11 - La peur

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J'appuie sur la pédale d'accélération sûrement sans m'en rendre compte pour atteindre le siège arrière et attraper mon portable.

Cependant, une fois mon téléphone à la main, je me retourne pour faire face à la route et une onde de choc me transperce sans que je n'aie le temps de comprendre ce qui se passe. L'airbag me plaque violemment contre le siège et m'assomme.

Le bruit assourdissant d'une collision résonne dans mes oreilles alors que chaque mouvement me fait souffrir. J'ouvre à peine les yeux qu'une importante fumée me cache la vue et me déclenche une énorme quinte de toux.

- Putain ! M'exclamais-je.

Je me détache difficilement, j'observe rapidement mon corps endolori mais à priori je n'ai rien de grave. Le gout du sang m'arrive néanmoins dans la bouche alors que je repousse l'airbag et ouvre la portière.

Je passe la main sur mon visage et je remarque que je saigne du nez.

- Rien d'affolant, pensais-je alors que je ressens encore la violence du choc dans chaque centimètre de ma peau.

Lorsque je veux sortir de la voiture mes jambes tremblent et je n'arrive pas à me mettre debout. Je respire profondément pour essayer de me calmer, la fumée s'estompe petit à petit et je distingue l'arrière d'une voiture quasiment encastrée dans mon moteur.

Je m'éloigne en titubant de la voiture pour respirer de l'air frais et arrêter de tousser. La pluie est de plus en plus forte et m'empêche de voir correctement. Ainsi, même en m'approchant de la voiture dans laquelle je suis rentré je ne peux pas bien voir à l'intérieur.

- Ca va ? Il y a quelqu'un ? Criais-je à travers la vitre.

Les airbags se sont aussi déclenché dans l'autre voiture et j'essaye d'ouvrir les portières mais elles semblent toutes bloquées. Je commence à paniquer en espérant que personne ne soit à l'intérieur.

Je regarde les rues autour de moi mais il n'y a personne, pas un passant, pas une voiture pour me venir en aide.

- Quel idiot de s'arrêter en double fil, en coupant ses feux ! Il fait nuit et il pleut comment cette personne voulait-elle qu'on voit sa voiture ?! Pensais-je en colère contre moi-même en imaginant la montagne de problème que j'allais devoir surmonter à cause de cet accident.

Une douleur dans mon bras commence à se réveiller et je grimace dès que je fais un mouvement mais je n'y prête pas attention pour l'instant.

Je fais le tour du véhicule mais je ne vois personne sur le siège conducteur. En observant la scène je reconnais soudain la voiture de Manu et mon coeur fait un bon dans ma poitrine.

- Manu ! Criais-je.

Je me précipite pour casser la vitre côté conducteur et pour enfin rentrer dans la voiture.

Une fois ouverte, je vois Manu bougé difficilement et se tordre pour s'asseoir côté conducteur.

- Tu vas bien ? Demandais-je. Tu as mal quelque part ?!

Il ne semble pas trop amoché, simplement un peu sonné à cause du choc et de la fumée.

Il me fait un signe de la tête pour me dire que ça va et je l'aide à sortir de la voiture. Il marche ensuite difficilement jusqu'au trottoir en toussant et s'assied.

- Plus de peur que de mal, me dis-je en voyant que c'est surtout de la tôle et les voitures qui ont pris plutôt que nous.

Je m'apprête à le suivre pour m'asseoir à côté de lui mais instinctivement je jette un dernier coup d'oeil à l'intérieur de la voiture et je vois une autre silhouette côté passager.

Suis moi, je te fuis ... | CarmuelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant