2 : 00 a.m

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Vient à point l'heure du déjeuner. Il en a assez de ces devoirs de japonais, de maths, de sciences humaines.

Ce qui le préoccupe, c'est cette nouveauté qui attire les foules. Depuis son arrivée, le jeune homme aux cheveux blonds est happé par des groupes de jeunes filles aux milles questions. Il ne répond à aucune, ferme plutôt les yeux pour s'imaginer au loin.

Mais revenons sur notre protagoniste. Celui qui s'est levé tôt pour prendre son train, faire un petit bout de chemin dans un trajet quotidien. Il s'est éclipsé. Trouvant refuge à l'extérieur, entre deux arbres, à côté du potager du club de jardinage.

Non loin de là, d'autres garçons rient bruyamment, s'envoient une balle avec le pied. Même éloigné du réfectoire, les bruits des couverts retentissent dans ses oreilles. Le brouhaha de la salle bondée, les cliquetis des machines à café et distributeurs de confiseries, les odeurs des plats préparés, les saveurs des pommes de terre vapeurs.

Les ombres dansent sur sa peau, en symbiose avec les courants de vent. Sous ses oreilles, des mèches de cheveux virevoltent doucement. Dans son bento, son riz est un peu trop cuit. Son omelette bave un peu et ses légumes marinés trop craquants sous la dent. Il n'est pas un professionnel de cuisine, ces tactiques de cuisson, ou autres conseils en plus sur les recettes lui échappent. Il oublie souvent de mettre un minuteur lorsqu'il enfourne un plat ou fait bouillir un œuf. Mais habitué, il ne se concentre plus sur ses détails. Il mange tout simplement, sans faire d'histoire. Encore moins contre lui-même, seul responsable de ces erreurs de parcours.

Mais aujourd'hui, contrairement aux autres jours, quelqu'un vient s'asseoir à ses côtés, aplatissant les grains d'herbes sous son poids.

Il hausse un sourcil, face à cette nouvelle touffe de cheveux blonds décoiffés. Le nouveau venu le fait hausser un sourcil, avant qu'il ne se préoccupe à nouveau que de son déjeuner. Ce qui ne semble pas vraiment faire plaisir à ce trouble-fête. Ce dernier penche la tête sur le côté, une moue dubitative sur le visage.

— Pourquoi tu restes seul dans ce coin ? demanda-t-il soudainement, d'un ton grave.

On ne lui répondit que par un haussement d'épaules et une phrase murmurée dans une barbe invisible :

— Je n'ai pas d'amis.

Le silence s'octroie le droit de prendre place entre eux deux, comme une cinquième roue d'un carrosse tremblant sur les ronds cailloux d'un chemin de terre.

De ce silence, s'en sortent des pensées régulières. Dans l'esprit de notre cher héros, des souvenirs peu agréables refont surface. Sa famille, déchirée. Son semblant de vie sociale qui n'existe que pour ceux qui peuvent s'amuser de la croire vivante.

Une main se tend face à lui.

— Je m'appelle Katsuki Bakugou, repris la tête blonde.

Sa main n'est pas serrée en retour. Mais l'intérêt déploré par son interlocuteur augmente un peu plus.

En réalité, il se demande surtout pourquoi cet inconnu continue de lui adresser la parole. Ne donne-t-il pas assez l'impression de ne pas vouloir être dérangé ? À continuer de manger son repas sans plus d'attention que cela, morceau de concombre après bouchée de riz ?

Les cris au fond sont toujours aussi bruyants que lorsqu'il s'est installé entre les racines de cet arbre. L'air est un peu plus frais, un peu plus doux. C'en est agréable. Beaucoup plus que la présence de Katsuki, qui ne bouge tout de même pas. Il a seulement ramené sa main à lui, feintant l'idée de d'être pris un vent.

— T'es pas du genre bavard, hein ?

Un soupir. Non, il ne l'est pas. Il ne le sera jamais.

C'est la raison pour laquelle il trouve que cet instant est beaucoup trop long. Et qu'il accueille par la suite, les huit notes de musique que compose la sonnerie du lycée. Il referme sa boîte de bento, enserre les deux compartiments de plastique par son élastique blanc et se relève.

Sans lancer un regard vers Katsuki, il rejoint la salle de classe, prêt pour les cours de l'après-midi.







Au bout de deux bonnes heures de prise de note, sa concentration s'évapore. Se redressant sur sa chaise, il s'étire un long coup. Son regard parcourt la salle, tombe sur les yeux de Katsuki, qui se détournent dans la seconde.

Puis il dévie sur les fenêtres, dévoilant à la vue de tous, les autres bâtiments, la cour du lycée, le soleil et ce beau ciel bleu. Un oiseau traverse cette tranquillité à ce même moment. Ses ailes déployées, il plane. Combien de fois, en voyant l'un de ces animaux, s'est-il imaginé être à leur place ? À pouvoir s'évader là où bon lui semble d'aller. Mais pour aller où ? Y faire quoi ? Son plaisir ne durerait qu'un temps, ses sensations disparaîtraient dès que ses pieds auront touché le sol. Alors pourquoi partir ?

Lorsqu'il sort de la salle, il est accosté par l'une de ces présidentes de club. Elle est déjà venue lui parler. Mais il ne se souvient ni de son nom, ni du club qu'elle manage. Il ne tente même pas d'en récupérer une parcelle de souvenir. Comme la dernière fois, elle lui parle sans vraiment lui parler, il ne l'écoute que d'une oreille.

Elle lui explique qu'il n'est dans aucun club depuis le début de l'année, bien que cela ne fait qu'une semaine et demie qu'elle a commencé, et que s'engager dans la vie d'un club est comme une bande-annonce de ce que lui réserve la vie active.

Il lève les yeux au ciel. Sottises. La vie d'adulte est bien plus que cela. Il trouvait cette fille ridicule. Ne pense-t-elle que s'il ne s'inscrit pas dans l'un de ces clubs, c'est qu'il n'en a pas envie ? Que cela n'est que perte de temps sur les révisions qu'il a pour, par la suite, obtenir son diplôme trimestriel ? N'a-t-elle, elle aussi, ses examens à réviser ? Du temps à consacrer sur ses études plutôt que de jouer aux grandes ?

Il n'en écoute pas plus longtemps. C'est déjà trop. Trop pour le peu qu'il a entendu. Il reprend son chemin, change de chaussures à l'entrée du hall principal et soupire encore lorsqu'il remarque, appuyé contre la embrasure de la porte, un jeune homme à la tête recouverte de cheveux blonds.

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Bonjour ! Très bon mercredi à vous !

On en apprend un peu plus ! Un peu... Mais c'est déjà pas mal non ? xD

J'espère que le chapitre vous aura plu ! Qu'est-ce que vous en avez pensé ?

Des bisous, Koala.

Prochain arrêt [TodoBaku]Where stories live. Discover now