je suis fatiguée de tenter,
fatiguée d’attendre et d’espérer.
fatiguée de faire et de créer,
je m’en mangerais le cerveau
pour tout arrêter.
je balance mon téléphone au sol,
ne crains pas la casse,
forme du désespoir,
filme ma carcasse.
Fille de mon père, et fille de ma mère,
Et sœur de mes sœurs, et sœur de mon frère,
Désillusionnée à coups de pieds,
Que la vie a-t-elle un goût amer!
dépouillée de mes sens,
je ne peux plus faire aucun lien,
tout est dépourvu de sens,
alors je vous concède mon chagrin.
que le monde brûle sous mes pieds
deux fois plus qu’en ce début d’année,
il lui reste bien des millénaires à traverser
sous la chaleur qu’il a damné.
comment pourrais-je avoir
l’élan de transmettre la vie,
lorsque je m’attelle à combattre
les propres névroses?
le chaos est si beau, vu d’en haut.
protégé par un dôme cassable,
qui semple pourtant insaisissable.
le chaos est si beau vu d’en haut,
que j’ai presque envie de m’y mêler
à cette lutte intarissable,
jusqu’à ce que je réalise que j’y suis née.