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Un doux os cette fois, sans prétention.

Benjamin était de nature souriante, il voulait rire le plus possible. Si rire était le propre de l'Homme, il était alors comblé dans sa vie. Il était aussi assez cultivé, curieux de tout, il aimait les gens et voyager. Il était peut-être un peu jaloux mais rien qui ne justifiait le fait qu'il soit toujours seul. Et il détestait ça, se sentir seul, il aurait tout donner pour ne plus l'être. Alors il enchaînait les sorties, il allait dans les bars, parfois même se lançait sur des sites de rencontres mais toutes ses tentatives n'étaient que des pierres jetées dans l'eau.

Il ne parvenait pas à tomber sur la bonne personne et pourtant son cercle de recherche était largement étendu, il ne s'intéressait pas seulement aux femmes après tout.

Cependant ces derniers mois, il avait accordé tout son temps à son meilleur ami. Pierre n'allait pas bien. Pas bien du tout. Il venait de se faire larguer par la femme de sa vie, du moins le pensait-il et il ne supportait pas la rupture, bien qu'elle remontait à quelques mois maintenant. Dès que son téléphone sonnait, Benjamin savait qui l'appelait et pourquoi. Si au début, il tentait de consoler son ami à distance, il ne prenait plus cette peine, il demandait simplement « à l'appartement ? » et il raccrochait. Il se levait parfois tard dans la nuit ou interrompait un tournage mais il aurait fait n'importe quoi pour que Pierre se sente un peu mieux.

Le soir où ce récit commence, Ben était fatigué et il rêvait d'une bonne nuit de sommeil. Il avait des migraines et des vertiges. Il devait absolument dormir, c'est d'ailleurs ce qu'il s'apprêtait à faire lorsque la sonnerie de son téléphone retentis. Il rejeta la tête en arrière, prit une profonde inspiration pleine de frustration et décrocha. C'était sans grande surprise, le blond. Bien vite, le sentiment de lassitude qui avait empli le brun fut remplacé par une réelle inquiétude. Pierre était sorti boire une bière fraîche dans un bar mais à l'heure actuelle, il était bourré et incapable d'indiquer au parisien où il se trouvait. Benjamin posait toutes les questions du monde à son ami sans qu'il ne puisse apporter aucune réponse utile. Il réfléchissait à toute allure en lui demandant par exemple, s'il était parti à pied de son appartement ou s'il avait prit son scooter. Il était à pied, plus important encore, il était toujours au pub.

-Pierre, donne le téléphone au barman.

-Mais Ben, imagine, il m'le rend pas.

-Fais moi confiance, il va te le rendre.

Pierre grommela un peu, mais finis par donner le combiné au barman. Le brun s'excusa et demanda où se trouvait son ami et s'il voulait bien garder un œil sur lui en attendant qu'il vienne le chercher. L'homme ne trouva rien à y redire.

Lorsque Ben arriva, il ne s'était passé qu'une petite demie-heure et pourtant, le blond se fraya un chemin parmi les gens pour le serrer dans ses bras, il ajouta quelque chose comme « enfin ! » mais le plus âgé ne pourrait pas le parier, il y avait bien trop de bruits. Il rendit son étreinte à son comparse et se dirigea vers le bar pour remercier le justicier anonyme de la soirée, qui ne resta pas son sauveur trop longtemps après lui avoir fourré dans les mains l'addition de Pierre. Un florilège d'insultes tournées vers le monde entier, et plus généralement l'injustice de sa vie se jouait en boucle dans sa tête alors qu'il tendait sa carte bleue à l'individu.

Le temps qu'on lui sorte un ticket (qu'il allait remettre soit au lorrain soit à Fred, parce qu'il était hors de question qu'il paye une telle somme), il observa un peu l'environnement qu'avait choisi le plus jeune pour sortir s'amuser. C'était un lieu assez accueillant en réalité, avec des décorations végétales et un style plutôt cosy. Des tentures drapées les murs en brique rouge et les luminaires projetaient une lumière douce mais forte, il y avait aussi des leds jaune entourant le comptoir, dans d'autres circonstances, il aurait vraiment apprécié cet endroit. Il retrouva son ami dehors, qui vomissait ses tripes dans une ruelle sombre et étroite juste en face de la terrasse. Il se précipita aux côtés de son ami et lui frotta le dos, comme si ce geste allait rendre ce moment plus agréable.

Moral Of The StoryWhere stories live. Discover now