Mon cœur bât aussi vite que les ailes d'un colibri

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La jeune fille aurait aimé que ce moment dure pour l'éternité. Malheureusement, au bout de quelques minutes à peine, elle fut contrainte de se défaire de lui.
Elle monta donc dans le transport en commun, lui adressant un dernier signe de la main. Elle s'assis sur le premier fauteuil libre qui s'offrait à elle, et le regarda à travers la vitre jusqu'à ce qu'il disparaisse de son champ de vision.
Elle était si heureuse, et triste en même temps. Il lui avait avoué ses sentiments, elle aussi, il l'avait même serrée dans ses bras. Mais ce moment fut bien trop court, et cela la rendait profondément triste.
Si seulement elle avait pu rester contre lui quelque minutes de plus, sentir ses bras l'enrouler délicatement. Profiter quelques instants de sa présence.
Plusieurs questions lui procurèrent l'esprit. Qu'étaient-ils désormais ?
Formaient-ils un couple ?
L'adolescente n'en savait trop rien.
Elle fit comme à son habitude : devoirs, piano, lecture et bien sûr, elle lui parla durant un bon morceau de la nuit.
Ils parlèrent de tout, et de rien, se racontèrent leur vie et... Se fixèrent un rendez vous, ou comme certains le disent : un date.
La lycéenne ne voyait pas les choses sous cet angle. Elle voyait ça plutôt comme une occasion de se revoir. Indéniablement, il lui manquait et elle aussi.
Elle se demandait comment elle devait se préparer. Dans les films, ils portent toujours des tenues extravagante pour impressionner leur partenaire. Elle bien sûr, elle trouvait ça ridicule et franchement cul-cul.
Elle se décida donc de faire simple : un jean, un t-shirt et son pull préféré.
Une heure passa, son stress commençait à atteindre son apogée, son cerveau imaginait mille différents scénarios et se posait tout autant de questions.
Allaient ils s'embrasser ?
Elle n'était pas prête pour se genre de chose.
Mais si lui le voulait ?
Allait-il lui en vouloir ?
Et si finalement le courant ne passait pas, qu'en adviendrait-il de leur relation ?
Mais surtout... Était-elle sûre de l'aimer ?
Elle ne voulait ni le décevoir ni lui faire de la peine.
Elle réfléchit un instant.
Oui. Elle l'aimait. Plus que tout.
Elle se détacha de ses pensée et se rendit à la salle de bain. Contre le mur opposé à la fenêtre se dressait un lavabo blanc et un large miroir.
La jeune fille se brossa les dents, même si elle ne comptait pas l'embrasser, il était hors de question qu'elle sente mauvais. Et puis... Elle tenait à son hygiène.
Elle s'attacha une partie de sa chevelure châtain en une demi-queue tout en prenant soin d'oublier une mèche sur le devant.
Pas de maquillage ou d'autre soin, elle n'y voyait aucun intérêt si ce n'est que se formater à l'idée stéréotypée de la beauté. Et pour elle s'était hors de question.
Comme si elle, elle aimait les hommes musclés, bruns et ténébreux.
Ce cliché du bad boy dont l'héroïne "canon" pourtant banale tombe amoureuse.
Pour elle, le plus important se résumait dans l'intellect. Quelqu'un avec de la conversation, qui la fasse rire, sans pour autant faire le pitre, qui la fasse se sentir unique et importante.
Bien sûr, elle avait quelques petits fantasmes, comme tout le monde, mais si sa personnalité l'avait fait tomber amoureuse, son physique lui semblait bien superflu et de toute manière, elle l'avait trouvé magnifique.
Elle n'avait beau l'avoir vu qu'une seule fois, elle pouvait affirmer qu'elle aimait tout chez lui. L'expression de ses yeux, les différente intonations de sa voix, son humour quoique douteux... Et bien d'autres choses encore.
Fin prête, elle souhaita au revoir à sa mère et sorti de la maison. Le temps était toujours aussi humide, mais la pluie avait cessé de tomber.
Elle mit ses écouteurs dans les oreilles et la musique commença. C'était une musique triste, nostalgique mais entraînante qui lui donna le courage nécessaire à cette journée. À nouveau, elle prit les transports en commun, plus écologiques et qui évitaient à ses parents un aller retour inutile.
À l'arrêt du château, elle descendit et... Le vit.
Tête baissée, il semblait tapoter sur son écran de téléphone.
« Je vais le laisser finir », pensa-t-elle
Alors, elle s'approcha lentement de lui et attendit patiemment qu'il relève la tête en souriant.
- Salut !
- Salut...
Il se gratta la nuque. Elle l'avait déjà vu le faire auparavant et cela avait toujours l'effet de faire valser son cœur.
- J'adore quand tu fais ça, rit elle, je trouve ça meugnon...
- Vraiment ? S'interrogea-t-il, je le ferais plus souvent alors.
Il sourit de toute ses dents. Awn, il avait le même sourire que Fitz Vacker, digne d'une pub de dentifrice pour reprendre les mots de l'un de ses amis.
Un ange passa.
Puis un deuxième...
Ce silence, ce n'était pas un silence que l'on aurait pu qualifier de gênant, elle le trouvait même agréable. Qu'y avait il de mal à cela : prendre le temps de profiter de la présence de l'autre, tout simplement. Car les choses les plus simples sont souvent les plus belles. Leur regards se croisèrent, et se détournèrent aussitôt gênés.
Le jeune homme combla finalement le silence.
- Je peux avoir un câlin ?
- Nion !
- Quoi ? S'exclama-il déçu, mais... Pourquoi...?
Ses yeux brillaient. Elle le prit dans ses bras et se colla à lui.
- Je rigolais banane, murmura la lycéenne.
Il se dégagea.
- Je suis une banane ?
- Oui...?
- Je te boude.
La jeune fille rit. Tu sais, par messages encore, je peux y croire mais ici... Tu n'es pas crédible.
- ...
- Ok ! J'avoue monsieur le procureur. Je vous ai menti. En réalité, vous êtes un lichi.
- Tu dis ça parce-que...
Elle le coupa net.
- Non !
- Hmmm...
Et ils s'enlacèrent à nouveau. La sensation de ce corps chaud contre le sien fit s'envoler les milliers de papillons qu'elle avait dans le ventre. Elle ferma les yeux, sourit et repris la parole.
- Dis...
- Hmm...
- Je t'aime.
- Je t'aime aussi.
Elle rouvrir les yeux et leva la tête.
- Tu penses qu'on est quoi maintenant ? Demanda-t-elle.
- Je ne sais pas...
L'adolescent la serra encore un peu avant de se défaire complètement de l'étreinte.
Il prit ses deux mains et dit peu sûr de lui.
- Accepterais tu d'être ma petite amie ?
Des étoiles filantes traversèrent la prunelle de ses yeux.
- Alors... Mon cœur bat aussi vite que les ailes d'un colibri. Difficile de réfléchir.
- Hmmm...
- Je te fais marcher, bien sûr que oui !!!
Ils sourient niaisement et se prirent par la main.
- Allez ! S'exclama le brun, on va profiter de cette journée.
Et ils marchèrent main dans la main, l'avenir devant eux.

May.

Mon cœur est en train de se transformer en marshmallow fonduOù les histoires vivent. Découvrez maintenant