Chapitre 14

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Dinner at eight was okay
Before the toast full of blames
It was great until those old magazines
Got us started up again
Actually it was probably me again
Why is it so
That I've always been the one who must go
That I've always been the one told to flee
When it fact you were the one long ago
Actually in the drifting white snow
You left me
Dinner at 8 ~ Keane

Nathaniel

Je savais que je regardais jalousement sa famille mais je ne pouvais pas faire autrement.
Combien serais-je prêt à donner pour avoir ce qu'elle a ?
Tout.

June évitait mon regard comme s'il le brûlait, et je commençais à trouver cela agaçant.
J'ignorais comment j'allais pouvoir tenir une soirée entière dans cette espèce de remake pathétique de la petite maison dans la prairie.
Ses parents, bien que gentils, étaient complètement à côté de la plaque à vouloir jouer la petite famille modèle qui s'entendent avec leurs gentils voisins.
Et sa sœur ... disons que c'était une enfant. J'ai horreur des enfants. Surtout que celle là était plutôt collante.
Elle s'était précipité sur la chaise à mes côtés à table et papillonnait des yeux chaque fois qu'elle regardait dans ma direction.
- Nate ?
Je repris soudain contact avec la réalité.
Tous les regards étaient fixés sur moi.
- Heum ... je me raclais la gorge, excusez moi j'étais perdu dans mes pensées. Vous disiez ?
- Mr Parker te demandait si tu aimais le football, expliqua mon frère.
- Oui j'aime ça, répondis-je en abrégeant au possible ma réponse.
Mon frère me foudroya du regard.
- Il veut dire qu'il adore ça, il fait parti de l'équipe du lycée et pourrait être quarterback s'il prenait ça un peu plus au sérieux.
Et voilà. Des reproches dès l'entrée.
Il ne pouvait pas s'en empêcher c'était plus fort que lui ...
Le père de June me regarda.
- C'est dommage mon grand. Le premier match de la saison est vendredi non ?
J'hochais la tête avant de jeter un coup d'œil à Carter.
Il écarquilla les yeux.
Il avait oublié.
- Ça te dérangerais si nous y assistions ?
Cela fait vraiment trop longtemps que je n'ai pas assisté à un match en direct.
- Non bien sûr vous êtes le bienvenu. Mais vous risquez d'être déçu, ce n'est qu'un match entre lycéens, nous ne sommes pas pro.
- Pas encore, mais ça viendra peut être.
Le père de June plaçait de trop grands espoirs en moi.
J'avais l'habitude que les gens attendent le strict minimum de moi y compris mon frère.
- Et si nous passions au plat ? se réjouit Mme Parker.
June se leva et l'accompagna dans la cuisine.
Elle revinrent avec un énorme plat de poulet rôti accompagné de pommes de terres et de légumes.
Je mangeais comme quatre, engloutissant ma portion en cinq minutes.
Mes papilles gustatives n'avaient rien mangé de tel depuis ... depuis ma mère à vrai dire.
Ma tante essayait de nous faire manger équilibré et de nous concocter de bons petits plats, mais c'était impossible à cause de lui.
La plupart du temps le frigo était à moitié vide ou rempli de bière.
Je secouais la tête, tentant de reprendre le fil du dîner.
- À vrai dire, nous nous sommes dit que c'était l'endroit idéal pour un nouveau départ, expliquait Mme Parker.
- J'ai été licencié de mon ancien travail et June avait quelque problèmes dans son ancien lycée. C'était ce qu'il y avait de mieux à faire, continua Mr Parker.
La jeune fille baissa les yeux sur son assiette.
Des problèmes ?
Je l'imaginais mal ayant des problèmes. Elle semblait tellement ... heureuse ?
Mais peut être m'étais-je trompé. Elle n'était peut être pas aussi lisse qu'elle en avait l'air.
- Je comprends tout à fait. Nathaniel et moi avons grandi ici. Nous sommes vraiment attaché à cette petite ville. Vous avez choisi le bon endroit.
- Oh c'est formidable !
- Nous habitions à cinq minutes de l'océan dans notre ancienne maison. Tu te rappelles Nate ? Maman et toi alliez vous baigniez tout le temps ?
Je serrais les poings et hochais la tête.
- Ce devait être extraordinaire.
Un silence s'ensuivit.
- J'ai appris pour vos parents. Ce doit être horrible, énonça d'une voix doucereuse la mère de June.
- Merci, répondit poliment Carter.
Comme d'habitude, partout où nous allions, nous récoltions des regards de pitié.
- Je trouve ça très courageux de ta part, de t'occuper de ton frère comme tu le fais, fit Mr Parker, la voix dégoulinante d'admiration.
Le regard de Carter se voila.
- Vous n'aviez pas d'autre famille ? enchaîna Julia.
- Si, notre tante s'est occupé de nous pendant des années. Elle est décédé l'année dernière.
Ils acquiescèrent, assimilant les informations au fur et à mesure.
Le dîner s'éternisa et une fois le dessert fini, mon frère décréta que nous allions devoir y aller.
Enfin !
- C'étais vraiment sympa, il faudra se refaire ça un de ces jours, s'exclama Mr Parker.
- Avec plaisir !
June, avec qui je n'avait pas échangé un mot de la soirée m'approcha à l'écart des adultes avant que je ne parte.
- Je suis désolé, lâcha t-elle soudainement.
- Pour quoi ? fis-je confus.
- Je leur avais demandé de ne pas en parler. Mais ils sont tellement ... enfin je suis désolé.
Elle voulait dire « parler de tes parents ».
Elle avait l'air vraiment mal.
- C'est rien.
Elle relâcha sa respiration.
- À lundi alors ?
- À lundi.
C'était en quelque sorte un « tout va bien entre nous ? ».
Et ça allait.

Dès que nous fûmes sorti de la maison chaleureuse des Parker, l'ambiance changea du tout au tout.
- Où étais tu hier ? me questionna mon frère.
- Au lycée, répondis-je en haussant les épaules.
- Ah oui vraiment ?
J'hochais la tête.
- Ne me prends pas pour un con Nate, ils m'ont appelé, j'ai du leur raconter que tu avais la grippe.
- Tu n'étais pas obligé de me couvrir, grognais-je.
- Mais je l'ai fait.
Il réitéra sa question.
- Où étais tu ?
- Qu'est ce que ça peut te faire ?
- Je t'ai attendu au cimetière pendant des heures, tu n'es jamais venu.
Il me regarda avant d'adoucir sa voix.
- J'ai déposé des pissenlit au cas où ça t'intéresserait.
- Ses favorites, murmurais-je.
- Allez viens on rentre.
Il passa son bras autour de me épaules.

RiptideWhere stories live. Discover now