Prologue

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Je referme la poignée de commande sur laquelle j'étais en train de travailler et m'essuie le front d'un revers de main. Enfin terminé.
J'ai beau être confiante, je sens mon estomac se nouer. D'un signe de main, je demande à mon père de venir voir. Ferronnier reconnu, il est celui qui s'occupe officiellement des équipements tridimensionnels du bataillon d'exploration. Depuis mon plus jeune âge, il m'a tout transmit. Aujourd'hui, je veux lui prouver que je peux être une très bonne mécanicienne avec mes propres méthodes.

Curieux, il s'approche de mon plan de travail, saisit l'équipement d'une main et le caresse de l'autre. Il examine minutieusement toutes les courroies et réalise tout les tests nécessaires pendant que je trépigne d'impatience sur ma chaise.

Anna : Alors ? T'en penses quoi ?

Oliver : Pas mal.

Fière de moi, je souris jusqu'aux oreilles. Si Oliver vous dit que votre travail est « pas mal », c'est qu'il est excellent.

Il dépose l'attirail. En me levant, je lui donne une tape amicale sur l'épaule.

Anna : Un jour je deviendrai meilleure que toi ! m'exclamais-je.

Oliver : Tu es vraiment aussi têtue que ta mère.

Ah, ma mère. Morte en me donnant la vie, je ne l'a connaît que via les récits de mon père, mais je sais que c'était une femme admirable. J'aurai tant aimer la connaître. Un jour je reprendrais le flambeau de mon père et j'inventerai un équipement tridimensionnel révolutionnaire. J'espère que de là-haut, elle sera fière de moi.

J'aperçois un boulon traînant par terre et me baisse pour le ramasser. Qu'est-ce qu'il fait là celui là ? Je m'apprête à le poser sur la table mais me rend vite compte que la terre est en train de trembler. À l'extérieur, un bruit sourd se fait entendre. On ne tarde pas à tambouriner à notre porte. Mon paternel s'empresse d'aller ouvrir et c'est un inconnu complètement paniqué qui débarque dans la pièce. 

??? : Il faut que vous partiez tout de suite d'ici ! Les titans on pénétrés dans le mur Maria !

Pas plus tôt à t'il finit sa phrase qu'il repart précipitamment en courant.

Les titans ? Qui franchissent le mur ? C'est impossible ! Il fait une cinquantaine de mètres de hauteur !

Mon père, lui, ne prend pas cette annonce à la légère et m'attrape brusquement par mon tablier avant de me foutre dehors.

Oliver : Cours !

Mes pieds n'ont pas plutôt touchés le sol que je me fais bousculer par une horde de passants arrivant du mur Maria. Je me retourne et assiste à une scène effroyable. Un titan rouge et fumant à la taille démesurée est accroché au mur. Je tourne la tête à droite, puis à gauche, les titans sont partout. Plus atroces que dans toutes les histoires que l'ont a pu me raconter, ils déambulent autour des habitations attrapant les premiers humains qu'ils trouvent sur leur passage.

Complètement tétanisée par cette vision d'horreur, je sens mon père m'attraper et se mettre à courir. Je le suis tant bien que mal. Je trébuche plusieurs fois avant de réussir à avoir une allure un peu plus assurée. Le sol se met à trembler de nouveau. Je ne sais pas si c'est l'adrénaline mais les cris des gens derrière moi me semblent plus sourds, comme étouffés. Je me retourne et mon cœur rate un battement. Un titan nous surplombe de toute sa hauteur. Ses yeux sont exorbités et ses dents acérées se rapprochent dangereusement. Je vais mourir, pensais-je. ON va mourir !

Le monstre abaisse son énorme main vers nous. Je n'ai pas le temps de comprendre ce qu'il se passe que mon père saute pour s'y agripper. Qu'est-ce qu'il fait ?!
J'ai tellement peur que je ne sens plus mon propre corps. Je me stoppe net dans ma course et m'époumone.

Anna : Papa !!!

Olivier : Cours Anna ! Cours ! Il faut que tu restes en vie !

Complètement anesthésiée par la situation, je n'arrive même plus à réfléchir. Je regarde le titan approcher mon père de son ignoble bouche. Une personne me tire violement vers l'arrière.

     ??? : Anna, il faut pas rester là ! C'est trop tard ! Cours !

Je reconnais la vois de ma tante Josy. Qu'est-ce qu'elle fait là ? Elle vie au sein du mur Sina.
Au bord de l'effondrement, mes jambes se mettre à courir toutes seules.
Pleinement dans le déni, je ne me rend pas compte que c'est la dernière fois que je vois mon père. Dans ma course, j'entends un craquement d'os effroyable et on cœur se brise en mille morceaux.

Après ce qu'il me semble une éternité, nous arrivons aux abords du mur Rose. Mon corps entier me brûle mais grâce à ma tante je sais que j'ai évité le pire. Je ne sais comment, elle arrive à nous trouver une place dans le bateau qui sera notre salut. Lorsque mes fesses touchent le sol du navire, je sens mes émotions me revenir en rafale. Anéantie, mes larmes se déversent en flot continu. Je serre au creux de ma paume mon pendentif. Un cadeau de mon père. C'est tout ce qu'il me reste de lui. Ma tante enserre mon visage de ses mains et me force à la regarder.

Josy : Anna, la suite ne va pas être facile mais si tu vis avec moi, tu ne pourras pas exercer le métier de ton père.

Aujourd'hui il ne m'aura fallut que quelques minutes pour comprendre que mon rêve était idyllique et que l'humanité ne peut être sauvée. Je hoche sèchement la tête.

     Anna : Je ne veux plus de cette vie là.

Thunder - (LeviXOc)Onde histórias criam vida. Descubra agora