Rafael

Chapitre 37

"Roxy !" Je me retournai vivement au milieu du parking et fis face à Cara. Je m'avançai vers elle, suivie par Tia et Elly. "Qu'est-ce que tu fais ici ?" "Moi aussi je suis contente de te voir Roxy. Je t'accompagne faire un peu de shopping." Je fronçai les sourcils, confuse. "Ah oui ?" "Oui, il faut que tu sois belle pour samedi." Elle détailla mes amies du regard. "Vous pouvez venir aussi si vous voulez. Vous m'aiderez à la convaincre." "Pardon mais je dois retrouver Jason." Tia regarda autour d'elle, à la recherche de son petit ami, tandis que Elly esquiva la sortie en prétextant un devoir à rendre.

Seule face à Cara, je finis par la suivre jusque dans sa voiture, attendant de voir où elle allait me traîner. "Tu sais que j'ai assez de vêtements chez moi, non ?" "Et tu sais que j'en ai rien à faire, non ? Tu dois être magnifique." Elle se gara sur un trottoir et se dirigea vers une petite boutique à l'allure beaucoup trop chic.

Je soupirai et suivis Cara dans la boutique de designer. Un sentiment de panique s'immisça en moi quand je découvris l'offre proposée. Cara me poussa un peu plus à l'intérieur. Une vendeuse habillée à la pointe de la mode et perchée dans ses bottines à talons hauts, s'avança vers nous. "Ravie de te revoir Cara." Un faux sourire se plaqua sur les lèvres rouges passion de la femme lorsqu'elle me regarda. "Que puis-je faire pour vous deux ?"

"On a besoin de vêtements."

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"Roxy, cette robe aurait été parfaite pour toi !" Je regardais par la fenêtre de la voiture, le regard perdu sur le paysage du dehors.  Oui cette robe était sublime et oui, elle m'allait très bien. Mais elle coutait bien trop cher. "Je ne sais pas comment ça se passe chez toi, mais moi, je dois me débrouiller avec mes 50$ d'argent de poche par mois."

Plus tard, Cara me déposa chez moi en me rappelant "Tu as intérêt d'être en forme samedi.". Je rentrai chez moi, la tête basse, et fut accueillie par les hurlements de mes frères. Je penchai la tête dans le salon et les découvris en train de crier devant la télé. Ma mère, assise dans la cuisine, les observait de loin, amusée.

Je me débarrassai de mon manteau et allai m'asseoir à ses côtés. Ses yeux verts se fixèrent sur moi. "Comment ça se fait que Carlo nous ait invité à une soirée dans les Hamptons samedi ? Nous n'avions plus de contact avec eux depuis la naissance de tes frères." Je baissai la tête et entrepris de me tordre les doigts. "C'est une longue histoire." Bien que je m'étais beaucoup attachée à Rafael et Luca, je n'aimais pas me rappeler notre rencontre. Toute l'affaire avec Sam me retournai encore l'estomac. "J'ai tout mon temps, ma chérie." J'inspirai profondément et remontai les yeux vers elle. "Il se pourrait que Mr Salvatore pense que je suis la petite amie d'un de ses fils." Ma mère haussa les sourcils. "Pourquoi ça ?" "Je me sentais redevable de l'aide que Rafael m'avait apporté face à Sam. Alors je fais office de fausse petite amie pour le moment."

Elle ferma les yeux et respira calmement. "Fais attention à toi, Roxy. Même si Rafael parait être quelqu'un de très gentil, ne te lance pas dans une relation qui pourrait te faire plus de mal que de bien. Il y a bien une raison pourquoi nous avons coupé les ponts avec sa famille." Un sourire faible sur les lèvres, elle me pressa le bras avant de retourner aux fourneaux. Je pouvais sentir une certaine tristesse, voire même une mélancolie douloureuse dans son regard. Rafael m'avait dit que ses parents regrettaient le temps de leur amitié avec les miens, étant leurs seuls amis. En y repensant, mes parents n'avaient que très peu d'amis aussi. Les deux s'étaient élancés à corps perdu dans leurs carrière et passaient leur vie sociale au dernier plan.

Je fus assez étonnée du calme avec lequel mes parents ont reçu l'invitation. Mon père précisa que Mr Salvatore était venu l'inviter personnellement, et ma mère ajouta qu'une invitation de la famille Salvatore se refusait jamais.  Ils ne dirent rien de plus, même lorsque je demandais à mon père à quelle occasion il avait pu revoir Mr Salvatore. Je ne reçus qu'un vague "pour une affaire" en réponse.