Chapitre 18 : La forêt de Dean

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— Une surveillance du manoir Malefoy est nécessaire.

Il était tard, et un tiraillement de la cicatrice d'Harry l'avait informé d'un nouveau meurtre commis par Voldemort.

Harry avait alors demandé un entretien avec Dumbledore. S'il voulait limiter un maximum les dégâts causés par son rival, il devenait urgent de le stopper. Pour cela, il fallait finir la chasse aux Horcruxes, et donc s'approcher du manoir Malefoy.

Harry ne savait même pas si le journal s'y trouvait. Les chances pour cela étaient favorables, mais un coup de pouce était toujours le bienvenu.

Dumbledore le regarda de ses yeux bleus, un air suspicieux et perplexe sur le visage alors qu'il scannait son corps sous toutes les coutures, à la manière des rayons X. Son air devint plus grave, puis il expira doucement, comme s'il prenait une grande décision. D'instinct, Harry se redressa dans le siège moelleux qu'il occupait devant le bureau du directeur, et le liquide que contenait son verre se balança doucement dans le mouvement.

— Mr Verlaim... La seule chose qui m'empêche de vous renvoyer, c'est que les élèves vous adorent. Votre programme est à la hauteur des classes, pour une fois... Mais...

Il croisa ses mains sur son bureau.

— Mais vos informations sur Voldemort sont plutôt... Douteuses. Vous dites son nom, vous savez ses origines, vous savez où le trouver, vous disparaissez pour revenir euphorique. Je ne peux pas risquer la vie des membres de l'Ordre du Phénix pour un caprice. Et vous oubliez qu'ils ont déjà des tâches assignées, qu'ils ont des amis, des familles...

Harry soupira. À quelques mois de la fin de l'année scolaire, Dumbledore se confiait enfin, et il devrait répondre de ses actes. Dans un sursaut de désespoir, il tenta de faire valoir son point de vue.

— Le but initial de l'Ordre est de combattre – et vaincre – Voldemort. Ne pas s'en servir comme tel reviendrait à admettre la victoire de Voldemort, parce que personne ne voudra prendre les places que les membres de cette organisation occupent. Monsieur... (son air devint suppliant.) Vous avez été le professeur de Tom Jedusor. Vous savez de quoi il est capable. C'est vous qui l'avez informé du monde magique, à vous qu'il a confié être Fourchelangue, c'est à vous qu'il a dit vouloir être professeur, un mensonge des plus éhontés de sa part.

Il croisa ses jambes puis reprit :

— Mais vous ne lui avez jamais fait confiance. Quelques chose de remarquable, à en croire son visage d'ange de l'époque, et ses belles paroles.

Il prit une gorgée de Bièraubeurre pour se désaltérer. Il était temps de se dévoiler lui aussi en partie, d'arrêter de faire cavalier seul. De laisser un bout du passé échapper...

Dans l'expectative, Harry continua d'une voix plus rauque.

— Ce n'est pas le cas de tous les professeurs. Slughorn, à la fin de l'une de ses soirées, lui a donné des informations – il s'est laissé embobiné, comme l'idiot qu'il était, par une boîte d'ananas confits – sur les Horcruxes. Vous savez ce que ça signifie, n'est-ce pas ?

Ses yeux croisèrent ceux – remplis de crainte et de curiosité – de Dumbledore.

— Combien ? souffla-t-il.

— Il faut l'arrêter maintenant. Son but ultime était de sept Horcruxes. Un nombre magiquement puissant, la perfection même. Il en est actuellement à cinq. Le dernier est au manoir Malefoy.

Le directeur leva ses yeux au-dessus de ses lunettes pour le regarder yeux dans les yeux :

— Je convoquerai les membres d'ici une semaine. Je compte sur vous pour garder cela pour vous et ne pas affoler le château. Et nous trouverons une solution pour Slughorn. Le plus tôt sera le mieux.

Poudlard à l'appareilWhere stories live. Discover now