Retrouvailles Macabres.

14.

Lorsque j'ouvre les yeux, en prenant conscience que je suis blottie contre le corps d'Eden, je comprend rapidement que nous nous sommes endormie après notre petite activité. Activité, qui en y repensant me fait doucement sourire. Tout a toujours été très naturel avec Eden, lors de nos rapport. Même lors de notre première fois à toute les deux, d'ailleurs. Évidemment, contrairement à aujourd'hui, nous étions bien plus maladroites à l'époque, néanmoins, j'en garde un merveilleux souvenir. Et rien que le fait de redécouvrir la passion qu'il peut y avoir entre nos deux corps me fait penser que jamais, je n'aurais pu retrouver cette sensation avec quelqu'un d'autre. Il n'y a qu'auprès d'Eden que je ressens tout ça.

Ses baisers, ses caresses, sa douceur, son assurance et sa bienveillance sont de choses qui m'ont manqués et que je suis heureuse d'avoir pu retrouver et surtout, dont je ne veux plus jamais être privée. Inconsciemment, en imaginant être à nouveau séparée d'Eden, je me blottie un peu plus contre le corps endormi à mes côtés comme si d'un moment à l'autre, il pouvait disparaître.

Mais alors que je profite de ce contact rassurant, je sens Eden commencer à remuer contre moi quand finalement, ses lèvres viennent se poser très délicatement sur mon front.

- J'ai l'impression d'avoir fais un bond dans le temps...

- Comment ça ? Demandé-je doucement en m'écartant légèrement pour voir le visage de mon premier amour.

- Toi et moi, dans ma chambre d'ado...

En comprenant qu'elle fait allusion à notre première fois, un sourire nostalgique vient instantanément étirer mes lèvres. C'est vrai qu'en y réfléchissant bien, la situation est assez cocasse, surtout quand je remarque que la pièce n'a pas changé depuis. Les trophées de hockey sur glace d'Eden sont toujours à leurs places, tout comme les posters de ses joueurs préférés qui ornent les murs foncés de la chambre.

- Moi, je trouve ça plutôt romantique... Lui dis-je doucement, en glissant une main contre sa joue avant de déposer un baiser sur ses lèvres.

Baiser, qu'Eden intensifier aussitôt en faisant pression de sa main dans le creux de mes reins pour me pousser à me coller un peu plus à son corps à moitié nu. Mais alors que je me laisse complètement aller, un éclair de lucidité me travers et je m'écarte précipitamment des lèvres de ma brune. Cette dernière fronce les sourcils face à mon attitude.

- Qu'est ce qu'il y'a ?

- Quelle heure est-il ? Paniqué-je, en attrapant le poignet d'Eden qui porte toujours sa montre.

Réalisant qu'il est déjà dix-huit heures, je m'affole et sors du lit d'un bond, en laissant Eden dans l'incompréhension.

- Mais Lia, qu'est ce que tu...

- Le dîner, Eden ! M'exclamé-je, en essayant d'enfiler mon pantalon maladroitement.

- Oh, merde ! Grimace-t-elle.

À la hâte, je finis de m'habiller. J'avais promis à ma mère de l'aider à tout préparer pour ce soir. Elle va me trucider ! Moi qui voulais que tout soit parfait pour ce dîner, afin que mon annonce se passe pour le mieux, ça risque de se compliquer si ma mère est déjà contrariée. En plus, je dois encore prendre une douche et me changer, c'est un catastrophe.

Sans perdre un minute de plus, je récupère le reste de mes affaires, avant d'embrasser rapidement Eden - qui est toujours assise dans son lit- , en la suppliant de ne pas être en retard, pour éviter d'aggraver notre cas. Elle ne manque pas de s'amuser de mon comportement, en me promettant, néanmoins de ne pas l'être et en me souhaitant bon courage pour ma probable confrontation avec ma mère...