Crow's Madness

UN

Elle sombre, elle se laisse emporter par la folie. Les corbeaux, la noirceur l'emmènent. Elle dépérit, la beauté du paysage qui l'entoure s'enfonce un peu plus dans les ténèbres, le blanc devient noir. Elle ferme ses yeux, s'assoit et inspire un grand coup, elle s'imagine qu'en rouvrant les yeux, la douceur d'un paysage clair réapparaîtra mais les rêves resteront des rêves, ses yeux ne trouvent plus aucune lumière. Le noir est devenu maître des lieux.

La vésanie, une maladie qui est apparue à Ella durant son coma, elle ne s'en remettra sûrement jamais mais n'abandonne pas pour autant, elle continue son combat contre ses démons. Allongée sur un sol froid, elle pleure, ses souvenirs de son long sommeil la hantent, elle a l'impression de ne pas être seule, elle s'endort avec des visions, une sensation d'être observée, que la mort l'attend, elle va venir la chercher, elle le sait mais ne peut rien faire face à ça, elle est emportée par les ténèbres.

Chaque nuit, les bruits de corbeaux sont présents, ils sont là, ses oiseaux qui l'ont tant fait souffrir, la mordaient chaque jour un peu plus, lui arrachant sa dignité petit à petit. Elle ne se laissa pas faire au début mais des jours, des mois sont passés et tout ce qui restait d'elle, c'était une Ella détruite, en lambeau, seule, entre la vie et la mort.

La nuit était une souffrance sans nom pour Ella, le jour elle retrouvait son masque montrant une joie de vivre. Même sa famille et ses amis ne savaient pas que tout cela était une façade, elle cachait ses véritables émotions et était en proie à un combat sans pareil dans son esprit.

Sa famille a dû prendre rendez-vous chez un psychologue à ses dix ans car son coma pouvait avoir des répercussions sur son esprit. Cependant elle n'a jamais rien montré et tout ce qu'elle disait à son psy était mensonge, elle ne voulait pas que les gens apprennent ce qui se cachait derrière son sourire forcé. Elle avait honte de ses cauchemars, d'elle-même. Durant quinze ans, elle a menti mais ses souffrances grandissaient chaque jour, elle était arrivée à un point de non-retour, impossible de cacher sa douleur.

Un jour, à son travail, les corbeaux lui sont apparus et tout ce qu'elle a pu faire face à ça, c'était de hurler avant de sombrer.