5h30, le réveil sonne.
Encore une journée de plus a passer masqué, muselé.
5h40, Maman rentre dans la chambre.
"T'est réveillé ?"
-Oui chef
-Ok, tu m'appelle pour le dej' alors.
-D'accord.
Tous les jours le même dialogue, et après, la meme routine : sortir du lit, attraper mon tas de fringues, s'habiller, se coiffer, galérer à faire un trait d'eye-liner correct.
Ensuite c'est toilette, brossage de dents et puis j'enfile mon masque, oui deja.
J'attrape un gâteau dans le placard, mon thermos de thé et je fuis avant d'avoir pu les regarder en face.
C'est comme ça tous les matins et pourtant c'est toujours différents, parfois le masque tombe une seconde, et je dois parler, parfois je saute des étapes, mais globalement ma vie n'est qu'une ronde infinie.
6h10, je marche jusqu'à l'arrêt de bus en cherchant dans mes playlist celle qui colle le plus à mon humeur actuelle.
6h16, je monte dans ce même bus, c'est parti pour 1h15 de torture définie à l'avance. Chaque jour la meme sentence.
7h00, plus que 30mn... "Met ton masque correctement, et demande leurs comment ils vont en arrivant"
7h30, "ne trébuche pas, ils se moqueraient"
Et la je me dirige vers eux, mes "Amis" je pourrais enlever les guillemets mais ce serais trop simple de les considérer comme ca sans aucune méfiance. Apres tout on te l'a trop faite a l'envers pour accepter si vite leur amitié.
"Wesh les bizu comment ça va ?"
-Tranquille et toi ?
-Ca passe. Haussement d'épaule, regard au loin, ça aussi c'est la routine.
7h40, la table dans la cour m'attends, je m'asseois dessus, sors mon thermos et me brûle la gorge en regardant l'entrée : Habituel.
Il n'est même plus la, cesse de guetter tu ne le verra pas.
A la place de le voir lui, je la vois elle, l'Autre, et tout dégringole. Mon masque vole en éclat, comme tous les jours.
De toute les malédictions de la Terre, je subis celle ci, et franchement j'aurais préféré me prendre une pluie de grenouille que de devoir revoir ce visage chaque jour de l'année.
La routine me tue.
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Le Masque De l'Innocence
Teen Fiction"5h30, le réveil sonne. Encore une journée de plus a passer masqué, muselé." - A 17 ans, Sasha a passé sa vie sous un masque. Quand la société se le voit imposé est-ce un soulagement ou une raison de plus de se cacher?
