Chapitre 4 Partie 2

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- << Attends-moi ici un moment Sasori >>, répondit-il.

Celui-ci en imitant de façon exagérée l'accent que Sasuke avait tiré d'une enfance dans le sud profond.

- << Ne sors pas avant que ma fille ait rejoint sa chambre.Je n'aimerais pas qu'elle soit confrontée à un mec comme toi.>>

Son accent britanique cassant refit surface dans les derniers mots. Il faisait plus penser à Fagin dans Oliver ! qu'au prince Charles.

- Je ne vois pas en quoi cela à quoi que ce soit à voir avec moi, lui dis-je.

En haussent les épaules.

- Ce n'est pas moi qui ai été virée de la meute de Londres.Si Sasuke ne t'avait pas pris sous son aile, tu aurais vraiment été dans une situation délicate.
-C'est pas moi qu'a fait ça , grogna-t-il.

Je me retins de le corriger à grand-peine.

- Et si ,ça te concerne, vu que Sasuke m'a dit que c'était toi qui lui avais conseillé de ne pas mettre Sarada sur mon chemin.

Je n'avais aucun souvenir d'avoir jamais dit cela , mais il était possible que ce fût le cas. Je haussai de nouveau les épaules. Sasori était arrivé en ville trois mois auparavant, entouré d'un parfum de scandale. Trois viols avaient été commis dans son quartier à Londres, et la police s'intéressait à lui de très près. Qu'il ait été coupable ou non , en tout cas, son Alpha avait jugé utile de le soustraire à l'attention policière et l'avait envoyé à Sasuke .La police n'avait rassemblé aucune preuve contre lui, mais les viols avaient cessé après son départ. J'avais vérifié, Internet et bien utile,parfois.Je me souvenais avoir parlé à Sasuke ,et l'avoir dissuadé de laisser Sasori en présence de femmes vulnérables. Si j'avais évidemment Sarada à l'esprit en disant cela, il ne me semblait pourtant pas l'avoir explicitement mentionnée.

- Tu n'aimes pas les femmes , lui fis-je remarquer. Tu leur parles de manière grossière et agressive. Qu'est-ce que tu espérais ?
-Rentre chez toi Sasori, intervint une voix profonde.

Comme un tonneau de miel juste derrière mon dos. Nom d'un petit bonhomme, j'avais vraiment besoin de sommeil, étant donné la manière dont je laissais n'importe qui me surprendre, ces temps-ci.

-Oh Suigetsu ,lançai-je au premier lieutenant de Sasuke .

Celui-ci était grand, plus d'un mètre quatre-vingts. Sarada m'avais appris que sa mère était suédoise et que son père était japonais .Ils s'étaient rencontrés dans une université américaine où son père était élève ingénieur. Le métissage lui avait donné des trais particulièrement remarquable. Il avait l'air d'un mannequin ou d'une star du cinéma .Mais en fait c'était un brillant ingénieur qui travaillait sur un projet gouvernemental confidentiel aux Laboratoires du Nord-Ouest Pacifique.


Je ne le connaissais pas très bien, mais il ressemblait à l'un de ces profs d'université éminemment respectables. Je préférais l'avoir lui plutôt que Sasori derrière mon dos ,mais je n'appréciais que peu de me retrouver en sandwich entre deux loups-garous.Je me déplaçai donc légèrement afin qu'ils soient tous les deux dans mon champ de vision.

-Hinata , répondit-il .

En m'adressant un signe de la tête sans quitter Sasori du regard.

- Sasuke a remarqué que tu avais disparu et m'a envoyé te chercher.

Voyant que Sasori ne répondait pas , il continua.

-Ne fais pas le con.ça n'est pas le moment.

Sasori fit la moue,puis décocha un sourire qui métamorphosa son visage, en cet instant ,il ressemblait à un charmant gamin.

-Pas de lézard.Je souhaitais juste bonne nuit à une femme charmante. Bonne nuit douce Hinata . Fait de beaux rêves ,avec moi dedans.

J'avais déjà ouvert la bouche pour répliquer de fort peu gracieuse manière ,mais Suigetsu me fit signe de la fermer. Si javais eu une bonne répartie en tête,ça ne m'aurait pas empêcher de la sortir ,mais vu que ce n'était pas le cas, je décidai de me taire.

Suigetsu attendit que Sasori se soit éloigné et dit brusquement.

-Bonne nuit Hinata, ferme ta porte à clé.

Puis il repartit en direction de la maison de Sasuke.

Entre le loup mort et le souhait de beaux rêves de Sasori, j'imagine que j'aurais dû cauchemarder toute la nuit, mais en fait mon sommeil fut profond et sans rêves, en tout cas je ne m'en souvins pas. Je dormais avec la radio allumée , parce que sinon avec mon ouïe , je ne faisais que somnoler toute la nuit. J'avais essayé les boules Quilès ,mais elles bloquaient un peu trop les sons extérieurs pour ma tranquillité d'esprit. Alors je mettais de la musique en sourdine pour noyer les sons ordinaires de la nuit et m'étais convaincue qu'un bruit plus fort réussirait à me réveiller. Et en effet, quelque chose me réveilla à peu près une heure avant la sonnerie de mon réveil .J'éteignis la radio et tendis l'oreille, mais tout ce que j'entendis, ce fut le moteur étouffé d'une Chevrolet 350 s'éloignant.

