sirènes sonnaient lointainement dans l'air.
Vous avez attrapé votre veste et vous avez fait irruption dehors.
Votre bouche s'est ouverte lorsque vous avez perçu le désordre.
Gotham était en flammes, du verre brisé des fenêtres brisées gisait partout dans les rues animées.
Les gens masqués étaient partout, pénétrant par effraction dans les voitures et les magasins.
Ils volaient, criaient au-dessus de leurs poumons, n'importe quoi pour protester contre le système oppressif dans lequel ils vivaient.
Au début, vous aviez pensé que ces gens étaient fous, rêvant d’une révolution qu’ils ne pourraient pas réaliser.
Ils ne valent pas mieux, vous l’aviez cru, en utilisant la violence physique contre la répression.
Mais à votre grande surprise, au cours des jours et des semaines passés à étudier leurs motivations, vous les aviez de plus en plus compris.
Pendant un moment, vous êtes resté là, laissant votre regard vagabonder alors que vous essayiez de comprendre toutes les choses qui se passaient en même temps.
Une voiture de police est alors entrée dans votre rue, les sirènes peignant les murs de votre maison en rouge et bleu.
Lorsque vous avez remarqué qui était à l'intérieur, le temps semblait s'être arrêté.
Le joker appuyait son front sur la fenêtre de la banquette arrière, une expression de pure joie ornait ses traits.
Il doit jouir d'être la cause de toute cette folie, être enfin remarqué, être adoré.
Vous avez été sorti de vos pensées lorsque ses yeux se sont tournés vers les vôtres.
Vos lèvres se sont ouvertes involontairement alors que vous mainteniez son regard perçant.
Ils sont passés dans ce qui semblait être un ralenti et il n'a pas une seule fois rompu le contact visuel.
Vous aviez l'impression qu'il ne clignait même pas des yeux.
La dernière chose que vous avez vue de lui, c'est comment les coins de sa bouche se sont transformés en un sourire satisfait.
Vos yeux se sont attardés sur la voiture pendant quelques secondes, se retrouvant à nouveau dans un état de transe. Quelque chose en lui semblait avoir cet effet sur vous.
Soudainement, une ambulance est allée directement sur le côté de la voiture de police, lui écrasant le flanc et l’arrêtant.
Vos pieds agissaient d'eux-mêmes, sprintant, vous rapprochant du véhicule.
Plus près de lui. Une foule s'est rassemblée en un rien de temps alors que le corps mou du jokers était sorti de la vitre de la voiture et posé sur le capot.
Vous n’avez remarqué aucun d’entre eux, il était la seule chose sur laquelle vous pouviez vous concentrer pour le moment.
Des chants flous résonnaient dans ses oreilles alors qu'il ouvrait les yeux, le goût métallique du sang sur sa langue.
Il se souvenait où il était alors, et quoi… ou qui il avait vu.
«Lève-toi!», Criaient-ils.
Et comment ils ont applaudi comme lui.
Son dos était tourné vers vous alors qu'il levait les bras, se prélassant dans la réaction de son public.
Dans un mouvement rapide, il se retourna, possédant la scène qu'il avait créée sur la voiture alors que ses doigts se dirigeaient vers sa bouche, étalant le sang sur ses joues en un sourire diabolique.
Pendant tout ce temps, il avait regardé la foule, dans des projecteurs et des caméras imaginaires.
Lentement, sa tête baissa et ses yeux se posèrent à nouveau sur vous.
