[Kaneki Ken xR] Même si je t'aime

1.5K 28 16
                                    

Oeuvre originale: Tokyo Ghoul.

Spoilers: Oui.

Tout public.

Je t'avais menti. Lors de notre première rencontre. Je t'avais dit être humaine, mais c'était faux.

J'étais un monstre. Un de ceux que tu détestais tant. Un de ceux dont tu avais si peur.

Un de ceux que tu es devenu par la suite.

J'étais une goule. Et ce depuis ma naissance.

Toute ma vie, je l'ai passée à cacher ma véritable nature, à redouter de me faire tuer par un inspecteur, ou même par un des miens.

Toute ma vie, je l'ai vécue dans la peur. La peur que l'on découvre ce que je suis réellement. C'est pourquoi je ne me suis jamais attachée aux autres.

Car le monde entier était mon ennemi.

Tout a changé quand tu es entré dans ma vie.

Elle qui étais intégralement constituée de peur et de mensonges, elle s'est soudainement illuminée, depuis ce jour où tu m'as adressé la parole.

Je m'en souviendrai pour l'éternité.

Il faisait gris ce jour-là, et la pluie menaçait de tomber. Je m'étais donc réfugiée dans un petit café dont j'étais une habituée, en particulier à cause de ma nature. Ma nature monstrueuse.

Toutes les tables étaient prises, tout le monde redoutant l'orage qui allait bientôt s'abattre sur la ville. Je m'étais donc installée au comptoir, sur les chaises surélevées. J'attendait mon café, la seule nourriture humaine que je pouvais avaler sans risquer de me rendre malade, et tu es alors entré.

L'orage venait d'éclater, zébrant le ciel de ses éclairs rageurs. Tu étais trempé de la tête aux pieds. Tu étais perdu, ne sachant pas où tu venais d'atterrir. Sans doute t'étais-tu réfugié dans ce café totalement par hasard, surpris par l'orage.

Au moment où nos yeux se sont croisés, j'aurais juré sentir mon cœur s'arrêter de battre, le temps d'un soupir.

Tu avais des yeux magnifiques. D'un noir sombre. Tout comme tes cheveux. Des yeux dans lesquels j'aurais pu me perdre des heures durant.

Tu t'es alors avancé près de moi, demandant si la place était prise. J'ai alors secoué la tête, n'ayant plus aucune confiance en ma pauvre voix.

Très vite, alors que parler n'étais pas dans mes habitudes d'ordinaire, nous avons commencé à converser. Nous nous sommes revus, encore et encore, jusqu'à devenir amis.

J'étais aux anges. Tu étais le soleil dont j'avais besoin pour illuminer ma vie.

Tu étais celui dont j'étais tombée amoureuse. Mais je savais que je ne pourrais avoir plus de ta part. Je devais déjà m'estimer heureuse que tu m'adresses la parole, à moi, monstre que j'étais.

Mais tu n'en savais rien. Tu n'étais pas au courant de ma véritable nature. Car je ne voulais pas que tu partes. Je ne voulais pas que tu aies peur de moi.

Car cela m'aurait détruite.

J'avais donc pris soin de me fondre dans le décor, plus que jamais. Je mangeais la même nourriture que toi, pour ne pas que tu te doutes de quoi que ce soit. Avant d'aller la recracher aux toilettes, avant qu'elle ne me rende malade.

Je n'avais jamais été aussi bien qu'à tes côtés. Je me sentais revivre. Je me sentais à ma place.

Je me sentais humaine.

Mais la réalité nous rattrapa bien vite.

Tout s'enchaîna si rapidement, si rapidement que j'ai encore du mal à y croire aujourd'hui.

Ton accident avec Lize, au cours duquel tu faillis y laisser la vie.

Ta transformation en demi-goule.

Mon secret révélé, que tu avais fini par accepter avec le temps.

Notre amour naissant, qui s'épanouissait au fil des jours, des semaines et des mois.

La torture dont tu avais été victime, qui avait à jamais changé la personne que tu étais.

Mais je m'en foutais. Je t'aimais. Peut importe si tu changeais. Tu étais toujours le même pour moi, celui dont j'étais tombée amoureuse. Tes cheveux avaient beau avoir viré au blanc, tes yeux étaient toujours les mêmes.

Je t'avais suivi quand tu avais décidé de rejoindre Aogiri. J'étais restée à tes côtés, t'apportant tout l'amour que j'étais capable de donner.

Tout s'enchaîna très vite. L'attaque du café, la mort de Hide....

Pour enfin arriver à ce jour. Celui où tu perdis la vie.

J'étais détruite. J'aurai voulu te suivre dans la mort.

Plus rien ne valait le coup si tu n'étais pas là pour les contempler à mes côtés.

Mais une chose m'avait empêchée de te rejoindre.

Le fruit de notre amour. Qui grandissait là, dans mon ventre.

Un enfant. NOTRE enfant.

Qui grandira sans son père.

Condamné à se cacher toute sa vie, à craindre de se faire tuer à chaque seconde qui passait. A se méfier de tout être vivant sur cette terre.

Non.

Je ne laisserai pas cet enfant grandir ainsi. Je le protégerai, comme si tu étais encore là.

Je l'aimerai comme une mère aime son enfant.

Il ne sera pas seul.

Je m'en étais fait la promesse.

Alors pourquoi...?

Pourquoi?

Pourquoi suis-je à terre, dans cette ruelle étroite, à me vider doucement de mon sang? A sentir la vie quitter mon corps peu à peu?

Pourquoi est ce que je reconnais l'odeur de mon bourreau? Pourquoi me semble t-elle si familière?

Non... Mon enfant... Il m'attend à la maison, affamé, apeuré....

Je ne peux pas l'abandonner ainsi. Il a besoin de sa mère. Il a besoin...

Il a besoin de l'amour de ses parents.

Pourquoi? Pourquoi est ce que tu m'as fait ça? Pourquoi n'est-tu pas revenu vers moi, si tu étais toujours vivant?

Pourquoi m'avoir tant faite souffrir?

Je commence à voir flou. Ton visage, celui que j'ai tant aimé, celui qui habitait tout mes rêves et mes cauchemars, comment peut-il être aussi beau, encore maintenant?

Alors même qu'il est à l'origine de mon agonie?

Pourquoi ne me reconnaît-tu pas? A-tu oublié la femme que tu as aimée? A-tu oublié l'enfant que tu m'as laissé?

A-tu oublié que nous étions censés être une famille?

Je ne comprends pas. Si tu ne sais plus qui je suis, pourquoi pleures-tu, dans ce cas?

Pourquoi hurle-tu au-dessus de mon corps, devenant de plus en plus froid?

Comment peux-tu encore appeler mon nom...?

Je ne te pardonnerai pas.... Je ne pourrai te pardonner ce que tu m'as fait subir...

Je ne pourrai te pardonner d'avoir brisé notre famille.

Mais je sais aussi que je ne pourrai jamais m'empêcher de t'aimer. D'aimer ces yeux, ceux pour lesquels mon pauvre cœur bat encore aujourd'hui.

Mais pour combien de temps, encore...?

Hein?

Réponds-moi...

Kaneki.

Recueil De OS // X ReaderWhere stories live. Discover now