Mon coeur est en train de se transformer en marshmallow fondu

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«Je n'aime pas l'amour.»
«Je n'aime pas les contacts physiques.»
«Ça me dégoûte»
Voilà ce qu'elle se disait, il y avait à peine une semaine. Comment avait-elle pu changer à ce point ?
Ses amis, inquiets, lui envoyaient régulièrement des messages : "tu vas bien ?", "ça va" ou encore "ou est passée notre May ? O_o".
Oh... Oui ! Qu'elle allait bien. Très bien.
Elle était amoureuse.
Malheureusement pour elle, elle ne l'avait jamais rencontré. Un ami d'amis, autre lycée... Et avec le confinement, ce n'étaient pas les choses qui s'arrangeaient. Mais elle allait le voir ! Du moins, elle l'espérait.
Elle était à l'arrêt de bus. Ses cheveux cheveux, trempés, étaient attachés en un chignon désordonné et lâchaient de temps à autre une gouttelette qui perlait sur sa nuque. Ses lunettes, embués, siégeaient dans l'une de ses main. Avec le masque, le froid, la jeune fille n'y voyait vraiment rien. Tant qu'elle devait plisser les yeux pour distinguer les lignes de son téléphone portable.
Un nouveau message.
La jeune fille frissonna. Elle détestait l'hiver. Le froid constant, la pluie, la neige... Et tout ce que cela implique : la soupe de potimarron, Noël, les batailles de boules de neige, des vêtements chauds... Elle aimerait tant passer sa vie en été.
C'était lui. Celui qu'elle aimait.
Il lui annonçait qu'il avait un truc à lui dire et lui demandait à se voir.
Se voir, bien sûr qu'elle le voulait ! Son bus passait dans une bonne vingtaine de minutes, ce n'était pas le temps qui lui manquait.
Elle lui indiqua sa position et le jeune homme ne tarda pas à arriver.
- Salut ! Lui lança-t-il, enthousiaste.
- Salut...
Elle passa la main dans ses cheveux déjà attachée puis tapa gentiment de son poignet ses cuisses. Elle baissa la tête et se mit à fixer le sol.
- Tu voulais me dire quelque chose... ?
- Baisse pas la tête comme ça, j'ai l'impression de te faire peur ! Se plaint-il.
Elle releva la tête et lui adressa un sourire, gênée.
- Désolé... Faut croire que je suis plutôt timide en vrai...
- Je trouve ça mignon, dit il en souriant.
La jeune fille rougit. Si elle avait été en beurre, à coup sûr, elle aurait fondu. Heureusement pour elle, ce n'était pas le cas. Aussi, elle pu rapidement reprendre ses esprits et répondre :
- Je sais, je sais.
Les deux adolescents rirent gentiment.
- Qu'est ce que tu avais à me dire ? Reprit-elle avec un peu plus d'assurance.
- Je voulait juste te voir, répondit il souriant de plus belle.
Ce garçon avait vraiment un talent pour faire chavirer son cœur. Son cerveau lui hurlait «Reprends toi... Reprend toi !». Ce n'était pas d'un franc succès.
- Hmmm... Marmonna-t-elle avec un sourire en coin.
Le lycéen se gratta timidement la nuque. Ce qui n'eut l'effet que d'accentuer ce qu'elle ressentait déjà : une insatiable envie de lui sauter dans les bras. Mais elle allait éviter car... Elle ne savait même pas comment s'y prendre.
- En fait... C'est compliqué... Commença-t-il.
- T'inquiète, lui dit elle avec un sourire compatissant.
- Je...
Elle croisa son regard.
- Tu... ?
Le brun baissa la tête et fixa ses chaussures comme si un crabe allait miraculeusement en sortir.
- C'est compliqué... !
- Je n'en doute pas, rit-elle.
Elle regarda le garçon encore plus intensément.
- Allez ! Lâche le morceau !
- Je t'aime.
La jeune fille était si rouge qu'on aurait pu comparer sa couleur avec celle d'un piment.  Elle articula difficilement.
- Vraiment ?
L'adolescent soutint son regard.
- Je sais que tu n'es pas prête... Je ne suis même pas sûre que ça soit réciproque mais oui... Vraiment. Je sais que tu n'aimes pas ça...
Ses yeux commencèrent a briller.
La lycéenne bredouilla.
- Non... En fait, je...
- Soit honnête, s'il te plaît... Je sais que c'est mort.
- Non !
Cette fois elle le cria.
- Non, reprit-elle calmement. Je... Je t'aime aussi.
- Sincèrement... ?
- Arg. Oui sincèrement ! Mais si tu continues  comme ça, ça va pas le faire. Mon cœur est en train de se transformer en marshmallow fondu !
Les deux lycéen rirent niaisement.
- Steven... Avec toi, je suis prête à essayer.
- Je peux te faire un câlin ?
- Seulement si tu m'apprends.
- Alors je vais t'apprendre. T'apprendre à aimer.
Il la serra dans ses bras, pris ses petites mains et les  posa sur sa nuque. Et ils restèrent comme ça, aussi longtemps que le temps leur permettait.
Sous cette étreinte douce et chaude, il n'y avait plus que leur amour qui comptait.

May.

Mon cœur est en train de se transformer en marshmallow fonduOù les histoires vivent. Découvrez maintenant