26 - Le brunch

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Je me réveille ce matin et attrape mon téléphone pour consulter mes notifications.

Le calendrier me rappelle gentiment que nous sommes le 24 décembre et la météo me propose la météo de ma localisation : Caleruega.

J'aimerais que ce ne soit qu'un cauchemar ! pensais-je.

Je soupire et referme les yeux un instant en souhaitant me rendormir assez longtemps pour éviter les jours à venir.

Malheureusement mes pensées en ont décidé autrement, et je commence à cogiter.

Hier je ne suis pas allée aux essayages prévus par ma mère et je ne suis pas descendue non plus pour les décorations de Noël.

Ghita m'a paru inquiète lorsque je lui ai dit que je ne voulais pas y participer. En effet, quand j'étais petite, même si j'étais seule, j'adorais observer les magnifiques décorations et admirer comment la maison se transformait avec toutes les illuminations et les décors.

J'avais l'impression que la maison était un peu moins morbide, même si ce n'était qu'une impression.

Ma mère m'interdisait de toucher les boules de Noël ou d'approcher les décorations de peur que je ne les casse ou les abimes. Je me souviens encore de rêver la nuit de descendre discrètement dans le salon pour allumer toutes les lumières et pouvoir toucher ces magnifiques décorations qui brillaient. Pourtant, je ne l'ai jamais fait, je ne voulais pas abimer ces objets si beaux comme mes parents me l'avaient expliqué.

Je me frotte les yeux et j'essaye de sortir se souvenir de ma tête, je ne sais pas pourquoi je pense à cela d'un coup mais je ne peux m'empêcher de trouver ça injuste et cruel maintenant que je suis adulte.

Je n'ai pas revu mes parents depuis la dernière conversation. Je suis partie faire un tour dans le jardin, mais le froid a eu raison de moi et je suis rapidement rentrée, mais il n'y avait déjà plus personne dans la maison.

Je sors difficilement de mon lit et je vais prendre ma douche.

Je souffre encore quand j'enlève mes bandages aux côtes et lorsque je bouge pour me déshabiller. Je n'ai pas l'impression que les bandages servent à quelque chose car cela me gène toujours plus qu'autre chose.

Je profite de rester un long moment sous l'eau chaude pour essayer de me détendre. J'évite de trop regarder mon corps même si une fois sous la douche je ne peux m'empêcher de penser à Manu, à ses mains sur moi et son regard me revient en tête.

Encore une fois, je me retrouve rouge écarlate tellement je frotte mon corps et tellement je laisse l'eau bouillante couler sur moi.

Lorsque je sors de la douche, j'essaye de remettre du mieux possible mes bandages sur les côtes puisque le médecin vient aujourd'hui cependant, il est assez compliqué de les serrer en étant toute seule.

La douleur est tellement forte quand je commence à placer le bandage que je n'arrive pas à tirer assez fort. Je tremble car la douleur me coupe la respiration, et j'abandonne de faire mieux. En plus cela me déclenche des quintes de toux énormes ce qui n'arrange rien.

Ça restera comme ça ! pensais-je en m'habillant.

Je ne fais pas trop compliqué pour ma tenue. J'ai mis mon pull à capuche rose clair Maje, et je mets le premier jean que je trouve et des baskets.

Je retourne m'allonger un peu car la douleur commence à se réveiller et j'attrape de nouveau mon téléphone quand je vois un appel manqué de Carlos ainsi qu'un message vocal que j'écoute immédiatement.

Suis moi, je te fuis ... | CarmuelOù les histoires vivent. Découvrez maintenant