J'allais me rendormir ,mais Médée avait détecté que j'étais réveillée et elle commença ç miauler pour que je la laisse sortir. Elle ne miaulait pas très fort mais avec une persistance insupportable. Je décidai que sa pénitence la suite du message de Sasuke avait été assez longue , et que la laisser sortir ne serait pas pris comme une provocation par mon voisin. Cela me permettrait en autre de rattraper mon retard de sommeil en paix. A contrecœur, je sortis donc de mon lit tout chaud, enfilai un jean et un tee-shirt. Ravie d'avoir accompli sa mission de me faire lever Médée se frotta à mes mollets et me fit plusieurs fois trébucher dans ma traversée instable du salon. Je bâillai en tournant la poignée de la porte d'entrée, qui refusa de s'ouvrir. Quelque chose l'empêchait de bouger.

Je poussai un soupir exaspéré et donnai un coup d'épaule au battant, ne réussissant ç l'ouvrir que de quelques centimètres, ce qui était amplement assez pour que je puisse sentir ce qui m'attendait derrière la porte, La mort.

Soudain parfaitement alerte, je refermai la porte à clé. J'avais senti autre chose, mais je ne voulais pas me l'avouer. Je courus jusqu'à ma chambre, enfilai une paire de chaussures et ouvris le coffre où je gardai mes armes .J'y attrapai mon SIG 9 mm,y mis des balles en argent et le glissai dans ma ceinture. Il était froid et inconfortable sur ma peau nue ,mais rassurant ,même si ça n'était pas suffisant. Je n'avais jamais tiré sur autre chose que des cibles en carton. Je ne chassais qu'à quatre pattes. Mon père adoptif, lui-même un loup-garou, avait insisté pour que j'apprenne à tirer et à fabriquer mes propres balles en argent.


Si je me retrouvais embringuée dans des histoires de loups-garous et après la nuit dernière , on pouvait déduire aisément que c'était le cas, il me fallait un plus gros calibre. Je décrochai mon .444 Marlin. C'était un fusil relativement court et petit ,enfin jusqu'à ce que l'on regarde vraiment la taille du canon.Les balles en argent, de la taille, d'un bâton de rouge à lèvres, m'offraient la garantie que même un loup-garou s'apercevrait avoir été touché, en tout cas, c'était ce que m'assurait mon père adoptif. Ou il ne s'en apercevrait pas du tout , vu qu'il serait mort, continuait-il en souriant d'un air entendu. C'est à lui qu'appartenait le Marlin. Le fusil constituait une présence réconfortante à mes côté alors que j'ouvrais la porte de derrière et me glissais dehors. L'aube approchait , mais il faisait encore froid ,et il n'y avait pas un souffle de vant.J'inspirai profondément et l'odeur incontestable et définitive de la mort me remplit les narines.

Je vis le cadavre qui bloquait ma porte dès que je tournai au coin de ma caravane. Il était sur le ventre, mais mon odorat me permit de l'identifier , j'avais déjà deviné de qui il s'agissait en le sentant la première fois. Ceux qui l'avaient abandonné là avaient été particulièrement silencieux pour réussir à ne pas me réveiller avant qu'ils s'éloignent en voiture. Il n'y avait plus personne dans les environs, maintenant, à part Kimimaro et moi.

Je retournai le corps,et sentis sa chaleur résiduelle sur mes doigts.Elle avait fait fondre le givre qui recouvrait le reste du porche. Son odeur évoquait la maison de Sasuke un mélange de feu de bois et de la bombe désodorisante particulièrement agressive qu'utilisait sa femme de ménage. En revanche , rien ne me disait qui était responsable de la mort de Kimimaro et de son abandon devant ma porte en guise d'avertissement. Je m'assis sur le bois couvert de givre du porche, posai le fusil à côté de moi et touchai doucement ses cheveux. Je ne l'avais pas connu assez longtemps pour m'attacher réellement à lui, mais le peu que j'en avais vu m'avait touchée. Je me levai précipitamment , le fusil à la main en entendant un crissement de pneus , et vis un 4x4 sombre s'éloigner précipitamment de la maison de Sasuke ,comme si tous les diables de l'enfer étaient à ses trousses. Dans la semi-pénombre, je ne pus déterminer la couleur exacte du véhicule , il aurait pu aussi bien être , noir, bleu marine, ou vert foncé .Cela aurait même pu être exactement le même que celui des salopards que j'avais affrontés la veille au soir au garage.


Je suis totalement nulle pour reconnaître les différents modèles de voiture récentes. Je ne sais pas pourquoi il me fallut tant de temps pour comprendre que si le corps de Kimimaro se trouvait sur mon seuil, c'était probablement parce que quelque chose n'allait pas chez Sasuke .J'abandonnai le défunt dans l'espoir d'être utile aux survivants et courus à travers le jardin, le fusil sous le bras. La maison de Sasuke brillait de tous ses feux comme un sapin de Noël. A part lors d'occasions spéciales, ça n'était jamais le cas. Les  loups-garou comme les changeurs voient très bien dans le noir. Je sautai par-dessus la clôture en m'appuyant sur l'un des poteaux et en gardant le fusil éloigné de moi. J'avais mis la sécurité, mais l'enlevai aussitôt arrivée sur le terrain de Sasuke.

Je serais entrée par la porte de service si je n'avais pas entendu un vacarme assourdissant venant de l'avant de la maison. Je changeai donc de direction et arrivait au coin de la demeure juste à temps pour voir un canapé atterrir à moitié dans le massifs de fleurs, après avoir été visiblement propulsé à travers la baie vitrée du séjour. Contrairement à celui que j'avais tué la veille au soir, les loups-garous sont en général très discrets lors de leurs combats. C'est une question de survie. Ce n'est que parce que la fenêtre était cassée et la porte d'entrée grande ouverte que je pus entendre des grognement. Je marmonnai les insultes que je réservais en général aux boulons rouillés et aux pièces détachées de mauvaise qualité pour me donner du courage dans ma course. Seigneur priai-je de tout mon cœur en grimpant les marches du porche, faites que rien de grave ne soit arrivé à Sasuke et Sarada .

Le cœur au bord des lèvres et le fusil prêt à l'action , j'hésitai un instant une fois la porte franchie. Mes halètements dus aussi bien à l'angoisse qu'à l'épuisement m'empêchaient d'entendre d'où venaient les bruits de combat. La violence semblait s'être concentrée dans le salon au haut plafond qui donnait sur le hall d'entrée. Le tapis berbère blanc était au-delà de tout sauvetage et l'on avait réduit l'une des chaises en miettes en la jetant contre le mur, qui avait souffert aussi, le sol était recouvert de plâtre. Des échardes de verre parsemaient le tapis ,mais ils ne venaient pas de la fenêtre , dont les morceaux avaient pour la plupart atterri à l'extérieur. Il semblait que quelqu'un ait abattu u miroir mural sur la tête de son adversaire. Le loup-garou, ou plutôt la louve-garou, était encore là et je vis un gros morceaux de miroir fiché dans son dos. Je ne savais pas qui elle était, Sasuke n'avait que trois femelles dans sa meute et je les connaissais toutes .Elle était assez proche de la mort pour ne pas poser de problème dans l'immédiat, je ne fis donc pas attention à elle. Je découvris un deuxième loup-garou sous la causeuse de Sasuke .J'adorais le taquiner à ce propos , lui demandant s'il causait souvent à ses loups sur ce canapé. De toute façon il faudrait qu'il en rachète une nouvelle , la structure en bois s'était brisée, traversant les coussins moelleux. Le loup-garou gisait face contre terre , ou plutôt poitrine contre terre , sa tête ayant été retournée à cent quatre-vingts degrés, ses yeux vitreux me regardant d'un air accusateur.


Je trébuchai sur une paire de menottes aux bracelets tordus, Elles n'étaient ni en acier ni en aluminium mais dans une sorte d'alliage à base d'argent. Soit elles avaient été conçues spécialement pour immobiliser un Loup-Garou ,soit le catalogue de certain sex-shops SM proposait des produits sacrément luxueux. On avait dû les utiliser sur Sasuke ,Il n'aurait jamais permis que l'on amène un loup nécessitant d'être attaché en présence de Sarada.


La bagarre semblait continuer dans la salle à manger à l'arrière de la maison. Je longeait rapidement les murs faisant crisser le verre brisé sous mes semelles, et m'arrêtai juste au coin du salon, dans un maelström de vibration et de craquements de bois. Je jetai un coup d'œil précautionneux de l'autre côté du mur , mais ma discrétion était superflue . Les deux Loups-Garous étaient trop occupés à se battre pour me prêter la moindre attention.

La salle à manger de Sasuke était vaste et ses portes-fenêtres s'ouvraient sur une roseraie. Le sol était revêtu de parquet en chêne massif. Son ex-femme avait choisi une gigantesque table de banquet assortie au sol. Elle se trouvait actuellement incrustée dans le mur opposé , les pieds en l'air , à peu près à un mètre du sol . La façade du buffet assorti avait été réduit en miettes, comme si quelqu'un y avait envoyé un objet particulièrement lourd et imposant .Au milieu des décombres se trouvait un vaste espace dégagé où combattaient les loups-garous. J'eus d'abord le souffle coupé en voyant à quel point leurs mouvement étaient fluides et gracieux. Malgré leur taille imposante , les loups-garous ressemblent plus à leurs cousins sauvage qu'aux mastiffs ou aux saint-bernards, au poids comparable. Leur course est remplie d'une grâce , silencieuse et mortelle . Mais leur spécialité , c'est surtout le combat , et ils étaient d'une beauté époustouflante lorsqu'ils se battaient.

L'appel  de la Lune  🌕  (Tome 1 )Where stories live. Discover now